On a déjà passé en revue les premiers albums solo de trois ex-Beatles, et l'on ne pouvait passer à côté du quatrième, le fameux Ringo Starr. Lui aussi a sorti une tripotée d'albums tout seul et certains méritent bien qu'on en parle un peu.
Vous allez me dire que Ringo Starr fut un excellent batteur mais en tant que chanteur, c'est pas folichon. Vous avez raison, Ringo Starr n'est pas un grand chanteur mais il a toujours tenu une place très particulière au sein des Beatles qui le laissaient régulièrement prendre le micro pour une ou deux chansons sur leurs albums.
C'est ainsi qu'il s'est imposé naturellement pour lui, après la séparation des Beatles, de réaliser des albums solo où il chanterait dessus, sur tous les titres. Son premier disque, c'est donc celui-ci : "Sentimental Journey".
Avant toute chose, il faut quand même dire que tout au long de sa carrière solo, même si ses albums sont loin d'être des oeuvres splendides, Ringo Starr a au moins eu le mérite de toujours être superbement entouré, par des producteurs, des compositeurs et musiciens reconnus qui ont toujours été là pour aider notre facétieux batteur à les réaliser.
Ringo Starr a également été actif en tant que musicien au service de ses ex-collègues surtout, que ce soit John Lennon et George Harrison (on l'a vu précédemment) mais également Paul McCartney, beaucoup plus tard.
Mais plutôt que de se contenter de retrouver un autre groupe ou de s'effacer doucement des chemins de la renommée, Ringo a donc préféré prendre le taureau par les cornes et se mettre lui aussi en scène.
Dans le livret de ce premier album, réédité en 1995, on trouve des notes explicatives d'un certain Staffan Olander, animateur de radio suédois apparemment mais surtout expert ès Beatles. D'abord, il nous livre une explication chanson par chanson avant un témoignage plus complet sur la genèse de "Sentimental Journey". Suivons-le alors dans son récit.
Olander nous apprend ainsi qu'avant même la séparation des Beatles, Ringo Starr envisageait d'enregistrer un album solo (apparemment, chacun avait déjà prévu son album solo dans la poche). Dans une citation, le batteur raconte qu'il se demandait ce qu'il allait faire de sa vie désormais, quand tout est fini et il a alors pensé à toutes ces chansons que lui et sa famille adoraient depuis toujours. Il a donc été voir George Martin, le producteur des Beatles, et lui a dit qu'ils devraient faire ensemble un album de standards, arrangés par des personnes différentes.
Et on était ainsi parti pour l'enregistrement d'un album de reprises de chansons des années 30 et 40. Pour l'arrangement, George Martin et Neil Aspinall (ami, collaborateur, homme à tout faire, des Beatles), ont cherché les meilleurs spécialistes de l'époque, vous allez voir. L'enregistrement s'est fait avant l'annonce officielle de la séparation des Beatles en tout cas et les critiques furent plutôt bonnes.
Pour finir, la pochette de l'album montre un Ringo Starr en smoking et en noir et blanc devant l'Empress Pub de Liverpool, situé dans le quartier de son enfance. Typically British !
Laissons nous ainsi porter par la douce et chaleureuse voix de Ringo pour découvrir tous ces titres...
- "Sentimental Journey" (Bud Green, Les Brown & Ben Homer) : Premier standard qui a donné son titre à l'album, cette chanson fut un très grand tube de l'année 1945, chantée par la chanteuse et actrice américaine Doris Day. Elle a été écrite par un auteur né en Autriche, Bud Green, et mise en musique par Les Brown du "Band of Reknown" (qui accompagna plusieurs succès de Doris Day) et Ben Homer. Aux arrangements, ça commence très fort aussi puisqu'on retrouve le producteur Richard Perry, qui a produit les plus grands, surtout dans le jazz, la soul et le disco. La version de Ringo Starr est très agréable pour ouvrir cet album. Accompagné d'une musique doucement et langoureusement country, le batteur semble très à l'aise et se débrouille plus que bien. Enfin, les paroles de la chanson parlent d'une personne prête à retourner sur les traces de son passé, ce qui la rend joyeusement nostalgique.
- "Night and Day" (Cole Porter) : Ce fut le premier morceau enregistré pour l'album, aux studios Abbey Road. Composée par le très fameux Cole Porter, "Night and Day" avait été écrite pour la comédie musicale "Gay Divorce" en 1932 puis reprise dans le film du presque même nom "The Gay Divorcee", en 1934, avec Fred Astaire. Ce grand standard fut ensuite repris par de nombreux artistes dont Ringo Starr ici-même. ça swingue tout de suite, avec Chico O'Farrill, célèbre arrangeur de jazz cubain, aux manettes. Le texte est très joli, jouant sur les sonorités des mots et de ce qu'ils expriment, et le narrateur décrivant qu'il pense à sa bien-aimée nuit et jour ("Night and day"). Ringo s'en tire bien là encore et bénéficie surtout d'une très belle orchestration.
- "Whispering Grass (Don't tell the trees)" (Fred & Doris Fisher) : Ecrite par un duo père-fille de compositeurs, ce morceau fut enregistrée originellement par The Ink Spots, groupe vocal américain précurseur du Doo-wop, en 1940. Nous avons ici un proche de George Martin aux arrangements, le Britannique Ron Goodwin, qui a composé beaucoup de musiques de films outre-Manche. La voix chaude et douce de Ringo Starr fait merveille sur cette jolie chanson même s'il éprouve parfois des difficultés à monter dans les aigüs... Les paroles sont tout aussi "naturelles" que le titre.
- "Bye Bye Blackbird" (Mort Dixon & Ray Henderson) : Très grand hit datant de 1926, ce morceau a été repris par tous. Ecrite par Mort Dixon et mise en musique par Ray Henderson, tous deux fameux dans leur domaine, elle bénéficie ici de l'arrangement de Maurice Gibb, des Bee Gees ! Jolie chanson, très légère et enjouée, Ringo Starr met beaucoup de joie dans son interprétation et l'orchestration du futur roi du disco est très agréable, laissant la voix de l'ex-Beatles dominer le morceau. Le texte est très métaphorique avec donc ce narrateur qui dit au revoir à un oiseau prêt à s'envoler, qu'il aime et qui va lui manquer...
- "I'm a fool to care" (Ted Daffan) : Composée par l'auteur country Ted Daffan, ce titre remporta le succès en 1954 grâce à son interprétation par le célèbre couple Les Paul-Mary Ford. C'est ici Klaus Voormann, qu'on ne présente plus (bassiste, artiste et ami proche des Beatles), qui arrange cette version de Ringo avec également la contribution amicale de Billy Preston dans l'orchestre. C'est jazzy mais aussi très doux et langoureux, Ringo Starr y trouve ainsi parfaitement sa place avec là encore une vraie approche perfectionniste dans son chant. Le texte de la chanson met en scène un garçon sensible qui essaye de se convaincre qu'il ne devrait pas s'en faire autant pour sa belle, mais il ne peut s'en empêcher...
- "Stardust" (Hoagy Carmichael & Mitchell Parish) : Ce morceau a été composée en deux fois, la musique en 1927 par le compositeur, chanteur et acteur américain Hoagy Carmichael, et le texte par le non moins fameux auteur de chansons Mitchell Parish, en 1929. Il s'agit encore d'un très grand standard, enregistré par de très grands noms de la musique. C'est Paul McCartney qui s'est collé à l'arrangement de la version de son compère, avec un orchestre dirigé par George Martin. Ringo Starr se lâche un peu parfois, se lance dans de courtes (heureusement !) envolées mais garde sa voix de gros chat anglais dans l'ensemble et c'est tant mieux. Les paroles sont jolies, métaphore liant amour et chanson.
- "Blue, turning grey over you" (Andy Razaf & Thomas "Fats" Waller) : Composée par deux très grands noms du jazz, Andy Razaf et Fats Waller, ce morceau a été un grand hit pour Louis Armstong en 1930. L'arrangement est ici signé Oliver Nelson, saxophoniste et compositeur de jazz américain, avec un orchestre dirigé par Johnnie Spence. ça part très fort, très jazzy et la voix de Ringo Starr, très typique ici, débarque. Cette voix particulière passe peut-être un moins sur ce morceau que sur les précédents, on ressent trop le décalage et ça manque de naturel, surtout vers la fin où Ringo part vite fait dans du scat mal maîtrise, mais bon, au moins, c'est rigolo. Les paroles évoquent l'éternel amoureux triste et nostalgique, sa bien-aimée s'en est allée avec un autre...
- "Love is a many splendoured thing" (Sammy Fain & Paul Webster) : Composée par le fameux duo Sammy Fain et Paul Webster, pour le film du même nom en 1955, ce morceau fut interprété par les Four Aces. La chanson reçut l'Oscar de la meilleure chanson tandis que le film fut adapté ensuite à la télévision pour une série. C'est le célèbre producteur Quincy Jones (que l'on retrouvera plus tard avec Michael Jackson notamment) qui est ici à la baguette des arrangements et d'un orchestre dont Billy Preston fait à nouveau partie aux claviers. On reconnaît bien la patte de Jones d'ailleurs, très légère et fringuante. Ringo Starr est accompagné d'un joli choeur tout au long de la chanson et il s'en sort plutôt bien, malgré ces aigüs toujours aussi récalcitrants... Le texte fait l'éloge de l'amour, vous l'aurez bien compris.
- "Dream" (Johnny Mercer) : C'est le célèbre compositeur et chanteur américain Johnny Mercer qui a composé ce morceau qui connut le succès grâce à son interprétation par les Pied Pipers, fameux groupe vocal, en 1945. George Martin s'est chargé lui-même des arrangements et de l'orchestration de cette version. Que de douceur et de langueur encore dans la voix de Ringo Starr qui est à nouveau à son meilleur niveau avec ce ton et ce rythme. Il sussurre presque des paroles jolies comme tout, invitant à rêver et surtout à croire en la réalisation de ceux-ci...
- "You always hurt the one you love" (Allan Roberts & Doris Fisher) : A nouveau Doris Fisher au crédit de ce morceau, accompagnée ici par Allan Roberts. Il a été popularisé par l'interprétation des fameux Mills Brothers en 1944. C'est le célèbre compositeur et jazzman britannique John Dankworth qui a pris en charge les arrangements de la version de Ringo Starr, fort sympathique. ça swingue, c'est dynamique et enjoué avec une très belle partie instrumentale en solo. Ringo s'en sort très bien ici aussi. Le texte est court mais bien ficelé, où le narrateur explique que plus on aime, plus on fait du mal, ce qui s'avère tout à fait juste parfois, malheureusement.
- "Have I told you lately that I love you ?" (Scott Wiseman) : Le compositeur de cette chanson, Scotty Wiseman, a formé avec sa partenaire, Lulu Belle, un célèbre couple de chanteurs country. Ce morceau fut l'un de leurs plus grands hits en 1945, et repris par la suite par d'autres artistes renommés. La version de Ringo Starr a été arrangée par le fameux compositeur de musiques de film, Elmer Bernstein et c'est splendide. La voix du batteur n'est pas toujours idéale malheureusement malgré toute sa bonne volonté, mais encore et toujours accompagnée d'une excellente orchestration. Les paroles sont on ne peut plus faites d'amour et de joie.
- "Let the rest of the world go by" (Brennan-Ball) : Dernier morceau de l'album, cette chanson, composée en 1919, est issue du film "When Irish eyes are smiling" datant de 1944 et interprétée par l'acteur américain Dick Haymes. Le compositeur et musicien britannique Les Reed s'est chargé des arrangements ici. C'est un joli titre de fin avec un Ringo Starr accompagné d'un choeur féminin de temps à autre. La tonalité grave de la chanson ne lui va malheureusement pas trop, sa voix ayant un peu de mal à descendre trop bas sans dérailler. Le texte est très poétique, le narrateur invitant sa belle à le suivre pour aller chercher l'amour et la paix ailleurs, dans un endroit vierge, tendance western.
Pour un premier album solo, Ringo Starr n'a donc pas pris encore trop de risques et il a eu bien raison. Le résultat est comme vous l'avez constaté, très homogène, avec des oeuvres souvent très jazzy mais sans être trop rythmées non plus. La voix de l'ex-batteur des Beatles qui est son atout le plus particulier s'adapte finalement plutôt bien à la plupart des grands standards qu'il a choisi de reprendre.
Mais plus que cette agréable surprise, Ringo Starr ne remerciera jamais assez George Martin de lui avoir refourgué l'élite des arrangeurs qui nous offrent à chaque fois des orchestrations magnifiques sans forcer leur talent. C'est un vrai beau cadeau pour nos oreilles et cela nous permet de découvrir ou redécouvrir par la même occasion de jolies chansons avec une interprétation originale, très soigneuse et surtout terriblement sincère.
Les morceaux à retenir : Il n'y en a aucun qui sort vraiment du lot mais on laissera peut-être de côté certains titres où la voix de Ringo Starr n'arrive plus à suivre.
vendredi 16 mai 2008
jeudi 8 mai 2008
Concert : KT Tunstall - Casino du Monde
Il était temps d'ouvrir une nouvelle rubrique dans ce blog musical : les revues de concerts. Je ne sais pas encore si je vous parlerai des anciens concerts que j'ai pu voir mais pourquoi pas après tout.
Là, je vais vous parler du plus récent parce que c'est plus simple à raconter, il y a plus de souvenirs.
KT Tunstall est une jeune chanteuse britannique qui a fait un carton notamment grâce à son "Black Horse & the Cherry Tree", repris en choeur pour une pub pour un fournisseur d'accès à Internet italien illustrée par une jeune fille blonde dont le prénom commence par A..
Au départ, comme tout le monde, je ne connaissais que que cette chanson d'elle avant de découvrir le premier album qui va avec, que Sei possède. J'étais très méfiant parce que je ne suis vraiment pas trop fan de son tube mais le reste de l'album et surtout la fameuse "Suddenly I see", m'ont plutôt convaincu qu'il fallait suivre d'un peu plus près cette chanteuse douée, à la voix légèrement rocailleuse.
Je n'en dirai pas plus sur l'album car je vous le détaillerai dans qques temps, bien plus tard, vous verrez !
On va donc s'intéresser au concert en lui-même, j'ai beaucoup hésité à y aller, ne connaissant que trop peu d'elle puis elle a sorti un deuxième album que je n'ai pas écouté. Puis finalement, les finances aidant, j'ai embarqué Sei avec moi pour aller voir ce que donne KT sur scène.
Le Casino de Paris est une très belle salle que je ne connaissais pas. C'est un ancien music-hall avec du rouge partout, un grand balcon à l'ancienne, ça fait très ambiance XIXe-XXe et on imagine facilement que des magiciens, clowns et autres prestidigitateurs aient pu se produire sur la scène de cet établissement. Je ne connais pas la capacité de la salle mais je dirais que c'est au moins aussi grand que l'Olympia voire un peu plus grand.
Au programme de la première partie, un jeune chanteur du nom de Sam Lewis, anglais et plutôt dans une veine blues-folk. Il était à la guitare, accompagné d'un bassiste et d'un autre guitariste. C'était assez lent et doux, tranquille mais peut-être un poil ennuyeux quand même. On l'a retrouvé ensuite comme lead guitariste de KT Tunstall.
Puis KT est arrivée, sans se presser, on a quand même pas mal attendu, la salle était comble, ce qui était plutôt sympa. Par contre, ils n'avaient pas viré les fauteuils donc ce n'était pas terrible. Mais peut-être que cela aurait apparu beaucoup moins complet sans ces derniers... on maintient l'illusion comme on peut !
Je ne pourrais décrire le concert chanson par chanson parce que je n'en connaissais que très peu mais globalement, c'était très bien. Cette petite a beaucoup de pêche sur scène, elle papote beaucoup, à moitié en français et c'était très mignon. Elle nous racontait sa vie avec beaucoup d'humour.
Le groupe était très bien lui aussi : elle jouait de la guitare (sur pleins de modèles différents d'ailleurs, allant de la folk roots à l'électrique trendy), Sam Lewis en lead guitar donc, puis un bassiste (basse ou contrebasse), un batteur, un organiste-trompettiste-percussioniste et enfin deux jeunes et très jolies choristes.
Le concert a duré quand même assez longtemps grâce à la générosité de sa vedette qui a ainsi égréné des chansons de ses deux albums et ses "nouvelles" chansons m'ont plutôt convaincu, c'est toujours très homogène mais c'est bien rythmé et elle y met du coeur. Bien entendu il y eut des moments un peu plus intimes avec KT seule à la guitare et refaisant le coup de sa prestation de "Taratata" notamment avec son appareil qui lui permet d'enregistrer des sons et qui lui sert d'"orchestration" ensuite. C'est justement sur "Black Horse & the Cherry Tree" qu'elle s'y est illustrée, fonctionnant immédiatement avec le public évidemment. ça a été bien entendu le climax du concert... Elle utilisa le même procédé un peu plus tard, en rappel, pour nous offrir sa version unplugged de "I want you back" des Jackson 5, un bien joli moment (déjà vu à la télé) qu'elle nous assura exclusif pour nous récompenser d'être un super public... Merci !
Mais ma récompense à moi fut pour mon morceau préféré de sa courte carrière, le splendide tube pop "Suddenly I see", qu'elle interpréta pour clore le concert (avant les rappels), que du bonheur (comme dit tout le monde) !
Très beau concert donc de la part d'une petite demoiselle qui ne demande qu'à grandir et cela en toute modestie. On apprécie et on lui souhaite bonne chance !
Les morceaux marquants : "Black Horse & the Cherry Tree", "Suddenly I see" et "I want you back".
Là, je vais vous parler du plus récent parce que c'est plus simple à raconter, il y a plus de souvenirs.
KT Tunstall est une jeune chanteuse britannique qui a fait un carton notamment grâce à son "Black Horse & the Cherry Tree", repris en choeur pour une pub pour un fournisseur d'accès à Internet italien illustrée par une jeune fille blonde dont le prénom commence par A..
Au départ, comme tout le monde, je ne connaissais que que cette chanson d'elle avant de découvrir le premier album qui va avec, que Sei possède. J'étais très méfiant parce que je ne suis vraiment pas trop fan de son tube mais le reste de l'album et surtout la fameuse "Suddenly I see", m'ont plutôt convaincu qu'il fallait suivre d'un peu plus près cette chanteuse douée, à la voix légèrement rocailleuse.
Je n'en dirai pas plus sur l'album car je vous le détaillerai dans qques temps, bien plus tard, vous verrez !
On va donc s'intéresser au concert en lui-même, j'ai beaucoup hésité à y aller, ne connaissant que trop peu d'elle puis elle a sorti un deuxième album que je n'ai pas écouté. Puis finalement, les finances aidant, j'ai embarqué Sei avec moi pour aller voir ce que donne KT sur scène.
Le Casino de Paris est une très belle salle que je ne connaissais pas. C'est un ancien music-hall avec du rouge partout, un grand balcon à l'ancienne, ça fait très ambiance XIXe-XXe et on imagine facilement que des magiciens, clowns et autres prestidigitateurs aient pu se produire sur la scène de cet établissement. Je ne connais pas la capacité de la salle mais je dirais que c'est au moins aussi grand que l'Olympia voire un peu plus grand.
Au programme de la première partie, un jeune chanteur du nom de Sam Lewis, anglais et plutôt dans une veine blues-folk. Il était à la guitare, accompagné d'un bassiste et d'un autre guitariste. C'était assez lent et doux, tranquille mais peut-être un poil ennuyeux quand même. On l'a retrouvé ensuite comme lead guitariste de KT Tunstall.
Puis KT est arrivée, sans se presser, on a quand même pas mal attendu, la salle était comble, ce qui était plutôt sympa. Par contre, ils n'avaient pas viré les fauteuils donc ce n'était pas terrible. Mais peut-être que cela aurait apparu beaucoup moins complet sans ces derniers... on maintient l'illusion comme on peut !
Je ne pourrais décrire le concert chanson par chanson parce que je n'en connaissais que très peu mais globalement, c'était très bien. Cette petite a beaucoup de pêche sur scène, elle papote beaucoup, à moitié en français et c'était très mignon. Elle nous racontait sa vie avec beaucoup d'humour.
Le groupe était très bien lui aussi : elle jouait de la guitare (sur pleins de modèles différents d'ailleurs, allant de la folk roots à l'électrique trendy), Sam Lewis en lead guitar donc, puis un bassiste (basse ou contrebasse), un batteur, un organiste-trompettiste-percussioniste et enfin deux jeunes et très jolies choristes.
Le concert a duré quand même assez longtemps grâce à la générosité de sa vedette qui a ainsi égréné des chansons de ses deux albums et ses "nouvelles" chansons m'ont plutôt convaincu, c'est toujours très homogène mais c'est bien rythmé et elle y met du coeur. Bien entendu il y eut des moments un peu plus intimes avec KT seule à la guitare et refaisant le coup de sa prestation de "Taratata" notamment avec son appareil qui lui permet d'enregistrer des sons et qui lui sert d'"orchestration" ensuite. C'est justement sur "Black Horse & the Cherry Tree" qu'elle s'y est illustrée, fonctionnant immédiatement avec le public évidemment. ça a été bien entendu le climax du concert... Elle utilisa le même procédé un peu plus tard, en rappel, pour nous offrir sa version unplugged de "I want you back" des Jackson 5, un bien joli moment (déjà vu à la télé) qu'elle nous assura exclusif pour nous récompenser d'être un super public... Merci !
Mais ma récompense à moi fut pour mon morceau préféré de sa courte carrière, le splendide tube pop "Suddenly I see", qu'elle interpréta pour clore le concert (avant les rappels), que du bonheur (comme dit tout le monde) !
Très beau concert donc de la part d'une petite demoiselle qui ne demande qu'à grandir et cela en toute modestie. On apprécie et on lui souhaite bonne chance !
Les morceaux marquants : "Black Horse & the Cherry Tree", "Suddenly I see" et "I want you back".
Inscription à :
Articles (Atom)