samedi 12 juillet 2008

Concert : Jack Johnson - Bercy

Jack Johson est un grand gaillard sacrément sympathique. Ancien surfeur ayant grandi à Hawaï, il s'est reconverti dans la musique avec beaucoup de talent et de succès.

Sa musique est très simple et positive et est marquée par une extrême homogénéité qui s'étale sur plusieurs albums très agréables, que l'on découvrira bientôt ici-même.

J'étais assez impatient de voir ce que lui et ses deux acolytes, Adam Topol à la batterie et Merlo Podwelski à la basse (+ Zach Gill aux claviers et autres instruments à vent) pouvaient donner sur scène. J'avais déjà entrevu qques images et ça donnait envie.

Toutefois, le lieu du concert me fit un peu peur. Bercy, c'est gros, c'est grand et la musique de Jack Johnson, malgré son gabarit, c'est calme, c'est doux et tendre. Cela me paraissait donc assez paradoxal et je craignais de voir des milliers de personnes un peu trop endormies...

Et ce ne fut pas le cas...

Faisons tout d'abord un point sur les deux première parties.

Le premier à s'avance sur scène fut Mason Jennings, chanteur né à Hawaï (comme Jack) et qui vient de signer sur le label de son bienfaiteur. Ce grand bonhomme barbu était tout seul avec sa guitare et a fait résonner sa voix éraillée pour nous chanter des chansons folk très très proches de l'univers de Bob Dylan. Derrière, un garçon a remarqué qu'il s'agissait du "Vincent Delerm de la country", ce n'est pas faux ! Une voix très particulière donc, un style pas original pour un sou mais ce fut loin d'être désagréable.

Puis ce fut au tour d'un autre collaborateur intime de Jack Johnson, G. Love & Special Sauce, de venir nous pousser la chansonnette. Là, c'était déjà beaucoup plus turbulent que Jennings. G. Love est un as de la guitare et de l'harmonica, accompagné d'un excellent groupe. Sa musique est très particulière mais originale, mêlant le folk festif au... hip-hop ! Le résultat est plutôt entraînant et a très bien fonctionné auprès du public.

Ensuite, Jack arriva enfin, avec ses musiciens. Première satisfaction, le son. Il était excellent, de bout en bout, on a évité la bouillie de Manu Chao, ouf ! Le décor était lui aussi très joli avec de très beaux éclairages et, en fond de scène, des écrans plus ou moins grands avec cadre de simili-bois projetant des formes colorés, des images d'évasion (surf, vagues, train,...) ou la tête de ce bon vieux jack !

Côté chansons, Johnson a eu la bonne idée de nous servir en majorité ses morceaux les plus rythmés, les plus vivants, les plus entraînants. Parce qu'on rappelera que sa discographie est tout de même très calme... Excellent choix donc et le public a pu vibrer et bouger à de nombreuses reprises. Un public chaud comme la braise mais qui n'a pas réussi à vraiment dérider notre ex-surfer. En effet, et ce fut une première légère déception, Jack Johnson n'a pas dit grand chose de plus en dehors de "Bonjour", "Merci", "Au revoir". Qu'il ne connaisse pas beaucoup de mots français, ça se comprend mais de la part d'un gaillard aussi sympathique, c'est vrai qu'on s'attendait à un peu plus de participation de sa part. Au contraire, on a donc trouvé qqu'un de plutôt réservé, se contentant d'enchaîner les chansons sans broncher (il n'y avait guère que son clavier, Zach Gill, pour oser se lever, danser et encourager le public à participer).

Eh oui, autre déception, ce concert fut trop... parfait ! Tout était parfaitement rôdé et huilé, mais tellement qu'aucune chanson n'a dépassé de sa longueur initiale. Malgré l'enthousiasme du public sur certains morceaux, on eut le droit à aucune rallonge, aucune improvisation... Un peu dommage même si ça n'enlève rien à la qualité du concert en lui-même. Il a juste manqué cette valeur ajoutée qui fait qu'on jouit encore plus du moment.

Jack Johnson a en tout cas bien passé en revue ses différents albums, sans oublier ses chansons phares. Nous avons eu le droit à deux rappels : le premier, très sympa, avec deux ou trois chansons interprétées en compagnie de ses acolytes de première partie (Mason Jennings et G. Love) et un dernier, en solo, sur fond de ciel noir étoilé, pour une chanson douce que le public termina par chanter tout seul... C'était un très beau moment... On s'attendait à ce que le reste du groupe revienne pour un final et puis non, c'était fini. Arf !

Ainsi, c'est un très bon concert que nous a offert Jack Johnson, qui m'a autant agréablement surpris par le son, la qualité et sa vivacité, qu'un poil déçu par son perfectionnisme rigide et son inutile timidité. Mais, de toute manière, après un moment comme cela, c'est toujours le positif qui reste et c'est le plus important.