samedi 12 décembre 2009

Concert : Paul McCartney - Bercy / Olympia / Bercy

La dernière fois que l'ex-Beatles était venu à Bercy, c'était il y a six ans et déjà, j'y étais. C'était mon premier concert de Paul McCartney. J'en ai vu deux autres depuis et je vais vous raconter d'abord un peu tout ça.

Mon premier concert de Paul, ce n'était peut-être pas le meilleur, on va le voir, mais ce fut en tout cas celui qui m'a le plus marqué, le plus ému. Forcément, c'était mon premier. Et Paul McCartney, c'est vraiment l'artiste vivant que j'admire le plus. Une légende quoi.

J'habitais à Aix-en-Provence, j'ai planifié tout mon voyage pour Paris, un aller-retour express, juste pour ce concert, et accompagné de la fille de mes rêves à l'époque. Elle n'était pas forcément fan, voire elle connaissait peu (juste les Beatles quoi), mais c'est pas grave, je voulais partager cela avec elle. Et finalement, j'ai été très égoiste puisque j'ai passé ce concert seul avec Paul, en tête à tête, oubliant tous les gens autour de moi.

C'était pour sa tournée "Back in the world", cela faisait très longtemps qu'il n'avait pas tourné il me semble, une bonne dizaine d'années je dirais. Donc un véritable évènement. Puis il décidait de consacrer la majorité de sa set-list aux chansons des Beatles (celles chantées par lui à l'origine). En effet, ses derniers albums ne marchaient plus trop et il fallait bien surfer sur la vague Anthology qui avait remis les Beatles au goût du jour.

Parfait pour les fans et le grand public. Après une énorme tournée triomphale aux Etats-Unis, il passait par l'Europe, commençant ce nouveau tour par Paris. Nous fûmes donc les privilégiés, les premiers à entendre toutes ces chansons des Beatles notamment qu'il n'avait jamais chanté en concert. Puis il y avait un peu de Wings et quelques extraits de son dernier album, "Driving Rain", quand même.

Une set-list excellente et un show grandiose avec beaucoup de spectacle. Il a pu éterner son nouveau groupe de scène, jeune et énergique bien que fades en ce qui concernent les deux guitaristes. Abe Laboriel Jr, malgré ses collaborations scéniques avec Johnny Hallyday et Mylène Farmer, est excellent derrière les fûts. Enfin, il y a "Wix" aux claviers, déjà là au début des années 1990, pas mauvais évidemment mais c'est là que le bât blesse : Les cuivres, les cordes, au synthé, ça le fait vraiment pas...

M'enfin, je n'ai pas boudé mon plaisir, ce fut splendide. Et je n'ai pas pu m'empêcher de verser de chaudes larmes en écoutant "Blackbird", joué seul à la guitare acoustique, ou encore ce magnifique hommage à George Harrison, "Something" au ukulélé. Un concert inoubliable donc...

Paul McCartney est revenu un an plus tard, en juin 2004, au Stade de France, pour une mini-tournée supplémentaire, mais j'étais encore en Australie... Hélas...

Puis les années ont passé, les albums aussi (heureusement), et peu de concerts à l'horizon, ou alors exceptionnels, et principalement de l'autre côté de l'Atlantique où son succès ne se dément pas. Et il y eut cette rumeur... ce concert secret... à Paris... Olympia...

Heureusement, je veillais et j'ai su en avance ce qui se tramait. Paul McCartney à l'Olympia, une "petite" salle, le rêve... Mais pour acheter les billets... quelle galère ! Vendus le jour même, uniquement aux guichets de la salle ! Et me voilà à faire la queue (déjà immense) à partir de 5h30 du matin ! J'ai eu mes places vers midi, avec la peur au ventre que tous les gens devant moi les obtiennent toutes avant moi. Mais j'ai eu mon sésame et mon petit bracelet... Retour en fin d'aprèm' pour de nouveau faire la queue, histoire de ne pas être trop loin même si la fosse de l'Olympia n'est vraiment pas immense, heureusement.

Et un concert d'anthologie évidemment. Paul qui débarque en petit costume cravate, seul avec sa guitare devant un grand rideau rouge, pour chanter "Blackbird"... Là encore, les larmes aux yeux... Suit un concert beaucoup plus sobre en terme de show, petite scène oblige mais alors plus intimiste et c'était encore meilleur. Pas forcément plus acoustique mais on sentait une proximité vraiment particulière. La set-list était encore très Beatles, avec toujours un peu de Wings et un peu de son dernier album d'alors, "Memory Almost Full". Un beau concert conclu d'un second rappel improvisé avec un Paul en tenue débraillée venu terminer le show avec un "Get Back" de derrière les fagots.

Depuis cet évènement impromptu, on pensait que c'en était à peu près terminé, ou en tout cas, qu'il ne donnerait plus que des concerts de ce type, dans des endroits particuliers, et c'est ce qu'il envisageait officiellement. Il a été au Québec, en Ukraine, en Israël... Pas commun.

Et finalement, c'est un peu de la même manière, il y a qques mois que l'on nous annonçait une mini-tournée européenne. Cela était plus ou moins prévisible. McCartney a sorti son dernier "Fireman" en annonçant qu'il se verrait bien le jouer sur scène, puis il y eut ces concerts spéciaux donnés aux Etats-Unis avec un live, "Good evening New York City". Et le revoilà donc sur notre vieux continent avec au programme, l'Allemagne, les Pays-Bas, la France, l'Angleterre et l'Irlande.

Pour la France, c'est Paris évidemment, et Bercy, pour un grand retour et une salle comble, des billets arrachés en qques heures. Cool. J'ai quand même eu la frousse de ne pas en avoir mais finalement, c'est bon.

Après, une fois le jour J arrivé, une journée de boulot jusqu'à au moins 19h... Argh... le concert étant prévu à 20h. Comme mon billet était en fosse, je me suis dit que ça allait être chaud, d'une d'être bien placé, et de deux, d'arriver même à l'heure, le temps de faire la queue. Et j'ai été servi, arrivé là-bas à 19h45, la queue faisait des km !!! Je me suis mis derrière, comme tout le monde et ça n'avançait pas... puis ça a fini par bouger de plus en plus régulièrement et l'attente fut finalement d'une petite heure... Et en entrant, ouf, le concert n'avait pas encore commencé.

Côté placement, j'étais aux 2/3 de la fosse, avec une visibilité parfois réduite par les grands gaillards placés juste devant moi. Mais ça pouvait aller. En tout cas, le show partait bien avec en préambule, de belles images, photos et objets en tous genre qui défilaient sur les écrans géants sur des chansons solos remixés de McCartney ou des reprises bien troussées des Beatles.

Et finalement, vers 21h, le Walrus a débarqué ! Parti pour presque 3h de show, et il nous en a mis plein la vue. J'ai eu un peu de mal à rentrer dedans, je ne sais pas pourquoi, peut-être que je deviens déjà blasé de le revoir ! Disons que ça manquait un peu de naturel. C'est un beau spectacle mais comme toute grosse machine, c'est rôdé au millimètre et il y a très peu de surprises. Paul a un peu parlé, souvent anglais, un peu en français, rabachant un peu toujours la même chose selon les chansons. Mais bon, pour les nouveaux venus dans l'arène, ce ne pouvait être que du bonheur.

Puis il a pris sa guitare acoustique, seul, et a entonné "Blackbird", et là, c'est bon, j'étais dedans... Touché en plein coeur, les larmes qui montent aux yeux... Pour la première fois, un vrai hommage à John avec non seulement "Here Today" (déjà chanté en 2003) mais aussi un bout de "Give Peace a chance" à la fin de "A Day in the life" (principalement un morceau de John). Sans oublier le "Something" au ukulélé qui est devenu un classique live, et derrière Paul défilaient de splendides voire inédites photos de George. A la fin, Paul se retourne et est à deux doigts de glisser une larme...

Malgré le pilote automatique, il reste qques moments incroyables comme ceux-là, qui rendent le show vraiment émouvant. Puis la set-list, bien que toujours la même, comportait qques belles surprises comme "Mrs Vandebilt" (grâce au public ukrainien d'ailleurs), "Obladi-Oblada", "A Day in the life" donc... Il nous a également joué "Michelle" spécialement pour nous.

Quant au récent, il a exécuté deux morceaux du dernier Fireman qui sont bien passés ainsi que les deux morceaux de "Memory Almost Full" qu'il avait déjà joué en 2007, preuve qu'il arrive à les faire durer.

Malheureusement, et je l'ai noté à chaque concert, la ferveur du public ne prend que sur les morceaux des Beatles voire Wings. On sent une grosse baisse de tension sur les morceaux plus récents, il y eut "Flaming Pie" notamment. Dommage.

Enfin, le groupe est toujours le même, mes réserves ne changent pas, les solos sont laids, les synthés remplaçants les cordes ou les cuivres infâmes... C'est le gros point faible je pense. Parce que ce manque de grandeur musicale empêche la plupart des morceaux Beatles de s'épanouir et les interprétations ressemblent parfois à du karaoke de luxe.

Mais Paul restera Paul, une légende, et même si ce dernier concert ne fut pas forcément mon préféré, il gardera toujours qque chose en plus dans mon coeur et mon esprit. Un truc qui fait que quoiqu'il arrive, je suis conquis d'avance et je le placerai toujours au-dessus de tous les autres.

Merci Sir Paul et reviens vite.