Plus que deux ex-Beatles et le compte sera bon ! Après Paul McCartney plusieurs fois, la chance m'a été donnée d'assister à Paris au concert de Ringo Starr et de son All-Starr Band.
C'est une chance car l'ancien batteur des Fab Four se fait plutôt rare en France et en Europe, même s'il réside à Monaco. Ses tournées, plutôt régulières, se déroulent en général aux Etats-Unis où l'on devine qu'il y a plus d'argent à se faire. Mais cette année, il nous faisait l'honneur de venir nous voir donc autant en profiter.
Evidemment, le premier intérêt d'aller le voir a été moins l'aspect musical que l'aspect humain, le personnage, qui a gardé sa bonhommie tout au long de ces années. Il n'a jamais été un grand chanteur et il n'est pas non plus accompagné d'un groupe de poids, même si ça n'enlève rien à leur performance musicale pure.
Je ne connaissais pas le Palais des Sports donc cela tombait bien aussi. Une jolie salle du sud de Paris qui a notamment accueilli les Beatles en 1965. Elle n'est pas immense non plus, mais très confortable.
En première partie, nous avons eu le droit à un chanteur dénommé Bald dont je n'ai pas réussi à retrouver la trace sur Internet. Heureusement car il s'agit sans doute de la plus mauvaise première partie que je n'ai jamais entendu de ma vie, et j'ai un peu de concerts en bouteille. Donc ce monsieur est Français, chanteur et guitariste, accompagné d'un acolyte au clavier et à tous les autres instruments qu'il joue sur son synthé (batterie, cordes, cuivres, harmonica...).
Bald chante en anglais et ses morceaux frisent tous le ridicule tant ils sont misogynes : "Never trust a blonde girl", "She's a bitch", etc. Une bonne partie de la salle a été d'abord, comme moi, fort stupéfaite avant de verser soit dans le fou rire nerveux soit dans l'impatience colérique. Le comble fut quand il convia sur scène Stevie Wonder (grâce à l'harmonica du synthé) et Julian Lennon (la voix de son accompagnateur musical). Ce fut ainsi un calvaire incroyable et je ne souhaite à personne de le subir. Je n'aime pas être méchant avec les artistes, mais là, c'était médiocre et pitoyable.
Heureusement, Ringo et ses potes ne sont pas arrivés trop longtemps après et j'ai pu assister au show à quelques sièges d'un Philippe Manoeuvre visiblement pas super enthousiaste. L'idée du All-Starr Band est ainsi de réunir autour de Ringo quelques chanteurs qui ont eu leurs moments de gloire lors des années 1970 et 1980 et de les laisser eux aussi interpréter leurs vieux tubes. L'ex-Beatles se taille la part du lion bien entendu, mais laisse ses acolytes chanter au moins deux morceaux chacun.
Ce super groupe change à peu près à chaque tournée et il est plus ou moins qualitatif. Si ce sont tous d'excellents musiciens, leurs morceaux sentent beaucoup la naphtaline et promettent un véritable retour dans le passé.
Depuis l'an dernier, nous retrouvons donc Rick Derringer (guitariste, qui a débuté avec les McCoys puis a joué pour Steely Dan, Johnny Winter, Judas Priest, Alice Cooper, Cyndi Lauper... et a produit Weird Al Yankovic), Richard Page (bassiste, qui a formé Pages et Mr Mister avant de se consacrer à la composition pour pas mal d'artistes très connus), Wally Palmar (guitariste et leader des Romantics), Edgar Winter (multi-instrumentiste, frère de Johnny Winter et qui a notamment travaillé avec Rick Derringer), Gary Wright (clavier, qui a notamment joué sur All Things Must Pass de George Harrison, ainsi que pour Spooky Tooth, Johnny Hallyday ou en solo) et Gregg Bissonnette (batteur de Toto et pour Joe Satriani), le seul à ne chanter aucun morceau.
Ce ne sont donc pas n'importe qui, mais ce n'est pas de toute fraîcheur non plus. Et on doit bien l'avouer, le public s'est endormi à quasiment chacun de leurs morceaux sauf ceux du fantasque Edgar Winter, plus Rock'n'Roll que jamais avec son clavier qu'il porte grâce à une sangle autour du cou. Ringo Starr fut forcément le plus acclamé, et cela dès son entrée sur "It don't come easy".
Le batteur a choisi divers morceaux, des plus anciens ("Boys", "I wanna be your man", "Act Naturally") aux plus récents ("Choose Love", "The other side of Liverpool") en passant par "It don't come easy" mais aussi "Photograph", "Yellow Submarine" et le final "With a little help from my friends", climax du concert, conclu par "Give peace a chance" de Lennon.
Il interpréta ses morceaux soit du haut de sa célèbre batterie Ludwig soit seul (ou accompagné d'un petit set de batterie) sur le devant de la scène, très mobile, comme toujours. Même s'il n'est pas un grand chanteur, Ringo a conservé ce timbre de voix nasillard inimitable et vraiment singulier qui fait son charme.
Surtout, c'est son humour génial et pince-sans-rire qui a définitivement marqué les esprits. En vrai showman, il a fait hurler de rire la foule entre chaque morceau, se moquant la plupart du temps gentiment du public (les personnes criant "I love you"...) ou encore en égratignant lui-même et ses albums que personne n'achète !
Sa première partie fut peut-être lamentable et la pire que j'ai jamais entendu, mais, dans le même temps, je n'ai jamais autant ri à un concert. Et pourtant on pourrait lui reprocher la qualité des morceaux, souvent gonflants (ceux de ses acolytes, mais aussi ses plus récents à lui), et aussi son timing pile poil sans aucun rappel (à l'américaine nous dit-on).
Au final, cela reste ma première à un concert de Ringo, possiblement la dernière, donc je ne vais pas bouder ce plaisir immense que ce fut de l'avoir vu au moins une fois. On peut dire que, malgré une qualité globale incertaine (sauf techniquement), on passe un bon moment, convivial, chaleureux et drôle. Peace and love Ringo !
jeudi 30 juin 2011
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