jeudi 4 août 2022

Concert : Coldplay - Stade de France

Cela faisait donc dix ans que je n'avais pas vu Coldplay en concert. La dernière fois, c'était déjà au Stade de France. Leur statut, qui ne s'est pas démenti avec les années, fait qu'ils ne peuvent évidemment plus se contenter d'une enceinte plus petite. D'ailleurs, désormais, ce n'est même plus une date qu'ils font mais plusieurs d'affilées ! Le mois dernier, ce sont donc pas moins de quatre Stade de France qu'ils ont rempli sur cinq jours dans le cadre de leur tournée "Music of the Spheres". J'ai été à la troisième.

La canicule était de mise donc pas les meilleures conditions, mais l'ambiance était néanmoins très bonne. Côté placement, j'étais encore loin en tribune, en face mais un peu vers la gauche de la scène principale. Deux premières parties étaient au programme cette fois. J'ai raté la première, Lous and The Yakuzas, et suis arrivé au cours du set du groupe britannique London Grammar. Des morceaux intéressants, portés par la voix impressionnante d'Hannah Reid.

Si ces premières parties ont changé par rapport aux deux premières dates, aucune évolution du côté de la setlist avec toujours les mêmes morceaux d'un concert à l'autre. Mais nous serons indulgents vu la scénographie toujours plus époustouflante proposée par le groupe anglais. Pour moi, cela allait car tous les tubes des premiers albums étaient au programme dont "Yellow", "Fix You", "Viva la Vida", "In my place" ou encore ma préférée du set, "The Scientist". J'ai apprécié aussi la présence de "Politik" et "Clocks". Il y avait aussi les hits les plus récents et, pour ouvrir et refermer, des morceaux du dernier album que je n'ai pas encore acquis (mais qui ne va certainement pas trop me réconcilier avec le virage pris par Coldplay depuis un moment maintenant).

A noter qu'à défaut d'avoir Selena Gomez, c'est Hannah Reid qui a assuré le duo avec Chris Martin sur "Let somebody go" et je ne sais plus quel morceau récent a été joué deux fois. Cela leur était déjà arrivé la dernière fois. Là, le groupe s'est arrêté vers la fin de la chanson, Chris Martin semblant gêné par quelque chose, avant de recommencer, demandant cette fois au public de ranger ses smartphones.

Difficile en effet de ne pas vouloir faire de photos et vidéos devant le spectacle. J'avais déjà été impressionné il y a dix ans, évoquant le plus beau "show" qu'il m'ait été donné de voir. Je confirme car, de nouveau, je n'ai jamais rien vu de tel. Les dispositifs ont peu évolué (bracelet électronique distribué au public qui change de couleur au fur et à mesure des morceaux, ballons géants se baladant dans la fosse, feux d'artifice...), mais ont été renforcés par un côté environnemental. L'énergie demandée par de tels shows serait notamment récupérée via des trampolines et autres vélos fixes sur lesquels le public de la fosse peut s'amuser tout en étant utile. Des discours et vidéos sont aussi au programme en introduction du concert.

Autrement, côté structure, la scène comportait elle une allée avec une autre scène ronde plus avancée. Et une troisième mini-scène avait été installée au tout début de la fosse pour un joli moment acoustique de deux morceaux seulement : "Sparks" (que j'adore) et une version française de "Magic" à la traduction franchement pas convaincante (mais je n'aime ni la chanson ni l'album).

Autres moments gênants selon moi, ce sont ces duos que Chris Martin a avec les marionnettes de The Weirdos, qui datent aussi du dernier album. Il est plus sympa quand il essaye de parler français et mention spéciale à la séquence lors de laquelle il a décrit les différents types d'aide pouvant être apportés au public de la fosse en cas de problème lié à la chaleur. 

Coldplay poursuit donc sa route, toujours aussi grandiose en termes de show et grandiloquente en termes de chansons. Ils s'adaptent à l'air du temps, difficile de trop le leur reprocher. En tout cas, on en a toujours pour notre argent quand on va les voir et on ne peut pas en dire autant de tous les groupes. Merci !

 

mardi 12 juillet 2022

Concert : Red Hot Chili Peppers - Parc des Princes / Stade de France

Comme avec The Offspring, c'est à partir du moment où ils sont devenus plus "mainstream", avec "Californication", que j'ai vraiment plongé dans les Red Hot Chili Peppers.

Le premier concert que j'ai vu d'eux était au Parc des Princes, en juillet 2007. C'est l'unique concert auquel j'ai été seul. Je ne me souviens plus bien pourquoi. Sans doute car tous les billets s'étaient arrachés et que j'ai dû aller le voir en tribune (ma première fois), plutôt bien placé quand même, sur le côté mais proche de la scène. Il ne restait, vous le devinez, que des billets les plus chers (75 euros à l'époque si je me rappelle bien, c'est-à-dire le prix pour les billets les moins chers aujourd'hui...).

Déjà à l'époque, Anthony Kiedis et ses compères étaient un si gros groupe qu'ils pouvaient se permettre d'avoir deux premières parties, et de grande qualité. On avait donc eu le droit aux Australiens de Jet (que j'aimais beaucoup) et aux Britanniques de Dirty Pretty Things (que je connaissais à peine). Mais je me rappelle que cela donnait ainsi lieu à une attente interminable avant de voir enfin les Red Hot. Et que le public n'avait pas été très emballé.

Le concert des stars tant attendues du soir ne m'avait pas beaucoup plus convaincu je dois dire. J'avais été déçu par le peu d'interactions avec le public, notamment de la part d'un Anthony Kiedis qui chantait souvent faux. Pourtant la setlist était plutôt intéressante, une vingtaine de morceaux, avec des classiques, mais aussi des reprises : "SOS" par John Frusciante, "Sunny" par Flea ou encore des chansons des Ramones et des Doors. Mais le tout m'avait paru rondement mené et plié en "peu" de temps.

C'est dire que ce concert de la semaine dernière au Stade de France (une date ajoutée après le "sold out" de la veille) m'inquiétait légèrement. Mais j'avais quand même envie de leur donner une nouvelle chance, encore plus étant accompagné par ma chère et tendre cette fois-ci.  

Comme je savais à quoi m'attendre avec les deux premières parties et que j'avais pris des places en tribune (quasiment en face, mais loin), on ne s'est pas précipité à Saint-Denis à l'heure du début. Style nettement différent pour ce concert avec tout d'abord le multi-instrumentiste américain Thundercat et son funk en soliste. On est arrivé vers la fin de son set, mais rien de très passionnant dans ce qu'on a entendu. Il était suivi d'un compatriote dans le même genre : Anderson.Paak & The Free Nationals. Avec un groupe entier, cela change la donne et, comme son prédécesseur d'ailleurs, il a vraiment réussi à chauffer le public avec une prestation des plus toniques et extravagantes. Bien joué. 

Puis les Red Hot Chili Peppers sont arrivés, à l'heure. Pour le coup, ce sont toujours de bons fonctionnaires sur scène. Encore un show mené tambour battant, peu de paroles (Flea est le plus bavard mais on ne comprend pas la majorité de ce qu'il baragouine) et expédié sans excès de zèle : une bonne heure et demie et on plie bagage.

Néanmoins, plusieurs points positifs cette fois-ci : un Anthony Kiedis en forme et chantant comme il faut, et une setlist - 19 morceaux cette fois - qui varie à chaque show. En dehors des incontournables ("By the way" pour finir, les classiques "Californication", "Dani California", "Snow (Hey Oh)", "Scar Tissue" ou encore "Give it away", et les titres phares du dernier album, "Unlimited Love", que je n'ai pas encore acquis), le groupe prend soin de proposer des chansons différentes. Alors cela peut frustrer un peu quand on préfère certaines du concert précédent, mais cela reste tout de même une rare et excellente initiative pour des artistes aussi célèbres.  

Autrement, en dépit d'un son typique de stade, trop saturé, on a pu compter sur des musiciens au top, que ce soit le bondissant bassiste Flea, le virtuose John Frusciante à la guitare électrique ou le solide Chad Smith à la batterie. Un show un poil trop "cadré" donc, mais où le public a vibré pour reprendre en choeur leur magnifique et piquant répertoire. Excellent rattrapage.

lundi 11 juillet 2022

Concert : Mimi Webb - Anitta - Montreux Jazz Festival

C'était ma première fois en début de semaine dernière au mythique Montreux Jazz Festival. Et j'ai été voir sans doute ce qu'il y avait de plus aux antipodes des racines de l'événement avec de la pop britannique et du reggaeton brésilien... Mais ça, c'est le festival lui-même qui a décidé d'aller chercher toutes les tendances musicales, aussi bien pour se renouveler que de continuer à attirer le plus de public possible très certainement.

Mais d'abord, parlons des lieux. C'est un festival vraiment pas comme les autres. Déjà, il se déroule sur une période de près de 15 jours, avec des concerts tous les soirs, en général deux, un dans la grande salle et l'autre dans la petite salle. Car oui, contrairement à la majorité des festivals estivaux, ce n'est pas en extérieur que les shows ont lieu (et c'est sans doute aussi pour cela que les prix sont astronomiques). Mais dehors, sur les bords du lac Léman, tout le monde peut aller et venir, profitant ainsi de l'ambiance, des scènes ouvertes et gratuites ainsi que des nombreux stands de nourriture et autres objets artisanaux (un marché de Noël estival quoi). Et l'ambiance est vraiment très sympathique.

Mon concert à moi se déroulait dans la petite salle, appelée à juste titre "Lab", et comportait deux têtes d'affiche, qui ont eu le même temps de passage, une petite heure. La première, c'était la jeune chanteuse pop britannique Mimi Webb. Je n'avais jamais entendu parler d'elle et c'était franchement banal. Elle est jolie, énergique et chante très bien, mais ses morceaux sont vite écoutés, vite oubliés. Si elle était placée sur un pied d'égalité avec sa successeure sur scène, elle a rapidement compris que la très grande majorité du public n'était pas venue pour elle... Mais elle fini par remporter l'adhésion sur une reprise d'Adele, qui est l'une de ses idoles.

Le public, composé d'une grande partie de Brésilien(ne)s, était venu pour la star majeure actuelle de leur pays : Anitta. Pas beaucoup plus âgée que sa collègue British, la Carioca a débuté dans le funk à la brésilienne avant d'y ajouter des touches pop afin de le radoucir et le rendre bien plus commercial. Sa trajectoire éclair l'a vue devenir une vedette au Brésil en l'espace de quelques années. Dotée d'une ambition dévorante, elle s'est mise à chanter en espagnol pour conquérir l'Amérique latine, puis en anglais pour aller capter les Etats-Unis puis le monde entier. Elle a aussi pris le parti de toucher d'autres genres musicaux comme le reggaeton mais aussi le R&B plus classique. Tout cela en s'affichant souvent peu vêtue dans des clips torrides...

Néanmoins, si elle commence à faire son trou outre-Atlantique grâce à des collaborations avec Madonna, Snoop Dogg ou encore Cardi B, l'Europe n'est pas encore vraiment acquise. En tournée des festivals du continent actuellement, elle attire les foules certes, mais ce sont plutôt des expatrié(e)s auriverde ou latino-américains. Il lui faudra encore un peu de temps, mais à ce rythme, cela ne saurait tarder. Bosseuse, elle s'est d'ailleurs mise récemment au français, s'offrant un duo avec le rappeur Dadju.

Son show de Montreux était bizarrement absent de son agenda officiel. Mais très pro et calibré, il a tenu toutes ses promesses. A un rythme effréné - elle a réussi à caser une quinzaine de morceaux, tous ses derniers grands tubes y sont passés, dont le carton "Envolver" sur lequel elle a pu danser avec son acolyte du clip, Ayoub, régional de l'étape. Malgré l'étroitesse de la scène du "Lab", Anitta a proposé tout son répertoire de chorégraphies toniques et bondissantes, où les "bumbums" ("popotins") sont évidemment à l'honneur. Elle-même portait une tenue, certes légère, mais relativement couverte sur son propre postérieur. Et elle n'en a pas changé en cours de concert comme à d'autres shows. 

Très généreuse, Anitta a souvent pu communier avec un public en délire, qui a chanté tout du long, à la brésilienne. Petit bémol, la plupart de ses chansons étant des collaborations avec d'autres artistes, elle se contente de chanter sa partie et de laisser le play-back faire le reste, ce qui laisse des impressions un peu étranges de karaoké par moments.

Bref, un show court mais intense, où j'ai pu réaliser que j'avais certainement beaucoup de chance de pouvoir apercevoir d'aussi près celle qui, à défaut de Beyoncé ou Jennifer Lopez, pourrait très bien suivre la même carrière que Shakira. C'est en tout cas Shania Twain qui est venue en voisine la féliciter en coulisses après le concert. Un bon signe !

jeudi 16 juin 2022

Concert : The Offspring - Caribana Festival

The Offspring fait partie de la bande originale de mon adolescence. C'est le seul groupe de punk rock 90's que j'ai vraiment suivi autant, achetant régulièrement leurs albums. Cela faisait donc des années que je rêvais de les voir en concert, mais l'opportunité ne s'était jamais vraiment présentée. Je craignais qu'ils n'aient un peu trop vieilli pour leur style, mais une prestation récente décoiffante au festival Rock in Rio, que j'avais vue à la télévision, m'avait convaincu qu'ils en avaient encore dans le coffre.

Ils étaient déjà programmés lors de la dernière édition du festival suisse Caribana, qui a lieu près de Nyon, mais elle avait été annulée pour cause de pandémie de coronavirus. Bonne nouvelle, le groupe était de nouveau au programme pour cette reprise de l'événement et je ne pouvais donc pas le manquer. 

Alors il y a toujours les bons et les mauvais côtés des festivals. Les bons : scène en extérieur, bonne ambiance. Les mauvais : une petite heure de concert, placement aléatoire. Sans parler du prix onéreux, mais aussi parce que je ne voulais voir que The Offspring, étant assez exclusif en termes de rock un peu hard (je n'ai donc pas assisté aux autres shows de la soirée). Arrivé tard aussi, j'étais placé un peu loin et sur le côté, mais le lieu n'étant pas si grand, je voyais quand même bien la scène, avec un écran géant pour plus de confort. 

Ce fut donc une petite heure, mais peu importe, un énorme moment de plaisir et de nostalgie. "Dexter", qui a toujours du coffre, "Noodles" and co ont déroulé leur setlist bien fournie, entre classiques inévitables et morceaux de leur dernier album (que je n'ai pas encore acquis), sur un bon rythme avec même un rappel. Les deux meneurs ont certes pris du poids et cabotinent lors de leurs prises de parole (Noodles qui gratifie le public de meilleur de l'histoire du rock... ouais ouais...), mais ils ont encore une belle énergie et le rendu des chansons est au top, bien calibré. 

L'ambiance était excellente, avec évidemment plein de vieux trentenaires comme moi, mais aussi des plus jeunes et une foule particulièrement remuante et dansante au pied de la scène. Bref, The Offspring, c'est encore très pro, ils ont pris leur pied et le public aussi. Je les reverrai avec plaisir, pour une durée plus longue ce serait bien, mais je peux déjà rayer leur nom de ma "To-See-List" qui est, je crois, quasiment terminée. Fuck yeah !  

lundi 23 mai 2022

Concert : Ayo. - Palp Festival

Cela faisait trois ans que je n'avais pas été voir un concert, pandémie oblige, mais surtout dix ans que je n'avais pas été écouter l'artiste que j'ai incontestablement le plus vue sur scène : Ayo. Il y a ma délocalisation au Brésil qui a bien sûr joué. Et puis peut-être aussi pour sa part une notoriété qui a eu l'air de s'amenuiser au fil des années. J'ai l'impression, vu de loin, que ses derniers albums ont eu bien moins de succès que les premiers et ainsi, c'est elle qui s'est un peu effacée. Elle a eu d'autres enfants, elle est partie vivre loin. 

Bref, j'étais tout simplement heureux de la retrouver samedi dernier pour son retour en Europe après une longue escapade à Tahiti. Le premier show de sa tournée européenne, principalement française, à venir a bien l'air d'être celui auquel j'ai assisté à Fully, en Suisse, dans le cadre du Palp Festival. 

D'abord, parlons de l'environnement, fabuleux. Ce petit festival valaisan se déroule sur plusieurs dates éparpillées, dans divers lieux atypiques. Ayo. avait l'honneur de la Combe d'enfer, un vignoble en terrasse typique de la région. La scène, en plein air donc, se trouvait au pied de ces vignes dans lesquelles les spectateurs, dont moi-même, ont pris soigneusement place. Magique.

Point de chichis, la chanteuse d'origine nigériane était seulement accompagnée de sa guitare et du pianiste, excellent par ailleurs, Gaël Rakotondrabé (membre de CocoRosie ou encore Antony & The Johnsons). Le répertoire était donc plutôt "doux", sauf le medley final composé de divers morceaux hip-hop. J'ai pu reconnaître au moins trois chansons de son premier album dont l'éternel "Down on my knees" ainsi que d'autres chansons des albums suivants et une reprise de Bob Marley ("Redemption Song"). 

Le bonheur était qu'Ayo. n'a pas changé, elle a cette voix qui me touche depuis le début, cette grâce sur scène et cette candeur dans les différentes interventions effectuées entre chaque morceau. Sans doute un poil trop longues, surtout avec un français charmant mais toujours hésitant. En parlant d'hésitation, c'est moi qui n'ait finalement pas osé lui toucher deux mots à la fin du concert alors qu'elle se prêtait avec tout son naturel aux photos et autres conversations avec le public. 

Ce n'est pas le plus important. Et je suis déjà décidé à la retrouver dès qu'une prochaine occasion se présentera. Peut-être très bientôt...