Cela faisait trois ans que je n'avais pas été voir un concert, pandémie oblige, mais surtout dix ans que je n'avais pas été écouter l'artiste que j'ai incontestablement le plus vue sur scène : Ayo. Il y a ma délocalisation au Brésil qui a bien sûr joué. Et puis peut-être aussi pour sa part une notoriété qui a eu l'air de s'amenuiser au fil des années. J'ai l'impression, vu de loin, que ses derniers albums ont eu bien moins de succès que les premiers et ainsi, c'est elle qui s'est un peu effacée. Elle a eu d'autres enfants, elle est partie vivre loin.
Bref, j'étais tout simplement heureux de la retrouver samedi dernier pour son retour en Europe après une longue escapade à Tahiti. Le premier show de sa tournée européenne, principalement française, à venir a bien l'air d'être celui auquel j'ai assisté à Fully, en Suisse, dans le cadre du Palp Festival.
D'abord, parlons de l'environnement, fabuleux. Ce petit festival valaisan se déroule sur plusieurs dates éparpillées, dans divers lieux atypiques. Ayo. avait l'honneur de la Combe d'enfer, un vignoble en terrasse typique de la région. La scène, en plein air donc, se trouvait au pied de ces vignes dans lesquelles les spectateurs, dont moi-même, ont pris soigneusement place. Magique.
Point de chichis, la chanteuse d'origine nigériane était seulement accompagnée de sa guitare et du pianiste, excellent par ailleurs, Gaël Rakotondrabé (membre de CocoRosie ou encore Antony & The Johnsons). Le répertoire était donc plutôt "doux", sauf le medley final composé de divers morceaux hip-hop. J'ai pu reconnaître au moins trois chansons de son premier album dont l'éternel "Down on my knees" ainsi que d'autres chansons des albums suivants et une reprise de Bob Marley ("Redemption Song").
Le bonheur était qu'Ayo. n'a pas changé, elle a cette voix qui me touche depuis le début, cette grâce sur scène et cette candeur dans les différentes interventions effectuées entre chaque morceau. Sans doute un poil trop longues, surtout avec un français charmant mais toujours hésitant. En parlant d'hésitation, c'est moi qui n'ait finalement pas osé lui toucher deux mots à la fin du concert alors qu'elle se prêtait avec tout son naturel aux photos et autres conversations avec le public.
Ce n'est pas le plus important. Et je suis déjà décidé à la retrouver dès qu'une prochaine occasion se présentera. Peut-être très bientôt...