Comme avec The Offspring, c'est à partir du moment où ils sont devenus plus "mainstream", avec "Californication", que j'ai vraiment plongé dans les Red Hot Chili Peppers.
Le premier concert que j'ai vu d'eux était au Parc des Princes, en juillet 2007. C'est l'unique concert auquel j'ai été seul. Je ne me souviens plus bien pourquoi. Sans doute car tous les billets s'étaient arrachés et que j'ai dû aller le voir en tribune (ma première fois), plutôt bien placé quand même, sur le côté mais proche de la scène. Il ne restait, vous le devinez, que des billets les plus chers (75 euros à l'époque si je me rappelle bien, c'est-à-dire le prix pour les billets les moins chers aujourd'hui...).
Déjà à l'époque, Anthony Kiedis et ses compères étaient un si gros groupe qu'ils pouvaient se permettre d'avoir deux premières parties, et de grande qualité. On avait donc eu le droit aux Australiens de Jet (que j'aimais beaucoup) et aux Britanniques de Dirty Pretty Things (que je connaissais à peine). Mais je me rappelle que cela donnait ainsi lieu à une attente interminable avant de voir enfin les Red Hot. Et que le public n'avait pas été très emballé.
Le concert des stars tant attendues du soir ne m'avait pas beaucoup plus convaincu je dois dire. J'avais été déçu par le peu d'interactions avec le public, notamment de la part d'un Anthony Kiedis qui chantait souvent faux. Pourtant la setlist était plutôt intéressante, une vingtaine de morceaux, avec des classiques, mais aussi des reprises : "SOS" par John Frusciante, "Sunny" par Flea ou encore des chansons des Ramones et des Doors. Mais le tout m'avait paru rondement mené et plié en "peu" de temps.
C'est dire que ce concert de la semaine dernière au Stade de France (une date ajoutée après le "sold out" de la veille) m'inquiétait légèrement. Mais j'avais quand même envie de leur donner une nouvelle chance, encore plus étant accompagné par ma chère et tendre cette fois-ci.
Comme je savais à quoi m'attendre avec les deux premières parties et que j'avais pris des places en tribune (quasiment en face, mais loin), on ne s'est pas précipité à Saint-Denis à l'heure du début. Style nettement différent pour ce concert avec tout d'abord le multi-instrumentiste américain Thundercat et son funk en soliste. On est arrivé vers la fin de son set, mais rien de très passionnant dans ce qu'on a entendu. Il était suivi d'un compatriote dans le même genre : Anderson.Paak & The Free Nationals. Avec un groupe entier, cela change la donne et, comme son prédécesseur d'ailleurs, il a vraiment réussi à chauffer le public avec une prestation des plus toniques et extravagantes. Bien joué.
Puis les Red Hot Chili Peppers sont arrivés, à l'heure. Pour le coup, ce sont toujours de bons fonctionnaires sur scène. Encore un show mené tambour battant, peu de paroles (Flea est le plus bavard mais on ne comprend pas la majorité de ce qu'il baragouine) et expédié sans excès de zèle : une bonne heure et demie et on plie bagage.
Néanmoins, plusieurs points positifs cette fois-ci : un Anthony Kiedis en forme et chantant comme il faut, et une setlist - 19 morceaux cette fois - qui varie à chaque show. En dehors des incontournables ("By the way" pour finir, les classiques "Californication", "Dani California", "Snow (Hey Oh)", "Scar Tissue" ou encore "Give it away", et les titres phares du dernier album, "Unlimited Love", que je n'ai pas encore acquis), le groupe prend soin de proposer des chansons différentes. Alors cela peut frustrer un peu quand on préfère certaines du concert précédent, mais cela reste tout de même une rare et excellente initiative pour des artistes aussi célèbres.
Autrement, en dépit d'un son typique de stade, trop saturé, on a pu compter sur des musiciens au top, que ce soit le bondissant bassiste Flea, le virtuose John Frusciante à la guitare électrique ou le solide Chad Smith à la batterie. Un show un poil trop "cadré" donc, mais où le public a vibré pour reprendre en choeur leur magnifique et piquant répertoire. Excellent rattrapage.