mardi 12 juillet 2022

Concert : Red Hot Chili Peppers - Parc des Princes / Stade de France

Comme avec The Offspring, c'est à partir du moment où ils sont devenus plus "mainstream", avec "Californication", que j'ai vraiment plongé dans les Red Hot Chili Peppers.

Le premier concert que j'ai vu d'eux était au Parc des Princes, en juillet 2007. C'est l'unique concert auquel j'ai été seul. Je ne me souviens plus bien pourquoi. Sans doute car tous les billets s'étaient arrachés et que j'ai dû aller le voir en tribune (ma première fois), plutôt bien placé quand même, sur le côté mais proche de la scène. Il ne restait, vous le devinez, que des billets les plus chers (75 euros à l'époque si je me rappelle bien, c'est-à-dire le prix pour les billets les moins chers aujourd'hui...).

Déjà à l'époque, Anthony Kiedis et ses compères étaient un si gros groupe qu'ils pouvaient se permettre d'avoir deux premières parties, et de grande qualité. On avait donc eu le droit aux Australiens de Jet (que j'aimais beaucoup) et aux Britanniques de Dirty Pretty Things (que je connaissais à peine). Mais je me rappelle que cela donnait ainsi lieu à une attente interminable avant de voir enfin les Red Hot. Et que le public n'avait pas été très emballé.

Le concert des stars tant attendues du soir ne m'avait pas beaucoup plus convaincu je dois dire. J'avais été déçu par le peu d'interactions avec le public, notamment de la part d'un Anthony Kiedis qui chantait souvent faux. Pourtant la setlist était plutôt intéressante, une vingtaine de morceaux, avec des classiques, mais aussi des reprises : "SOS" par John Frusciante, "Sunny" par Flea ou encore des chansons des Ramones et des Doors. Mais le tout m'avait paru rondement mené et plié en "peu" de temps.

C'est dire que ce concert de la semaine dernière au Stade de France (une date ajoutée après le "sold out" de la veille) m'inquiétait légèrement. Mais j'avais quand même envie de leur donner une nouvelle chance, encore plus étant accompagné par ma chère et tendre cette fois-ci.  

Comme je savais à quoi m'attendre avec les deux premières parties et que j'avais pris des places en tribune (quasiment en face, mais loin), on ne s'est pas précipité à Saint-Denis à l'heure du début. Style nettement différent pour ce concert avec tout d'abord le multi-instrumentiste américain Thundercat et son funk en soliste. On est arrivé vers la fin de son set, mais rien de très passionnant dans ce qu'on a entendu. Il était suivi d'un compatriote dans le même genre : Anderson.Paak & The Free Nationals. Avec un groupe entier, cela change la donne et, comme son prédécesseur d'ailleurs, il a vraiment réussi à chauffer le public avec une prestation des plus toniques et extravagantes. Bien joué. 

Puis les Red Hot Chili Peppers sont arrivés, à l'heure. Pour le coup, ce sont toujours de bons fonctionnaires sur scène. Encore un show mené tambour battant, peu de paroles (Flea est le plus bavard mais on ne comprend pas la majorité de ce qu'il baragouine) et expédié sans excès de zèle : une bonne heure et demie et on plie bagage.

Néanmoins, plusieurs points positifs cette fois-ci : un Anthony Kiedis en forme et chantant comme il faut, et une setlist - 19 morceaux cette fois - qui varie à chaque show. En dehors des incontournables ("By the way" pour finir, les classiques "Californication", "Dani California", "Snow (Hey Oh)", "Scar Tissue" ou encore "Give it away", et les titres phares du dernier album, "Unlimited Love", que je n'ai pas encore acquis), le groupe prend soin de proposer des chansons différentes. Alors cela peut frustrer un peu quand on préfère certaines du concert précédent, mais cela reste tout de même une rare et excellente initiative pour des artistes aussi célèbres.  

Autrement, en dépit d'un son typique de stade, trop saturé, on a pu compter sur des musiciens au top, que ce soit le bondissant bassiste Flea, le virtuose John Frusciante à la guitare électrique ou le solide Chad Smith à la batterie. Un show un poil trop "cadré" donc, mais où le public a vibré pour reprendre en choeur leur magnifique et piquant répertoire. Excellent rattrapage.

lundi 11 juillet 2022

Concert : Mimi Webb - Anitta - Montreux Jazz Festival

C'était ma première fois en début de semaine dernière au mythique Montreux Jazz Festival. Et j'ai été voir sans doute ce qu'il y avait de plus aux antipodes des racines de l'événement avec de la pop britannique et du reggaeton brésilien... Mais ça, c'est le festival lui-même qui a décidé d'aller chercher toutes les tendances musicales, aussi bien pour se renouveler que de continuer à attirer le plus de public possible très certainement.

Mais d'abord, parlons des lieux. C'est un festival vraiment pas comme les autres. Déjà, il se déroule sur une période de près de 15 jours, avec des concerts tous les soirs, en général deux, un dans la grande salle et l'autre dans la petite salle. Car oui, contrairement à la majorité des festivals estivaux, ce n'est pas en extérieur que les shows ont lieu (et c'est sans doute aussi pour cela que les prix sont astronomiques). Mais dehors, sur les bords du lac Léman, tout le monde peut aller et venir, profitant ainsi de l'ambiance, des scènes ouvertes et gratuites ainsi que des nombreux stands de nourriture et autres objets artisanaux (un marché de Noël estival quoi). Et l'ambiance est vraiment très sympathique.

Mon concert à moi se déroulait dans la petite salle, appelée à juste titre "Lab", et comportait deux têtes d'affiche, qui ont eu le même temps de passage, une petite heure. La première, c'était la jeune chanteuse pop britannique Mimi Webb. Je n'avais jamais entendu parler d'elle et c'était franchement banal. Elle est jolie, énergique et chante très bien, mais ses morceaux sont vite écoutés, vite oubliés. Si elle était placée sur un pied d'égalité avec sa successeure sur scène, elle a rapidement compris que la très grande majorité du public n'était pas venue pour elle... Mais elle fini par remporter l'adhésion sur une reprise d'Adele, qui est l'une de ses idoles.

Le public, composé d'une grande partie de Brésilien(ne)s, était venu pour la star majeure actuelle de leur pays : Anitta. Pas beaucoup plus âgée que sa collègue British, la Carioca a débuté dans le funk à la brésilienne avant d'y ajouter des touches pop afin de le radoucir et le rendre bien plus commercial. Sa trajectoire éclair l'a vue devenir une vedette au Brésil en l'espace de quelques années. Dotée d'une ambition dévorante, elle s'est mise à chanter en espagnol pour conquérir l'Amérique latine, puis en anglais pour aller capter les Etats-Unis puis le monde entier. Elle a aussi pris le parti de toucher d'autres genres musicaux comme le reggaeton mais aussi le R&B plus classique. Tout cela en s'affichant souvent peu vêtue dans des clips torrides...

Néanmoins, si elle commence à faire son trou outre-Atlantique grâce à des collaborations avec Madonna, Snoop Dogg ou encore Cardi B, l'Europe n'est pas encore vraiment acquise. En tournée des festivals du continent actuellement, elle attire les foules certes, mais ce sont plutôt des expatrié(e)s auriverde ou latino-américains. Il lui faudra encore un peu de temps, mais à ce rythme, cela ne saurait tarder. Bosseuse, elle s'est d'ailleurs mise récemment au français, s'offrant un duo avec le rappeur Dadju.

Son show de Montreux était bizarrement absent de son agenda officiel. Mais très pro et calibré, il a tenu toutes ses promesses. A un rythme effréné - elle a réussi à caser une quinzaine de morceaux, tous ses derniers grands tubes y sont passés, dont le carton "Envolver" sur lequel elle a pu danser avec son acolyte du clip, Ayoub, régional de l'étape. Malgré l'étroitesse de la scène du "Lab", Anitta a proposé tout son répertoire de chorégraphies toniques et bondissantes, où les "bumbums" ("popotins") sont évidemment à l'honneur. Elle-même portait une tenue, certes légère, mais relativement couverte sur son propre postérieur. Et elle n'en a pas changé en cours de concert comme à d'autres shows. 

Très généreuse, Anitta a souvent pu communier avec un public en délire, qui a chanté tout du long, à la brésilienne. Petit bémol, la plupart de ses chansons étant des collaborations avec d'autres artistes, elle se contente de chanter sa partie et de laisser le play-back faire le reste, ce qui laisse des impressions un peu étranges de karaoké par moments.

Bref, un show court mais intense, où j'ai pu réaliser que j'avais certainement beaucoup de chance de pouvoir apercevoir d'aussi près celle qui, à défaut de Beyoncé ou Jennifer Lopez, pourrait très bien suivre la même carrière que Shakira. C'est en tout cas Shania Twain qui est venue en voisine la féliciter en coulisses après le concert. Un bon signe !