Retrouvons ici les joies des bandes originales de films. J'en ai pas énormément parce qu'il n'est pas facile pour un film de recueillir en son sein tant de bonnes chansons. Heureusement, on peut compter sur qques cinéastes mélomanes pour nous faire découvrir ou redécouvrir de très bons morceaux.
C'est le cas de Jim Jarmusch qui est aussi bon cinéaste que dénicheur de bons sons. Arrêtons-nous ici sur son excellent "Broken Flowers". L'histoire, c'est celle de Don (Bill Murray, parfait), un vieux beau qui reçoit une lettre d'une de ses nombreuses ex, qui l'informe qu'elle a eu un fils de lui il y a une vingtaine d'années et que ce dernier est parti trouver son père, Don donc. Intrigué, mais un peu moins que son voisin, il part dans une odyssée à travers les Etats-Unis pour revoir ses ex de l'époque et trouver laquelle cache un fils dont il ignorait l'existence jusque là...
C'est une bande originale assez éclectique mais pas trop, orientée jazz, soul et... classique ! La pochette reprend l'affiche du film et le livret ne comporte rien d'autres que des photos et les crédits.
Explorons ainsi ensemble l'épopée de Don à la recherche de ses ex perdues...
- "There is an end" (Fox) : Ce morceau, composé expressément pour le film, est interprété par une chanteuse britannique, Holly Golightly, qui performait avant au sein de Thee Headcoatees avant de se faire la malle en solo. Elle s'associe ici aux Américains de Greenhornes mené par le chanteur Craig Fox, auteur de la chanson, pour un morceau profondément 60's. D'ailleurs, on s'y croit vraiment alors que tous ces gens se sont révélés dans les années 1990-2000. Mais, rien d'étonnant quand on apprend que ces jeunes gens sont très friands de cette glorieuse époque musicale passée. Holly pose sa délicate voix de crooneuse sur un rythme très soul et brumeux, soutenue par séquences par la deuxième voix de Fox. Musicalement, c'est donc au poil et le texte colle bien à cet univers de nostalgie sentimentale brouillée...
- "Yegelle Tezeta" (Astatke) : On enchaîne avec le premier morceau de jazz éthiopien de la B.O. et ses rengaines hypnotiques. Jarmusch a subtilement insinué que le voisin de Don est d'origine éthiopienne pour que ce dernier lui file de la bonne musique à s'écouter pendant les longs trajets en voiture sur les routes américaines. Et nous voici donc dans une totale découverte, pour ma part, une musique sublime, douce et suave, composée par le père du genre, Mulatu Astatke, influencé aussi bien par le jazz et la soul occidentale que par les rythmes traditionnels de son pays. Don erre sur les routes et cette musique envoûtante le mène ici et là de magnifique manière... Percussions d'Astatke himself, cuivres ronds comme des ballons, c'est sublime.
- "Ride your donkey" (Murphy/Davis) : Nous poursuivons l'errance de Don avec à nouveau de la musique rythmée, cette fois orientée reggae, grâce aux Tennors, un groupe vocal jamaïcain qui cartonna en 1968 avec ce tube majeur. Malheureusement, après un bon succès dans les années 70, le groupe s'est séparé et on n'a plus jamais vraiment entendu parler d'eux... Bon titre en tout cas que ce "Ride your donkey", simple, court (à peine 2 minutes) et totalement reggae que ce soit la guitare ou la grosse basse.
- "I want you" (Ware/Ross) : Beaucoup plus connu, Marvin Gaye et ce single sorti en 1976. C'est une transition à l'époque pour le roi du funk qui s'adonnait un peu plus au disco. A la base, cette chanson, composée par le duo de producteurs Motown Leon Ware et Arthur "T-Boy" Ross (petit frère de Diana Ross), devait être interprétée par Ware lui-même pour son propre album. Mais Berry Gordy Jr, grand patron de la Tamla Motown, en a décidé autrement et l'a donné à Marvin Gaye, participant également à la production. Un titre profondément soul, pas encore totalement disco, avec de jolis choeurs suaves qui accompagnent un Marvin Gaye rempli de désir. Je comprends la chaleur que dégage ce genre de titre mais moi, je trouve cela plutôt répétitif et un peu ennuyeux avec un texte qui ne fait que dire "I want you" à son interprète. Cela fait un peu mièvrerie funk, pas ma came.
- "Yekermo Sew" (Astatke) : Deuxième morceau de Mulata Astatke, beaucoup plus présent dans le film que le précédent et que je préfère également. Ils se ressemblent un peu mais celui-ci est plus calme et ombrageux avec, lui aussi, une rengaine à la trompette totalement hypnotisante et envoûtante. Derrière, la percussion, tenue par Astatke, est subtile et splendide. Petit solo de vibraphone du maître en milieu de chemin, suivi d'une fulgurance très fine de guitare électrique ultra saturée. Et les trompettes qui enchaînent par-dessus avec leur rengaine. Une pépite que ce titre.
- "Not if your were the last dandy on Earth" (Hollywood) : Cette chanson du groupe indépendant américain Brian Jonestown Massacre date de 1997 et redonne un peu de vigueur à la quête de Don. On est à nouveau pas loin du son 60's, en guère plus électrique, avec la voix de jeunot du leader du groupe, Anton Newcombe. Le texte se moquerait gentiment, selon les fans, d'un groupe plus ou moins rival, les Dandy Warhols, d'où le titre de la chanson. Pas mal !
- "Tell me now so I know" (Davies) : Où l'on retrouve à nouveau la Britannique Holly Golightly pour une chanson du Kink Ray Davies inconnue au bataillon... La mélodie mélancolique est elle est bien là, sur un texte de chanson d'amour à l'ancienne, mais je ne me vois pas très convaincu par la prestation vocale de la petite Holly que je trouve un peu rapide et bâclée... La musique oui, la voix, bof. Mais c'est très court, à peine 2 minutes.
- "Gubelye" (Astatke) : Troisième morceau de notre jazzman éthiopien préféré. C'est ici beaucoup plus ombrageux et mélancolique que les deux premiers. Le saxophone fait un peu flûte indienne pour amadouer les cobras avant de laisser place à un solo de clavier, avec derrière une basse et une batterie presque coordonnées. Un morceau très nocturne et pessimiste.
- "Dopesmoker" (Cisneros/Pike/Haikus) : Histoire spéciale pour cette chanson du groupe de métal américain Sleep qui s'est séparé à cause d'elle ! Le groupe a connu une carrière honorable dans la première moitié des années 1990. En 1995, ils proposent à leur maison de disques un album constitué d'un seul morceau, "Dopesmoker", qui durait plus d'une heure ! La maison de disques l'a refusé ainsi que l'essai suivant et, malheureux, le groupe a fini par se dissoudre même si l'album a pu sortir de façon posthume, sous le nom de "Jerusalem", qques années plus tard... Ici, pas de morceau d'une heure évidemment, juste un extrait de 4 minutes qui nous suffit amplement ! C'est du gros son, grosse guitare, grosse basse, grosse batterie, juste de l'instrumental. Bon, y a une esquisse de mélodie mais ça casse pas trois pattes à un métaleux.
- "Requiem, op. 48 (Pie Jesu)" (Fauré) : Un peu de musique classique après les brutes américaines. C'est le morceau que Don écoute en solitaire sur son canapé avec sa tête de chien battu. Ce "Pie Jesu" est un motet issu du Requiem du compositeur français (Cocorico) Gabriel Fauré, interprété par l'Oxford Camerata. Et c'est assez magnifique, il faut bien le dire. Le chant féminin est aérien, planant, sur un accompagnement doux comme un agneau... On reste sans voix.
- "Ethanopium" (Astatke) : Le retour de Mulatu Astatke ? Eh bien pas tout à fait. Il s'agit bien d'un morceau à lui, dans la veine des deux premiers de la B.O. (et calqué sur "Yegelle Tezeta" d'ailleurs), mais interprété par les Dengue Fever, un groupe américain des années 2000 passionné de pop cambodgienne et de rock psychédélique ! Et ça le fait carrément sur cette reprise, groovy comme il faut, frais et plus psyché en effet grâce à cet orgue fou. Toujours aussi bon.
- "Unnatural habitat" (Keeler/Curley) : Les Greenhornes sont de retour pour le dernier morceau de l'album. Celui-ci est intégralement instrumental, assez planant avec cette rengaine au xylophone ou un instrument de la sorte, rejoint plus tard par de la guitare électrique. Court mais intense.
Toutes les B.O. reflètent l'esprit d'un film et on peut les apprécier, à part, juste en fonction de nos goûts musicaux. Parfois, ce ne sont justement que de bonnes compilations, qui nous font rarement replonger dans le film rien qu'à leur écoute.
Avec Jarmusch, c'est tout autre chose. Quand on écoute la B.O. de l'un de ses films, on y est, on y plonge. On se remémore les moments clés, l'atmosphère, l'ambiance. Bon, le scénario de "Broken Flowers" n'est pas très complexe mais en écoutant sa B.O., on est avec Don, sur les routes, dans sa voiture, dans son sillage...
C'est une B.O. qu'on qualifiera facilement d'électique malgré une ambiance assez homogène. Finalement, le jazz éthiopien s'allie très bien au rock inspiré 60's, avec une dose de métal et de musique classique. Si les morceaux rock ne nous épatent pas tant que ça, la découverte du jazz de Mulatu Astatke est lumineuse et ce sont surtout ces morceaux qui ont provoqué chez moi l'envie d'acquérir cet album.
Excellent film, brillante B.O., on en écoutera d'autres...
Les morceaux à retenir : "Yegelle Tezeta", "Yekermo Sew", "Requiem, op. 48 (Pie Jesu)", "Ethanopium".
vendredi 20 novembre 2009
samedi 7 novembre 2009
Aerosmith - Greatest Hits (1980)
Le hard-rock, ce n'est pas ma tasse de thé. Mais quand on m'offre un album, quel qu'il soit, je le garde et je tente tout de même de le découvrir. Pour moi, le hard-rock, ce sont : des cheveux longs, de grosses guitares saturées, des cris, des hurlements, des voix rauques et aigües, une grosse batterie, un mauvais goût total en terme d'habillement, du maquillage... Bref, pleins de choses peu ragoutantes.
Etant plus jeune, je rejettais complètement ce genre musical, effrayé par les Metallica, Guns'n'Roses et autres AC/DC. Pareil pour Aerosmith même si je pense connaître encore moins bien ce groupe que les autres pré-cités.
Puis le temps est passé et mon esprit s'est ouvert, mes goûts ont évolué. Pas que je sois devenu un fan de hard-rock, non, loin de là, mais déjà, j'y suis plus habitué et j'aime un peu mieux ce registre.
A ce jour, cette compilation d'Aerosmith reste mon seul album de hard-rock au sein de ma discothèque. Mais c'est bien. Tant mieux.
Donc oui, c'est une compilation. Quoi de mieux pour découvrir un artiste ? Au moins, ça m'évite les mauvais morceaux de seconde zone. Les compilations et autres best of sont souvent dévalués mais ils ont tout de même leur utilité malgré leur manque de subjectivité et leur aspect commercial.
Avec "Greatest Hits", je ne suis en tout cas pas au fait de toute la longue carrière d'Aerosmith puisque cette compilation contient seulement la décennie 70's du groupe américain, ce qui représente tout de même six albums du groupe, plus une participation à un album collectif, la B.O. de la comédie musicale "Sgt Pepper's Lonely Hearts Club Band", eh oui, encore les Beatles.
En tout cas, à l'écoute de ce son, je me dis qu'en fait, c'est surtout le hard-rock 80's qui a tout gâché parce que dans les années 1970, le hard-rock, c'est juste du rock un peu plus prononcé mais c'est pas non plus du métal. Bref, pourquoi pas ?
Côté visuel, la prochette est sobre, rouge avec le logo d'Aerosmith en blanc. Le livret comprend une liste des albums recensés sur cette compilation ainsi que les autres best of du groupe. Il y a également une photo avec des objets reliquas mais rien de plus.
Avant de commencer à donner mon avis sur les chansons, je ne vais pas vous raconter l'histoire d'Aerosmith mais vous la résumer en une phrase : c'est un groupe américain né à Boston à la fin des années 1960 de la fusion du Chain Reaction de Steven Tyler (batteur à l'époque et qui deviendra le chanteur) et du Jam Band de Joe Perry (guitariste) et Tom Hamilton (bassiste). Joey Kramer en est le batteur et le second guitariste Ray Tobano laissera rapidement sa place à Brad Whitford. Jack Douglas (qui a pas mal bossé avec John Lennon en solo) sera leur principal producteur durant la décennie 70's.
Voyons un peu ce que cela donne...
- "Dream on" (Tyler) : Tiré du premier album du groupe, "Aerosmith", en 1972, ce morceau est emblématique d'Aerosmith, l'un de leur plus connus et appréciés. Et c'est mérité. Le titre commence par une jolie mélodie à la guitare, suivie d'une douce basse, ça ressemble à du Led Zeppelin. Puis vient la voix chevrotante de Steven Tyler, très Led Zeppelin aussi. En tout cas, ça tient la route du début à la fin, en restant très hard-rock mélodique mais sans partir trop fort (bon ok Tyler part un peu dans les aigüs à la fin). Une vraie bonne chanson de hard-rock, à la fois simple et profonde. Concernant les paroles, c'est assez philosophique mais j'avoue ne pas avoir décelé de choses très concrètes...
- "Same old song and dance" (Tyler/Perry) : Deux ans après "Aerosmith", le groupe devient plus célèbre et sort "Get your wings" sur lequel se trouve cette chanson qui ouvre l'album. C'est déjà plus rythmé, dès le début, avec un petit cri de Steven Tyler. Là encore, c'est du hard-rock avec de la guitare un peu saturée mais qui tourne plus autour du bon vieux rythm'n'blues avec un riff de guitare redondant. Un bon solo vient animer un morceau qui bouge bien sans non plus casser totalement des briques. Y a qques saxos aussi, qui datent un peu la chose, mais bon, c'est d'époque. Voilà bon, ça fait un bon petit morceau d'ouverture mais c'est pas non plus l'extase. Côté texte, ça parle de cette malchance qui colle à certains types à problèmes qui se font choper avec des armes et de la drogue et le rituel du procès : toujours la même musique quoi. Plutôt original !
- "Sweet emotion" (Tyler/Hamilton) : Un an plus tard, en 1975, c'est enfin la consécration avec l'album "Toys in the attic" qui contient notamment ce morceau marquant. Un joli choeur pour commencer et du riff bien accrocheur pour continuer. Bien rythmé, limite funky, nous voici encore dans du hard-rock efficace ponctué de choeurs-refrains chantant "Sweet emotion". Le texte est encore très évasif, mais reste dans le côté déviant rebelle qui va bien avec la musique.
- "Walk this way" (Tyler/Perry) : Toujours sur "Toys in the attic", c'est sans doute la chanson la plus connue d'Aerosmith, et encore plus depuis sa version de 1986 avec les rappeurs de Run DMC. Mais là, nous restons avec la version originale, moins commerciale déjà. Que dire de plus sur ce tube en puissance ? Ce riff tellement connu, ce flow presque rap. J'aime mieux cette première version avec son côté roots, clair et épuré, moins lourd que la version à venir dix ans plus tard. Tyler crie beaucoup moins et offre une excellente interprétation. Il n'y a que le refrain qui est peut-être un peu moins tranchant... Ce morceau incontournable se termine avec un dernier solo ravageur... Là encore, le texte est assez riche, parlant des amourettes adolescentes à la sauce hard-rock ! Like this !
- "Last child" (Tyler/Whitford) : Encore un an passe et un nouvel album, "Rock" ! En voici un des singles, co-signé par le second guitariste, Brad Whitford. C'est un peu plus doux là... enfin juste au début. Des choeurs suivis d'un riff encore bien reconnaissable et un Steven Tyler dont la voix est devenue plus tranchante et aigüe. C'est encore pas trop lourd, même assez léger dans les basses, et très bluesy. Les choeurs sont bien sympas et l'atmosphère aérienne est très réussie. Et encore un solo technique bien oeuvré par les deux guitaristes. Les paroles sont denses mais peu compréhensibles... Décidément ce Steven Tyler !
- "Back in the saddle" (Tyler/Perry) : Nous sommes toujours sur "Rocks" avec une chanson un peu plus sombre. Grosse intro qui monte en crescendo avant les cris de Steven Tyler : "I'm baaaaaack". C'est ici beaucoup plus rock, plus agressif dans les attaques de refrains. A noter une très bonne basse, vibrante, qu'on entend malgré les gros riffs de guitares par-dessus, beaucoup plus brouillons par contre. Enfin du vrai hard-rock pourrait-on dire ! Faut dire qu'il s'agit d'un western dans le texte, le narrateur est de retour sur sa selle (saddle) et revient en ville, le pistolet chargé... ça va saigner ! Bon, c'est un peu plus bourrin (c'est le cas de le dire !) musicalement mais c'est pas trop mal quand même.
- "Draw the line" (Tyler/Perry) : 1977, un nouvel album, "Draw the line" avec la chanson qui va avec et qui l'ouvre. Mais selon les spécialistes, cet opus serait moins bon que les précédents. C'est tout de suite très trash côté musique, très confus. On se dirige droit vers le hard-rock que j'aime moins... Steven Tyler garde une bonne voix avec de bons choeurs derrière lui. Là encore, il n'y a que la basse qui réussit un bon riff derrière. Je vous fais grâce des paroles touffues et assez énigmatiques...
- "Kings and queens" (Hamilton/Kramer/Tyler/Whitford/Douglas) : Toujours le même album et tout le monde s'y est mis pour composer ce morceau, même le producteur, Jack Douglas. Il n'y a que Joe Perry qui n'y est pas, bizarrement. Grosse batterie pour débuter mais ça se calme ensuite avec un rythme limite au ralenti. Steven Tyler s'égosille en articulant bien chaque mot. Puis vers le milieu de la chanson, après un gros solo riffé, le rythme s'accélère soudain, toujours sur cette même mélodie plutôt intéressante. Comme sur la chanson précédente, ça s'arrête d'un coup avant de reprendre avec un nouveau solo bluesy à mort. En tout cas, on est bien dans l'ambiance "Moyen-âge" dont parle le texte : rois, reines, guillotines, sang, seigneurs... C'est assez conceptuel mais ça passe encore.
- "Come together" (Lennon/McCartney) : Après ça, le groupe a sorti un album live puis a participé à la B.O. de la comédie musicale "Sgt Pepper's Lonely Hearts Club Band", en hommage (raté) aux Beatles, signant la reprise de "Come together". A l'origine, la chanson est déjà très bluesy, pré-punk. Alors, elle colle pas mal à Aerosmith qui en a accéléré le rythme mais reste plutôt fidèle musicalement et même aux choeurs. Donc rien de spécial à signaler, ce n'est ni un affront ni une révolution, juste une reprise très correcte, dans la norme. A noter que cette reprise a été coproduite par l'honorable George Martin.
- "Remember (walking in the sand)" (Morton) : Nous voici en 1979, avec un nouvel album "Night in the ruts". Le déclin est entamé et Joe Perry quitte le groupe après son enregistrement... Aïe. Avant de revenir plus tard. Ce n'est pourtant pas une mauvaise chanson que nous avons là, signée du producteur George "Shadow" Morton. Le rythme se veut lancinant avant de swinguer avec claquements de doigts... et ça reprend de manière lasse et heavy à la fois, avec de grands choeurs derrière. Puis un gros solo doublé pas mal et encore ce pont swinguant. Chanson assez expérimentale on pourrait dire, entre hard-rock et pop jazzy. En fait, on comprend mieux le texte. C'est triste quand Steven Tyler explique la réalité, sa copine est partie avec un autre. Puis ça swingue quand il se rappelle ("Remember") les bons moments qu'il a passé avec elle. Original, non ?
Au final, cette compilation est simple et efficace, contenant tous les singles marquants de la première décennie de carrière d'Aerosmith. Au début, ça ressemble quand même pas mal à Led Zeppelin puis ils prennent leurs marques et foncent droit vers le hard-rock brut pré-heavy à la fin.
Honnêtement, le résultat est loin d'être à jeter. Ce fut une agréable surprise pour moi qui avait déjà peur d'avoir mal aux oreilles. Les premières chansons sont très mélodiques et intéressantes musicalement. Après, ça devient plus confus mais il reste une base efficace qui cartonne bien.
Steven Tyler signe des textes riches et sa voix est particulièrement accrocheuse pour ce type de musique, devant de plus en plus aiguisée au fil des années.
Le choix des titres est donc réussi, Aerosmith m'apparaît comme un groupe aux albums bons et solides. Après, avec les années 1980, il paraît que ça va se gâter... On verra bien... Un jour qui sait !
Les morceaux à retenir : "Dream on", "Sweet Emotion", "Walk this way", "Come Together", "Remember (walking in the sand)".
Etant plus jeune, je rejettais complètement ce genre musical, effrayé par les Metallica, Guns'n'Roses et autres AC/DC. Pareil pour Aerosmith même si je pense connaître encore moins bien ce groupe que les autres pré-cités.
Puis le temps est passé et mon esprit s'est ouvert, mes goûts ont évolué. Pas que je sois devenu un fan de hard-rock, non, loin de là, mais déjà, j'y suis plus habitué et j'aime un peu mieux ce registre.
A ce jour, cette compilation d'Aerosmith reste mon seul album de hard-rock au sein de ma discothèque. Mais c'est bien. Tant mieux.
Donc oui, c'est une compilation. Quoi de mieux pour découvrir un artiste ? Au moins, ça m'évite les mauvais morceaux de seconde zone. Les compilations et autres best of sont souvent dévalués mais ils ont tout de même leur utilité malgré leur manque de subjectivité et leur aspect commercial.
Avec "Greatest Hits", je ne suis en tout cas pas au fait de toute la longue carrière d'Aerosmith puisque cette compilation contient seulement la décennie 70's du groupe américain, ce qui représente tout de même six albums du groupe, plus une participation à un album collectif, la B.O. de la comédie musicale "Sgt Pepper's Lonely Hearts Club Band", eh oui, encore les Beatles.
En tout cas, à l'écoute de ce son, je me dis qu'en fait, c'est surtout le hard-rock 80's qui a tout gâché parce que dans les années 1970, le hard-rock, c'est juste du rock un peu plus prononcé mais c'est pas non plus du métal. Bref, pourquoi pas ?
Côté visuel, la prochette est sobre, rouge avec le logo d'Aerosmith en blanc. Le livret comprend une liste des albums recensés sur cette compilation ainsi que les autres best of du groupe. Il y a également une photo avec des objets reliquas mais rien de plus.
Avant de commencer à donner mon avis sur les chansons, je ne vais pas vous raconter l'histoire d'Aerosmith mais vous la résumer en une phrase : c'est un groupe américain né à Boston à la fin des années 1960 de la fusion du Chain Reaction de Steven Tyler (batteur à l'époque et qui deviendra le chanteur) et du Jam Band de Joe Perry (guitariste) et Tom Hamilton (bassiste). Joey Kramer en est le batteur et le second guitariste Ray Tobano laissera rapidement sa place à Brad Whitford. Jack Douglas (qui a pas mal bossé avec John Lennon en solo) sera leur principal producteur durant la décennie 70's.
Voyons un peu ce que cela donne...
- "Dream on" (Tyler) : Tiré du premier album du groupe, "Aerosmith", en 1972, ce morceau est emblématique d'Aerosmith, l'un de leur plus connus et appréciés. Et c'est mérité. Le titre commence par une jolie mélodie à la guitare, suivie d'une douce basse, ça ressemble à du Led Zeppelin. Puis vient la voix chevrotante de Steven Tyler, très Led Zeppelin aussi. En tout cas, ça tient la route du début à la fin, en restant très hard-rock mélodique mais sans partir trop fort (bon ok Tyler part un peu dans les aigüs à la fin). Une vraie bonne chanson de hard-rock, à la fois simple et profonde. Concernant les paroles, c'est assez philosophique mais j'avoue ne pas avoir décelé de choses très concrètes...
- "Same old song and dance" (Tyler/Perry) : Deux ans après "Aerosmith", le groupe devient plus célèbre et sort "Get your wings" sur lequel se trouve cette chanson qui ouvre l'album. C'est déjà plus rythmé, dès le début, avec un petit cri de Steven Tyler. Là encore, c'est du hard-rock avec de la guitare un peu saturée mais qui tourne plus autour du bon vieux rythm'n'blues avec un riff de guitare redondant. Un bon solo vient animer un morceau qui bouge bien sans non plus casser totalement des briques. Y a qques saxos aussi, qui datent un peu la chose, mais bon, c'est d'époque. Voilà bon, ça fait un bon petit morceau d'ouverture mais c'est pas non plus l'extase. Côté texte, ça parle de cette malchance qui colle à certains types à problèmes qui se font choper avec des armes et de la drogue et le rituel du procès : toujours la même musique quoi. Plutôt original !
- "Sweet emotion" (Tyler/Hamilton) : Un an plus tard, en 1975, c'est enfin la consécration avec l'album "Toys in the attic" qui contient notamment ce morceau marquant. Un joli choeur pour commencer et du riff bien accrocheur pour continuer. Bien rythmé, limite funky, nous voici encore dans du hard-rock efficace ponctué de choeurs-refrains chantant "Sweet emotion". Le texte est encore très évasif, mais reste dans le côté déviant rebelle qui va bien avec la musique.
- "Walk this way" (Tyler/Perry) : Toujours sur "Toys in the attic", c'est sans doute la chanson la plus connue d'Aerosmith, et encore plus depuis sa version de 1986 avec les rappeurs de Run DMC. Mais là, nous restons avec la version originale, moins commerciale déjà. Que dire de plus sur ce tube en puissance ? Ce riff tellement connu, ce flow presque rap. J'aime mieux cette première version avec son côté roots, clair et épuré, moins lourd que la version à venir dix ans plus tard. Tyler crie beaucoup moins et offre une excellente interprétation. Il n'y a que le refrain qui est peut-être un peu moins tranchant... Ce morceau incontournable se termine avec un dernier solo ravageur... Là encore, le texte est assez riche, parlant des amourettes adolescentes à la sauce hard-rock ! Like this !
- "Last child" (Tyler/Whitford) : Encore un an passe et un nouvel album, "Rock" ! En voici un des singles, co-signé par le second guitariste, Brad Whitford. C'est un peu plus doux là... enfin juste au début. Des choeurs suivis d'un riff encore bien reconnaissable et un Steven Tyler dont la voix est devenue plus tranchante et aigüe. C'est encore pas trop lourd, même assez léger dans les basses, et très bluesy. Les choeurs sont bien sympas et l'atmosphère aérienne est très réussie. Et encore un solo technique bien oeuvré par les deux guitaristes. Les paroles sont denses mais peu compréhensibles... Décidément ce Steven Tyler !
- "Back in the saddle" (Tyler/Perry) : Nous sommes toujours sur "Rocks" avec une chanson un peu plus sombre. Grosse intro qui monte en crescendo avant les cris de Steven Tyler : "I'm baaaaaack". C'est ici beaucoup plus rock, plus agressif dans les attaques de refrains. A noter une très bonne basse, vibrante, qu'on entend malgré les gros riffs de guitares par-dessus, beaucoup plus brouillons par contre. Enfin du vrai hard-rock pourrait-on dire ! Faut dire qu'il s'agit d'un western dans le texte, le narrateur est de retour sur sa selle (saddle) et revient en ville, le pistolet chargé... ça va saigner ! Bon, c'est un peu plus bourrin (c'est le cas de le dire !) musicalement mais c'est pas trop mal quand même.
- "Draw the line" (Tyler/Perry) : 1977, un nouvel album, "Draw the line" avec la chanson qui va avec et qui l'ouvre. Mais selon les spécialistes, cet opus serait moins bon que les précédents. C'est tout de suite très trash côté musique, très confus. On se dirige droit vers le hard-rock que j'aime moins... Steven Tyler garde une bonne voix avec de bons choeurs derrière lui. Là encore, il n'y a que la basse qui réussit un bon riff derrière. Je vous fais grâce des paroles touffues et assez énigmatiques...
- "Kings and queens" (Hamilton/Kramer/Tyler/Whitford/Douglas) : Toujours le même album et tout le monde s'y est mis pour composer ce morceau, même le producteur, Jack Douglas. Il n'y a que Joe Perry qui n'y est pas, bizarrement. Grosse batterie pour débuter mais ça se calme ensuite avec un rythme limite au ralenti. Steven Tyler s'égosille en articulant bien chaque mot. Puis vers le milieu de la chanson, après un gros solo riffé, le rythme s'accélère soudain, toujours sur cette même mélodie plutôt intéressante. Comme sur la chanson précédente, ça s'arrête d'un coup avant de reprendre avec un nouveau solo bluesy à mort. En tout cas, on est bien dans l'ambiance "Moyen-âge" dont parle le texte : rois, reines, guillotines, sang, seigneurs... C'est assez conceptuel mais ça passe encore.
- "Come together" (Lennon/McCartney) : Après ça, le groupe a sorti un album live puis a participé à la B.O. de la comédie musicale "Sgt Pepper's Lonely Hearts Club Band", en hommage (raté) aux Beatles, signant la reprise de "Come together". A l'origine, la chanson est déjà très bluesy, pré-punk. Alors, elle colle pas mal à Aerosmith qui en a accéléré le rythme mais reste plutôt fidèle musicalement et même aux choeurs. Donc rien de spécial à signaler, ce n'est ni un affront ni une révolution, juste une reprise très correcte, dans la norme. A noter que cette reprise a été coproduite par l'honorable George Martin.
- "Remember (walking in the sand)" (Morton) : Nous voici en 1979, avec un nouvel album "Night in the ruts". Le déclin est entamé et Joe Perry quitte le groupe après son enregistrement... Aïe. Avant de revenir plus tard. Ce n'est pourtant pas une mauvaise chanson que nous avons là, signée du producteur George "Shadow" Morton. Le rythme se veut lancinant avant de swinguer avec claquements de doigts... et ça reprend de manière lasse et heavy à la fois, avec de grands choeurs derrière. Puis un gros solo doublé pas mal et encore ce pont swinguant. Chanson assez expérimentale on pourrait dire, entre hard-rock et pop jazzy. En fait, on comprend mieux le texte. C'est triste quand Steven Tyler explique la réalité, sa copine est partie avec un autre. Puis ça swingue quand il se rappelle ("Remember") les bons moments qu'il a passé avec elle. Original, non ?
Au final, cette compilation est simple et efficace, contenant tous les singles marquants de la première décennie de carrière d'Aerosmith. Au début, ça ressemble quand même pas mal à Led Zeppelin puis ils prennent leurs marques et foncent droit vers le hard-rock brut pré-heavy à la fin.
Honnêtement, le résultat est loin d'être à jeter. Ce fut une agréable surprise pour moi qui avait déjà peur d'avoir mal aux oreilles. Les premières chansons sont très mélodiques et intéressantes musicalement. Après, ça devient plus confus mais il reste une base efficace qui cartonne bien.
Steven Tyler signe des textes riches et sa voix est particulièrement accrocheuse pour ce type de musique, devant de plus en plus aiguisée au fil des années.
Le choix des titres est donc réussi, Aerosmith m'apparaît comme un groupe aux albums bons et solides. Après, avec les années 1980, il paraît que ça va se gâter... On verra bien... Un jour qui sait !
Les morceaux à retenir : "Dream on", "Sweet Emotion", "Walk this way", "Come Together", "Remember (walking in the sand)".
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