Les années 1970 avaient musicalement très bien commencé pour John Lennon avec les superbes albums "Plastic Ono Band" et "Imagine". Quelques mois après avoir sorti ce dernier, les époux Lennon décident de s'envoler pour New York. Là-bas, c'est la ferveur, sociale, culturelle, politique.
John et Yoko sont en plein dedans et, déjà bien impliqués politiquement, ils le seront encore plus au contact d'activistes chevronnés. D'autant plus que la période est particulièrement chaude aussi bien aux Etats-Unis que dans le reste du monde (Vietnam, Irlande). Tous ces problèmes inspirent un Lennon qui n'aura jamais été autant activiste après.
L'ex-Beatles va multiplier les apparitions médiatiques pour déverser toute sa verve verbale et musicale. Pour imprimer ces slogans dans le marbre, il faut publier un album. C'est ce qu'il décide donc de faire avec la très proche collaboration de Yoko Ono et Phil Spector à la production évidemment.
Pour les accompagner musicalement, vu qu'ils ne sont plus en Angleterre, il faut recruter sur place. Jim Keltner, déjà présent sur "Imagine", sera de la partie, mais pour le reste, c'est que du neuf avec la présence de l'éclectique groupe de rock américain Elephant's Memory.
Au programme des morceaux quasiment tous à connotation politique et revendicative, chantés soit par John, soit par Yoko, ou les deux. Résultat, il faut parfois s'accrocher, d'autant plus qu'on a l'impression qu'ils se sont contentés du minimum musicalement. Le plus important, c'est le texte. A noter qu'en plus de la partie "Sometime in New York City", une partie "Live Jam" a été ajoutée, présentant des morceaux joués en live en 1969 (concert pour l'Unicef) et en 1971 (avec Frank Zappa).
Le packaging de l'album met en avant la priorité des propos. La pochette, recto/verso, représente la une d'un journal avec les paroles des chansons en guise d'articles, des photos d'actualité, parodiques (Nixon et Mao dansant tout nus) ou du groupe, et quelques slogans ou bons mots disséminés ici et là. A l'intérieur, les mêmes paroles en plus gros, des photos de groupe ainsi que des gribouillages de Lennon.
Partons donc à la découverte d'un album mineur, mal aimé parce qu'il est sans doute le plus négligé musicalement de la carrière de l'ex-Beatles. Mais les paroles sont, presque toujours avec Lennon, très fouillées et vraiment bien écrites.
- "Woman is the nigger of the world" (Lennon/Ono) : Lennon ouvre son album avec ce qui constituera le seul single issu de cet opus. Une chanson très forte qui tranche immédiatement dans le vif. Le titre, qui est une phrase prononcée par Yoko Ono dans une interview en 1969 et qui choquera, comme les paroles, sont très musclés, une véritable ode au féminisme qui dénonce le traitement réservé en général aux femmes ("La femme est la nègre du monde", "l'esclave des esclaves", "Si tu ne me crois pas, alors regarde celle avec qui tu es", "Alors qu'on lui demande de ne pas être trop intelligente, on la rabaisse parce qu'elle est idiote"). Et c'est Lennon qui la chante, avec conviction. Musicalement, c'est très complet avec groupe et orchestration. La mélodie est plutôt entêtante avec solo de saxophone qui passe pas mal et une jolie ligne de basse. Une ouverture punchy donc et qui ne manque pas sa cible.
- "Sister O Sister" (Ono) : Ce fut la Face B du single, chantée par Yoko Ono, et il s'agit à nouveau d'un morceau dédié aux femmes. La chanson s'ouvre doucement avant de partir dans une ambiance rock steady plutôt sympathique. Vocalement, l'épouse Lennon s'en tire pas mal dans les couplets les plus calmes, mais dans certains, elle tire dans les aigus et là, c'est dur de chanter juste. Malgré tout, quoiqu'un peu longue, le tout passe plutôt pas mal grâce à ce rythme entraînant et une mélodie elle aussi entêtante. Côté texte, Yoko Ono appelle ses "soeurs" à se lever, se réveiller et apprendre à se battre pour gagner leur liberté.
- "Attica State" (Lennon/Ono) : En septembre 1971 ont éclaté des émeutes à la prison d'Attica State, près de New York. Les prisonniers, en majorité afro-américains, demandaient de meilleures conditions de vie. Plusieurs dizaines de prisonniers et de gardiens furent tués. Ce fut aussi dans cette prison que, coïncidence, emprisonné Mark Chapman, l'assassin de John Lennon. L'ambiance est donc ici moins bon enfant et John et Yoko chantent ensemble. Musicalement, les guitares sont acérées, la mélodie répétitive, le rythme est lourd, mais plutôt élevé, sans s'arrêter. Les paroles sont vives et féroces : "Les médias ont blâmé les prisonniers, mais les prisonniers n'ont pas tué, Rockefeller a appuyé sur la gâchette", "Libérez les prisonniers, libérez les juges, libérez les prisonniers partout, tout ce qu'ils veulent, c'est la vérité et la justice", "Maintenant, c'est le temps de la révolution, donnez leur la chance de grandir"... Lennon n'y va pas par quatre chemins.
- "Born in a prison" (Ono) : La prison, encore, mais là exprimée d'une manière plus générale par Yoko Ono. Cela commence par un petit solo de saxophone et une voix aigüe... sur un air romantique pour contraster avec des paroles bien noires comparant la vie à une prison : "Nous sommes nés dans une prison, élevés dans une prison, envoyés dans une prison appelée école, nous pleurons dans une prison, nous aimons dans une prison, nous rêvons dans une prison comme des idiots". Très optimiste donc. Lennon apporte sa voix à certains moments pour des choeurs mal maîtrisés. Nouveau solo de saxophone, languissant, pour la fin, avec une Yoko hurlant "Born in a prison". On préférait quand elle chantait pour ses "soeurs"...
- "New York City" (Lennon) : Place à un intermède avec ce morceau qui ne contient rien de revendicatif. Non, Lennon, comme il a déjà sur le faire notamment avec "The Ballad of John & Yoko", raconte sa vie à New York, ses rencontres (l'activiste Jerry Rubin, le musicien David Peel), ses visites, ses activités, sous la forme d'un récit emballant. La mélodie suit, très entraînante et rythmée, sous la forme d'une chanson rock tout à fait sympathique.
- "Sunday Bloody Sunday" (Lennon/Ono) : A ne pas confondre bien évidemment avec l'excellent tube de U2 même si l'intro y ressemble, peut-être en hommage à Lennon ? Ce morceau relate le drame du 30 janvier 1972 lorsque l'armée britannique a tiré sur des manifestants à Derry, en Irlande du Nord. Un événement resté tristement célèbre. Musicalement, c'est pas très irlandais, plutôt funky et exotique, à la "Sympathy for the devil" ou encore "Come together", et il y a d'ailleurs un passage lors duquel Lennon chante quasiment pareil que dans la chanson d'"Abbey Road". C'est plûtôt intéressant, mais Yoko Ono vient hurler sur les refrains "Sunday Bloody Sunday" et ça gâche tout. Côté texte, Lennon taille les Anglais et appelle clairement à l'indépendance de toute l'Irlande.
- "The Luck of the Irish" (Lennon/Ono) : A nouveau un morceau qui colle au précédent. Les Irlandais sont donc à l'honneur ici, Lennon refaisant l'histoire dans une ballade plus traditionnelle et douce. C'est donc avec beaucoup d'ironie que l'ex-Beatles chante, en compagnie de Yoko (qui passe mal ici aussi) notamment : "Si tu avais la chance des Irlandais, tu serais désolé et souhaiterais être mort" ou "être plutôt anglais", "mille ans de torture et de faim", "une terre pleine de beauté violée par les brigands britanniques", "Pourquoi diable les Anglais sont là ? Ils tuent avec Dieu de leur côté"... Des paroles très violentes donc, sur une jolie petite mélodie avec flûte et guitare...
- "John Sinclair" (Lennon) : John Sinclair, poète américain et manager du groupe MC5, fut condamné en 1969 à 10 ans de prison pour avoir donné du cannabis à un policier infiltré. Une peine évidemment bien lourde qui a provoqué l'ire d'une bonne partie de la scène hippie américaine. Lennon fit partie de ses défenseurs et lui consacra cette chanson au texte à nouveau très direct : "Laissez-le vivre, libérez-le, laissez-le vivre comme vous et moi (...) Il faut le libérer (...) S'il était un soldat, de la CIA, vendant de la drogue, il serait libre, ils le laisseraient vivre, respirer comme vous et moi (...) qu'est-ce que ces salauds peuvent faire de plus ?". L'esprit musical est très rythmé, dans un genre proche de la country avec d'excellentes parties de guitares. Un bon petit titre enlevé et efficace.
- "Angela" (Lennon/Ono) : Angela Davis, militante communiste des droits de l'homme aux Etats-Unis, a elle aussi connu bien des problèmes avec les autorités. Elle sera elle aussi soutenue à travers le monde et comme pour John Sinclair, Lennon lui consacre une chanson magnifique, pour moi la plus belle de l'album. Qu'il l'appelle par son prénom ou "Sister", le couple Lennon lui a écrit un texte vibrant : "Angela, ils t'ont mis en prison, ils ont tué ton homme, tu es une parmi les millions de prisonniers politiques dans le monde / Soeur, il y a un vent qui ne meurt jamais, on respire ensemble / Angela, tu retourneras bientôt avec tes soeurs et frères du monde, Soeur, il y a un million de races différentes mais on partage tous les même futur dans le monde". Musicalement, c'est plus calme, une longue chanson douce et forte à la fois sur le refrain, John et Yoko unissant leur voix pour ce bel hommage. On aime beaucoup la partition d'orgue.
- "We're all water" (Ono) : C'est Yoko Ono qui conclut la partie "Sometime in New York City" avec un morceau complètement au rythme enlevé et foutraque où elle fait l'éloge de la "relativité". A chaque couplet, elle met en opposition deux personnalités célèbres mais éloignées artistiquement ou idéologiquement (Mao, Nixon, Marilyn Monroe, la reine d'Angleterre...) en disant qu'il n'y aurait pas beaucoup de différences entre eux si on les mettait nu, on écoutait le battement de leur coeur, on les entendait chanter, etc. Plutôt ingénieux et poétique. Et dans le refrain, elle explique que nous sommes tous de l'eau, issue de différentes rivières et que nous sommes réunies dans un vaste océan : "Un jour, nous nous évaporerons tous ensemble". L'artiste Ono est de sortie pour le texte, mais aussi dans le chant où elle n'omet pas qques cris et hurlements bien caractéristiques sur une musique tonitruante à la "Benny Hill". Eh eh.
- "Cold Turkey" (Lennon) : Le 15 décembre 1969, John Lennon et le Plastic Ono Band naissant se produit lors d'un concert de charité pour l'Unicef au Lyceum Ballroom de Londres. Le groupe est très très riche avec notamment George Harrison, Eric Clapton, Delaney & Bonnie, Nicky Hopkins, Billy Preston, Jim Keltner, Bobby Keys, Klaus Voormann, Alan White, Keith Moon... Ils interprèteront notamment l'un des premiers single solo de Lennon, "Cold Turkey". "This song is about pain" ("cette chanson parle de douleur") lance le futur ex-Beatles à l'assistance avant que la musique ne résonne. On reparlera plus tard du morceau en lui-même, mais sa performance est ici excellente et intense (les cris primaux sont de sortie), durant près de 8 minutes tout de même ! Musicalement, le groupe tient très bien la route derrière.
- "Don't worry Kyoko" (Ono) : Autre morceau live issu du concert de 1969. Cela commence très hard avec un cri de Yoko et à vrai dire, elle va crier tout au long de cette "chanson", d'une vaste durée de 15 minutes (!), dédiée à sa fille Kyoko. Entre deux hurlements, elle lui dit qu'elle l'aime et de ne pas s'inquiéter. Cela a tout du délire expérimental où, derrière le "chant" de Yoko Ono, le groupe jamme à tout va dans un rock lourd ma foi très classique et qui s'accélère à la fin. Le public londonien a dû apprécier.
- "Well (Baby please don't go)" (Ward) : On passe à un autre live, le 6 juin 1971, au Fillmore East de New York, où l'on retrouve John Lennon et Yoko Ono en compagnie de Frank Zappa et ses "Mothers of Invention". Sur la dernière version remasterisée (et allégée) de l'album, datant de 2005, on ne trouve que cette reprise du chanteur de R'n'B américain, Walter Ward. Il s'agit d'un classique que les Beatles jouaient à la Cavern. Le morceau est ici largement revisité à la sauce rock 70's et c'est du tout bon musicalement. Lennon est toujours aussi excellent pour chanter du rock et c'est une belle prestation même si on se serait bien passé des hurlements intempestifs de Yoko...
- "Jamrag" (Lennon/Ono) : Le show avec Zappa continue. Voici un morceau originellement intitulé "King Kong" et composé par Frank Zappa. Mais il a été crédité au nom du couple Lennon, on ne sait pas trop pourquoi. Il commence avec des cris primaux dont on distingue nettement celui de Yoko. Une musique psychédélique suit, ma foi plutôt sympathique, oscillant entre jazz et funk. Yoko accompagne le groupe avec ses hululements... La fin reprend un peu comme au début... Faut aimer l'impro primale quoi.
- "Scumbag" (Lennon/Yoko/Zappa) : Le délire continue avec un morceau déjà plus enlevé et qui commence sous de bons augures. Les paroles, chantées par Lennon, sont réduites au minimum : "Scumbag". D'ailleurs, Frank Zappa invite, au milieu du morceau, le public à reprendre en choeur "Scumbag". Musicalement, c'est pas mauvais. Yoko tente des hululements, mais on l'entend moins.
- "Aü" (Lennon/Ono) : Il s'agit du morceau qui clôt la prestation du couple Lennon avec Zappa. Enfin, si on peut appeler cela un morceau... C'est une sorte de fin avec des vibrations de guitares et il paraît que Yoko réalisait une performance en même temps, mais sur le CD, on ne peut pas le voir évidemment... On entend au moins qques hululements pour terminer et les applaudissements du public, visiblement très heureux. Merci Yoko.
Après une bonne écoute, on ne peut pas vraiment dire qu'on passe un super moment à écouter "Sometime in New York City", surtout après "Plastic Ono Band" et "Imagine". Il est clair que le personnage en solo de John Lennon a pris de l'ampleur médiatiquement et qu'il veut en profiter. Cette rencontre humaine et musicale avec le milieu "gauchiste" américain est intéressante et démontre le réel intérêt de l'ex-Beatles pour ces sujets.
Maintenant, on ne sait pas trop ce qu'il ambitionnait musicalement avec cet album. Malgré des textes forts et des mélodies faciles, il est difficile de coller une étiquette "éternelle" à celui-ci. Surtout avec la participation omniprésente et crispante d'une Yoko Ono qui ne relève pas le niveau de l'ensemble.
Si "Sometime in New York City" s'inscrit parfaitement dans son époque, son contexte particulier, il ne va pas au-delà. Lennon sera blessé par les critiques et le mauvais accueil du public. Il laissera tomber tout cela, ou presque, et reviendra à ce qu'il sait faire de mieux avec "Mind Games", mais on en parlera un autre jour.
Les morceaux à retenir : "Woman is the nigger of the world", "Sisters O Sisters", "New York City", "Angela".
samedi 17 juillet 2010
lundi 12 juillet 2010
Concert : Divers - Let it be live
Un concert hommage aux Beatles à la Salle Pleyel ? Je ne pouvais que m'assurer d'en être ! C'est dans le cadre du festival Days Off, à Paris, que se déroulait cet événement assez singulier. L'idée, initiée par David Coulter (ex-Pogues), était de rejouer l'album "Let it be" des Beatles en live avec quelques artistes français et internationaux parce qu'il s'agit, cette année, du 40e anniversaire de sa sortie. Ce fut le dernier album des Beatles à sortir, peu de temps après leur séparation. Et on rappellera que ce ne fut pas pour autant le dernier à avoir été enregistré. Le vrai dernier album des Beatles, c'était "Abbey Road".
Après ce petit rappel historique, place au live. Déjà, j'étais content parce que je n'avais jamais été à la Salle Pleyel, surtout connue pour accueillir des concerts de musique classique. Mais je sais qu'elle se diversifie parfois et de plus en plus d'ailleurs. C'est une salle splendide, très clean. Dommage qu'elle n'ait pas fait le plein pour l'occasion.
Au programme de ce concert, toutes les chansons, ou presque (exit les petits morceaux de transition tels que "Dig it" ou "Maggie Mae"), de "Let it be" (+ "Don't let me down"), ainsi que quelques morceaux d'"Abbey Road" et de "McCartney" pour durer un peu plus longtemps.
Premier à entrer sur scène, un choeur, les "Sense of Sound Singers", pour un "Let it be" a cappella. Un peu trop mielleux à mon goût. En plus, ils faisaient des gestes en même temps et une malheureuse choriste a shooté dans un micro qui est tombé par terre. Gag.
Le groupe de David Coulter est ensuite entré en scène, prêt à accompagner tous les intervenants et ceci de manière très fidèle par rapport à l'orchestration originale des chansons. Première sur le grill, Camille O'Sullivan, une Irlandaise au caractère très trempé, une vraie diva rock. Elle s'est farci "Dig a Pony" et "I me mine" de manière un peu trop énervée peut-être.
Un peu de douceur ensuite avec une fabuleuse interprétation de "Sun King" par la chorale du début. Aérien. Avant que Camille O'Sullivan ne revienne mettre du piment sur scène avec un musclé "One After 909" qui est bien passé.
Nouveau groupe sur scène ensuite : Coming Soon. Les petits jeunes remplaçaient Cocoon qui a déclaré forfait. Ils ont livré une version intéressante de "Two of us", un peu plus rythmée que l'originale, avant de nous offrir un "For you blue" un peu plus classique.
Ensuite, l'un des plus beaux moments de la soirée : "The Long and winding road" par Camille O'Sullivan. Je ne suis pas forcément très adepte de cette chanson bien sirupeuse mais là, j'ai été bluffé par la présence, seule sur une chaise, avec un rond de lumière pour seul éclairage, de l'ébouriffante irlandaise. C'était posé et très émouvant. Frissonnant même.
Elle a ensuite été rejoint sur scène par Loney Dear, un chanteur suédois sacrément sympathique et bon avec ça. Super voix, super charisme. Ils se sont lancé ensemble dans "Don't let me down" et c'est bien passé. Belle énergie à revendre les deux loulous.
Loney Dear a poursuivi seul avec "Something", toujours pas mal, avant que la chorale n'offre un splendide "Every Night".
Le concert a continué son chemin avec une grosse ovation pour Yael Naim (et David Donatien, elle n'aime pas qu'on l'oublie). C'était un peu LA star de la soirée. Elle s'est chauffé avec une interprétation magique de "Across the Universe", ajoutant quelques accents orientaux en fin de parcours.
Après, ce fut un peu la déception. En effet, Yael Naim nous a dit qu'elle n'avait jamais entendu parler de la chanson à venir, mais qu'elle l'avait trouvé très belle et donc voilà. Du coup, je ne sais pas si c'est elle qui avait choisi de la chanter ou non. Je ne crois pas. Ce morceau, c'était "Junk", parue sur le premier album solo de Paul McCartney, "McCartney", dont j'ai déjà parlé ici-même. Bien sûr, elle l'a bien chanté, mais en lisant les paroles sur un pupitre. Mouais.
Elle s'est rattrapé ensuite en indiquant que, quand elle était petite, elle est devenue folle des Beatles et avait chanté et joué "Let it be" pendant un an entier, et que ça avait cassé les oreilles de son père. Jolie anecdote. Donc, elle a chanté "Let it be", en duo avec Loney Dear. Et c'était pas mal.
Puis ce fut la catastrophe de la soirée. Mathias Malzieu (chanteur du groupe Dyonisos) est, selon moi, qqu'un de très doué. Pas un super chanteur, mais un remarquable arrangeur, aussi bien pour son groupe que pour sa compagne, Olivia Ruiz. Et c'est aussi un grand showman. Il nous l'a bien montré en débarquant avec furie sur scène. Immédiatement, il a demandé à tout le monde de se mettre debout, pour faire "comme si on était dans un pub anglais".
Et il est parti pour un "Oh Darling" pétaradant, mais horriblement chanté, on ne reconnaissait pas du tout la mélodie. Puis il se servait à son tour du pupitre pour voir les paroles... Bref, ça duré beaucoup trop longtemps parce qu'il en rajoutait toujours plus. Un calvaire.
Evidemment, il était encore de la partie pour "I've got a feeling" que j'attendais impatiemment. Il l'a chanté en duo avec Camille O'Sullivan qui s'est malheureusement pris à son jeu. Bon, elle n'a pas été, comme lui, jusqu'à se jeter dans le public, mais ce fut à nouveau difficilement écoutable, d'autant plus que lui perdait régulièrement le fil des paroles...
Même topo ensuite pour le final, "Get Back", avec cette fois Yael Naim en accompagnatrice. Cette dernière fut moins délurée que l'Irlandaise, mais elle a quand même fait valser ses petites bottes pour l'occasion. Pas franchement convaincant non plus.
Et c'était la fin, tout le monde est venu saluer. Et comme le public insistait pour un rappel, tous les artistes ont repris une dernière fois en choeur "Let it be", et c'était plutôt pas trop mal, même si largement improvisé, sans solo et à rallonge.
Au final, c'était l'exemple type du concert qui part d'une très bonne initiative, originale, mais qui, comme toujours, ne réunit pas toujours tous les artistes les plus adaptés. Du coup, le tout laisse un sentiment mi-figue mi-raisin malgré la bonne ambiance. Mais, pour effacer cela, il suffit de rentrer chez soi, mettre l'album original sur sa platine, et tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes...
P.S. : La Salle Pleyel a eu la bonne idée après le concert d'organiser un cocktail pour le public avec, en fond sonore, un DJ passant des chansons des Beatles et des quatre en solo. Cool cool, mais je n'y suis pas resté longtemps parce que le champagne était réservé au carré VIP et qu'il fallait finalement payer pour boire ou manger. Bouh.
Après ce petit rappel historique, place au live. Déjà, j'étais content parce que je n'avais jamais été à la Salle Pleyel, surtout connue pour accueillir des concerts de musique classique. Mais je sais qu'elle se diversifie parfois et de plus en plus d'ailleurs. C'est une salle splendide, très clean. Dommage qu'elle n'ait pas fait le plein pour l'occasion.
Au programme de ce concert, toutes les chansons, ou presque (exit les petits morceaux de transition tels que "Dig it" ou "Maggie Mae"), de "Let it be" (+ "Don't let me down"), ainsi que quelques morceaux d'"Abbey Road" et de "McCartney" pour durer un peu plus longtemps.
Premier à entrer sur scène, un choeur, les "Sense of Sound Singers", pour un "Let it be" a cappella. Un peu trop mielleux à mon goût. En plus, ils faisaient des gestes en même temps et une malheureuse choriste a shooté dans un micro qui est tombé par terre. Gag.
Le groupe de David Coulter est ensuite entré en scène, prêt à accompagner tous les intervenants et ceci de manière très fidèle par rapport à l'orchestration originale des chansons. Première sur le grill, Camille O'Sullivan, une Irlandaise au caractère très trempé, une vraie diva rock. Elle s'est farci "Dig a Pony" et "I me mine" de manière un peu trop énervée peut-être.
Un peu de douceur ensuite avec une fabuleuse interprétation de "Sun King" par la chorale du début. Aérien. Avant que Camille O'Sullivan ne revienne mettre du piment sur scène avec un musclé "One After 909" qui est bien passé.
Nouveau groupe sur scène ensuite : Coming Soon. Les petits jeunes remplaçaient Cocoon qui a déclaré forfait. Ils ont livré une version intéressante de "Two of us", un peu plus rythmée que l'originale, avant de nous offrir un "For you blue" un peu plus classique.
Ensuite, l'un des plus beaux moments de la soirée : "The Long and winding road" par Camille O'Sullivan. Je ne suis pas forcément très adepte de cette chanson bien sirupeuse mais là, j'ai été bluffé par la présence, seule sur une chaise, avec un rond de lumière pour seul éclairage, de l'ébouriffante irlandaise. C'était posé et très émouvant. Frissonnant même.
Elle a ensuite été rejoint sur scène par Loney Dear, un chanteur suédois sacrément sympathique et bon avec ça. Super voix, super charisme. Ils se sont lancé ensemble dans "Don't let me down" et c'est bien passé. Belle énergie à revendre les deux loulous.
Loney Dear a poursuivi seul avec "Something", toujours pas mal, avant que la chorale n'offre un splendide "Every Night".
Le concert a continué son chemin avec une grosse ovation pour Yael Naim (et David Donatien, elle n'aime pas qu'on l'oublie). C'était un peu LA star de la soirée. Elle s'est chauffé avec une interprétation magique de "Across the Universe", ajoutant quelques accents orientaux en fin de parcours.
Après, ce fut un peu la déception. En effet, Yael Naim nous a dit qu'elle n'avait jamais entendu parler de la chanson à venir, mais qu'elle l'avait trouvé très belle et donc voilà. Du coup, je ne sais pas si c'est elle qui avait choisi de la chanter ou non. Je ne crois pas. Ce morceau, c'était "Junk", parue sur le premier album solo de Paul McCartney, "McCartney", dont j'ai déjà parlé ici-même. Bien sûr, elle l'a bien chanté, mais en lisant les paroles sur un pupitre. Mouais.
Elle s'est rattrapé ensuite en indiquant que, quand elle était petite, elle est devenue folle des Beatles et avait chanté et joué "Let it be" pendant un an entier, et que ça avait cassé les oreilles de son père. Jolie anecdote. Donc, elle a chanté "Let it be", en duo avec Loney Dear. Et c'était pas mal.
Puis ce fut la catastrophe de la soirée. Mathias Malzieu (chanteur du groupe Dyonisos) est, selon moi, qqu'un de très doué. Pas un super chanteur, mais un remarquable arrangeur, aussi bien pour son groupe que pour sa compagne, Olivia Ruiz. Et c'est aussi un grand showman. Il nous l'a bien montré en débarquant avec furie sur scène. Immédiatement, il a demandé à tout le monde de se mettre debout, pour faire "comme si on était dans un pub anglais".
Et il est parti pour un "Oh Darling" pétaradant, mais horriblement chanté, on ne reconnaissait pas du tout la mélodie. Puis il se servait à son tour du pupitre pour voir les paroles... Bref, ça duré beaucoup trop longtemps parce qu'il en rajoutait toujours plus. Un calvaire.
Evidemment, il était encore de la partie pour "I've got a feeling" que j'attendais impatiemment. Il l'a chanté en duo avec Camille O'Sullivan qui s'est malheureusement pris à son jeu. Bon, elle n'a pas été, comme lui, jusqu'à se jeter dans le public, mais ce fut à nouveau difficilement écoutable, d'autant plus que lui perdait régulièrement le fil des paroles...
Même topo ensuite pour le final, "Get Back", avec cette fois Yael Naim en accompagnatrice. Cette dernière fut moins délurée que l'Irlandaise, mais elle a quand même fait valser ses petites bottes pour l'occasion. Pas franchement convaincant non plus.
Et c'était la fin, tout le monde est venu saluer. Et comme le public insistait pour un rappel, tous les artistes ont repris une dernière fois en choeur "Let it be", et c'était plutôt pas trop mal, même si largement improvisé, sans solo et à rallonge.
Au final, c'était l'exemple type du concert qui part d'une très bonne initiative, originale, mais qui, comme toujours, ne réunit pas toujours tous les artistes les plus adaptés. Du coup, le tout laisse un sentiment mi-figue mi-raisin malgré la bonne ambiance. Mais, pour effacer cela, il suffit de rentrer chez soi, mettre l'album original sur sa platine, et tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes...
P.S. : La Salle Pleyel a eu la bonne idée après le concert d'organiser un cocktail pour le public avec, en fond sonore, un DJ passant des chansons des Beatles et des quatre en solo. Cool cool, mais je n'y suis pas resté longtemps parce que le champagne était réservé au carré VIP et qu'il fallait finalement payer pour boire ou manger. Bouh.
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