lundi 12 juillet 2010

Concert : Divers - Let it be live

Un concert hommage aux Beatles à la Salle Pleyel ? Je ne pouvais que m'assurer d'en être ! C'est dans le cadre du festival Days Off, à Paris, que se déroulait cet événement assez singulier. L'idée, initiée par David Coulter (ex-Pogues), était de rejouer l'album "Let it be" des Beatles en live avec quelques artistes français et internationaux parce qu'il s'agit, cette année, du 40e anniversaire de sa sortie. Ce fut le dernier album des Beatles à sortir, peu de temps après leur séparation. Et on rappellera que ce ne fut pas pour autant le dernier à avoir été enregistré. Le vrai dernier album des Beatles, c'était "Abbey Road".

Après ce petit rappel historique, place au live. Déjà, j'étais content parce que je n'avais jamais été à la Salle Pleyel, surtout connue pour accueillir des concerts de musique classique. Mais je sais qu'elle se diversifie parfois et de plus en plus d'ailleurs. C'est une salle splendide, très clean. Dommage qu'elle n'ait pas fait le plein pour l'occasion.

Au programme de ce concert, toutes les chansons, ou presque (exit les petits morceaux de transition tels que "Dig it" ou "Maggie Mae"), de "Let it be" (+ "Don't let me down"), ainsi que quelques morceaux d'"Abbey Road" et de "McCartney" pour durer un peu plus longtemps.

Premier à entrer sur scène, un choeur, les "Sense of Sound Singers", pour un "Let it be" a cappella. Un peu trop mielleux à mon goût. En plus, ils faisaient des gestes en même temps et une malheureuse choriste a shooté dans un micro qui est tombé par terre. Gag.

Le groupe de David Coulter est ensuite entré en scène, prêt à accompagner tous les intervenants et ceci de manière très fidèle par rapport à l'orchestration originale des chansons. Première sur le grill, Camille O'Sullivan, une Irlandaise au caractère très trempé, une vraie diva rock. Elle s'est farci "Dig a Pony" et "I me mine" de manière un peu trop énervée peut-être.

Un peu de douceur ensuite avec une fabuleuse interprétation de "Sun King" par la chorale du début. Aérien. Avant que Camille O'Sullivan ne revienne mettre du piment sur scène avec un musclé "One After 909" qui est bien passé.

Nouveau groupe sur scène ensuite : Coming Soon. Les petits jeunes remplaçaient Cocoon qui a déclaré forfait. Ils ont livré une version intéressante de "Two of us", un peu plus rythmée que l'originale, avant de nous offrir un "For you blue" un peu plus classique.

Ensuite, l'un des plus beaux moments de la soirée : "The Long and winding road" par Camille O'Sullivan. Je ne suis pas forcément très adepte de cette chanson bien sirupeuse mais là, j'ai été bluffé par la présence, seule sur une chaise, avec un rond de lumière pour seul éclairage, de l'ébouriffante irlandaise. C'était posé et très émouvant. Frissonnant même.

Elle a ensuite été rejoint sur scène par Loney Dear, un chanteur suédois sacrément sympathique et bon avec ça. Super voix, super charisme. Ils se sont lancé ensemble dans "Don't let me down" et c'est bien passé. Belle énergie à revendre les deux loulous.

Loney Dear a poursuivi seul avec "Something", toujours pas mal, avant que la chorale n'offre un splendide "Every Night".

Le concert a continué son chemin avec une grosse ovation pour Yael Naim (et David Donatien, elle n'aime pas qu'on l'oublie). C'était un peu LA star de la soirée. Elle s'est chauffé avec une interprétation magique de "Across the Universe", ajoutant quelques accents orientaux en fin de parcours.

Après, ce fut un peu la déception. En effet, Yael Naim nous a dit qu'elle n'avait jamais entendu parler de la chanson à venir, mais qu'elle l'avait trouvé très belle et donc voilà. Du coup, je ne sais pas si c'est elle qui avait choisi de la chanter ou non. Je ne crois pas. Ce morceau, c'était "Junk", parue sur le premier album solo de Paul McCartney, "McCartney", dont j'ai déjà parlé ici-même. Bien sûr, elle l'a bien chanté, mais en lisant les paroles sur un pupitre. Mouais.

Elle s'est rattrapé ensuite en indiquant que, quand elle était petite, elle est devenue folle des Beatles et avait chanté et joué "Let it be" pendant un an entier, et que ça avait cassé les oreilles de son père. Jolie anecdote. Donc, elle a chanté "Let it be", en duo avec Loney Dear. Et c'était pas mal.

Puis ce fut la catastrophe de la soirée. Mathias Malzieu (chanteur du groupe Dyonisos) est, selon moi, qqu'un de très doué. Pas un super chanteur, mais un remarquable arrangeur, aussi bien pour son groupe que pour sa compagne, Olivia Ruiz. Et c'est aussi un grand showman. Il nous l'a bien montré en débarquant avec furie sur scène. Immédiatement, il a demandé à tout le monde de se mettre debout, pour faire "comme si on était dans un pub anglais".

Et il est parti pour un "Oh Darling" pétaradant, mais horriblement chanté, on ne reconnaissait pas du tout la mélodie. Puis il se servait à son tour du pupitre pour voir les paroles... Bref, ça duré beaucoup trop longtemps parce qu'il en rajoutait toujours plus. Un calvaire.

Evidemment, il était encore de la partie pour "I've got a feeling" que j'attendais impatiemment. Il l'a chanté en duo avec Camille O'Sullivan qui s'est malheureusement pris à son jeu. Bon, elle n'a pas été, comme lui, jusqu'à se jeter dans le public, mais ce fut à nouveau difficilement écoutable, d'autant plus que lui perdait régulièrement le fil des paroles...

Même topo ensuite pour le final, "Get Back", avec cette fois Yael Naim en accompagnatrice. Cette dernière fut moins délurée que l'Irlandaise, mais elle a quand même fait valser ses petites bottes pour l'occasion. Pas franchement convaincant non plus.

Et c'était la fin, tout le monde est venu saluer. Et comme le public insistait pour un rappel, tous les artistes ont repris une dernière fois en choeur "Let it be", et c'était plutôt pas trop mal, même si largement improvisé, sans solo et à rallonge.

Au final, c'était l'exemple type du concert qui part d'une très bonne initiative, originale, mais qui, comme toujours, ne réunit pas toujours tous les artistes les plus adaptés. Du coup, le tout laisse un sentiment mi-figue mi-raisin malgré la bonne ambiance. Mais, pour effacer cela, il suffit de rentrer chez soi, mettre l'album original sur sa platine, et tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes...

P.S. : La Salle Pleyel a eu la bonne idée après le concert d'organiser un cocktail pour le public avec, en fond sonore, un DJ passant des chansons des Beatles et des quatre en solo. Cool cool, mais je n'y suis pas resté longtemps parce que le champagne était réservé au carré VIP et qu'il fallait finalement payer pour boire ou manger. Bouh.

Aucun commentaire: