C'est le deuxième fils de Beatles qu'il est m'est donné de voir en concert après Sean Lennon à la fin des années 2000 (à Paris et à Londres, je ne sais pas pourquoi je n'avais pas chroniqué ses concerts ici même).
Je suis moins fan de la musique de Dhani Harrison, qui s'est orienté plutôt vers des sonorités sombres et profondes, bien moins légères et mélodiques que son père. Il faut bien essayer de se démarquer ! Mais le quarantenaire ne semble pas pour autant mettre toutes ses chances de ce côté avec seulement quelques participations à des projets musicaux au fil de sa carrière, c'est plutôt un homme de l'ombre, producteur et compositeur. Puis il a tant à faire à entretenir l'héritage musical de George Harrison et relancer son label, Dark Horse.
Ce n'est que récemment que Dhani Harrison a sorti deux albums en son nom propre, "In Parallel" en 2017 et "Innerstanding" en 2023. De même, il est plutôt rare sur scène en dehors de projets collectifs. Ainsi, cette "tournée" ne comportait que trois dates : Berlin, Paris la semaine dernière et Londres hier soir. J'avais pu voir un avant-goût de sa performance live dans un concert enregistré en studio et diffusé peu avant sur sa chaîne YouTube. Il y jouait son dernier album en intégralité : un rock lourd, puissant, teinté d'électronique.
A Paris, c'est donc La Maroquinerie qui l'accueillait. Une petite salle, située en sous-sol, où je n'avais jamais été voir de concert. Il y a juste une fosse avec des gradins surélevés mais sans place assise. L'avantage : une proximité immédiate avec la scène et un bon son. Il n'y avait pas vraiment foule, mais une bonne majorité de boomers avec la même curiosité que moi de voir à quoi ressemblait en vrai le rejeton Harrison. Très peu de fans purs et durs je pense.
La première partie était assurée par l'Australienne Mereki, accessoirement compagne de Dhani Harrison. Avec son groupe composé de jeunes musiciens qu'on aurait dit tout droit sortis de l'adolescence - elle-même fait très jeune mais elle a 39 ans -, la blonde a joué les chansons de son prochain album à venir. Son genre : du rock plutôt sympa, à la Blondie.
Dhani Harrison a lui proposé un set bien cadré, enchaînant tout simplement ses deux derniers albums (sans rappel, sans reprise de papa pour les boomers). Entouré d'un solide groupe (dont un guitariste punk à l'attitude très drôle, trépignant de pouvoir envoyer du gros son avec son instrument, et Mereki pour quelques morceaux), le fils du Quiet Beatle a ainsi confirmé qu'il était avant tout un musicien perfectionniste et non pas un "performer". Peu bavard (mais néanmoins sympathique), il ne prenait pas la peine d'annoncer le nom des morceaux ou d'en expliquer la teneur, se contentant de remerciements, de confier que Paris est la ville la plus belle du monde et espérant ne pas nous avoir rendu sourds (la musique était effectivement très forte).
Changeant de guitare électrique pour quasiment chaque morceau, Dhani Harrison se tenait aussi malheureusement peu face au public, constamment de profil, tourné sur sa console électronique lui permettant d'envoyer toutes sortes de sons accompagnant donc ses morceaux de rock alternatif. On le voyait aussi régulièrement maugréer quand le son ne lui convenait pas.
Difficile de ressortir personnellement ébloui par ce concert, surtout parce que ce n'est pas mon genre de musique préféré, mais ma curiosité a été satisfaite et je resterai le premier soutien de tous les membres de la galaxie Beatles ! Et mon accompagnatrice, que je pensais barber avec ce show, a beaucoup aimé (même plus Dhani que Mereki !). Si j'ai pu faire une heureuse, tant mieux.