Voyant sur les réseaux sociaux Ayo. s'éclater dans sa nouvelle vie de surfeuse à Tahiti, je m'étais dit que nous pouvions faire une croix sur sa carrière musicale. Mais non, revoilà la chanteuse allemande d'origine nigériane de retour avec un septième album, "Mami Wata", et une tournée dans la foulée de sa sortie pour le défendre. Des concerts qui ont lieu à travers l'Europe, mais principalement en France, le pays qui, je crois, lui a apporté le plus grand succès depuis ses débuts. Mais le temps a passé et j'ai constaté que les salles et villes sur son chemin ne sont plus aussi grandes qu'il y a bientôt 20 ans.
Deux dates étaient prévues en Suisse, une première à Zurich et une seconde à Lausanne, où j'étais la semaine dernière. C'est d'ailleurs dans ce cadre que j'ai eu l'immense privilège de pouvoir interviewer Ayo. (par téléphone) pour mon journal. Je n'en avais jamais eu l'opportunité, un rêve s'est réalisé (sa manager m'avait donné 15 minutes, on a papoté pendant une heure !). Je n'ai pas eu le temps de lui raconter ces quelques fois où nous nous sommes croisés (lire mes nombreux posts antérieurs), mais je comptais aller la revoir cette semaine à l'occasion d'un showcase à la Fnac des Ternes à Paris pour vérifier si elle se rappelait de moi !
Mais retour à Lausanne avec ce passage d'Ayo. aux Docks, une petite salle que je fréquentais pour la première fois. C'est un lieu composé d'une unique fosse et qui accueille plutôt des concerts de rock et de hip-hop en général. Enfin, il y a un peu de tout, mais assez peu de grosses pointures vu la taille, ou alors des "anciennes" (Matmatah, Nena, The Pretenders...).
En première partie, c'est la jeune chanteuse franco-suisse (originaire de Paris mais vivant à Zurich) Lily Claire qui a occupé la scène. Seule à la guitare folk accompagnée d'une autre guitariste (électrique), elle a joliment chanté (en français) des morceaux romantiques plutôt mélancoliques. Elle nous a quand même gratifié d'une chanson "optimiste" pour la fin (parce que son management lui a demandé, a-t-elle dit !). Un bon moment !
Et puis ce fut le tour d'Ayo.. A l'image de son nouvel album, pour cette tournée, pas de grandiloquence sur scène : un pianiste et un contrebassiste (tous deux excellents) l'accompagnent. Elle a ouvert le show avec la chanson-titre "Mami Wata", seule avec sa voix toujours aussi puissante et un conga. La suite de la setlist était composée majoritairement de morceaux du nouveau disque à l'exception d'"Afro Blue" et "Royal" (ce dernier pour unique morceau de rappel), ainsi que des classiques de son premier album "Down on my knees" et "Life is real". Sans oublier un morceau de son opus new-yorkais "Ayo." suggéré sur les réseaux sociaux par une personne du public.
Une setlist assez resserrée pour un concert de près de deux heures malgré tout car l'artiste n'a pas perdu son habitude de raconter in extenso l'histoire derrière chaque morceau (ou presque) interprété. Des prises de parole assez longues mais qu'on lui pardonne parce que sincères et signes de proximité avec son public (on a notamment appris comment elle en était venue à vivre à Tahiti ou encore que son fils aîné l'avait bloquée sur les réseaux sociaux...). Le plus drôle est de voir ses musiciens commencer à jouer doucement les chansons à venir, ce qui peut durer plusieurs minutes, comme pour lui demander d'abréger, tout en guettant quand Ayo. a bel et bien terminé son récit.
J'ai en tout cas particulièrement apprécié ce concert, toujours parce que je suis profondément touché par cette artiste et sa voix qui m'émeut souvent aux larmes, mais aussi parce que la taille de la salle offrait une proximité et une belle acoustique.
Et donc je me suis rendu à Paris pour la revoir (mais pas que, j'avais un autre concert, compte rendu dans le prochain post). Ayo. avait été invitée par la Fnac des Ternes pour un showcase. C'était d'ailleurs grâce à ces showcases que j'avais pu jadis lui parler. Là, il y avait beaucoup moins de monde qu'avant, c'était un peu triste. Seule une quinzaine de chaises avaient été installées. Elles ont toutes été occupées et quelques personnes en plus sont venues combler l'espace, mais je pense que nous n'étions pas plus d'une trentaine dans le public (en comptant son équipe et celle de la Fnac).
Cette fois, Ayo. était un peu malade et avait peu dormi, donc pas au top de sa forme, mais, en compagnie du pianiste Vincent Bidal (qui a joué sur "Mami Wata", mais pas sur scène à Lausanne, et accessoirement compagnon de Natasha St-Pier), elle a offert tout de même un joli récital acoustique de trois ou quatre morceaux de l'album (avec les longues explications qui vont avec !). Ensuite, place à la dédicace et, là aussi, sa générosité et sa sincérité ont fait qu'elle partageait un long moment avec chaque fan présent. Sans doute un peu trop (mais c'est aussi la faute des fans qui ne pensaient pas aux suivants) car on approchait de l'heure de fermeture du magasin et la pression était de plus en plus importante sur les gens, dont moi, pour aller vite.
Au final, je ne voulais pas lui tenir la jambe trop longtemps, je lui ai juste fait signer la version papier de mon interview ainsi que son album. Elle m'a dit m'avoir reconnu dans le public à Lausanne (alors que donc on ne s'était pas croisé depuis des années). Je ne sais pas si c'est vrai, mais je ne peux qu'être heureux de partager une très relative proximité avec une artiste que j'admire. Vivement le prochain concert (ce devrait être le 20e si mon compte est bon !).
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