Moby en concert est un événement qui m'a toujours laissé plus ou moins dubitatif. Comment retranscrire de l'électro dans une salle immense voire un stade sans que ce soit chiant ? Je ne sais pas si l'occasion d'aller le voir sur scène s'est déjà présentée pour moi, mais je ne l'avais en tout cas jamais saisie jusqu'ici.
Cette fois, sa venue à Lausanne la semaine dernière (seule date en Suisse de sa courte tournée européenne "Play 25", qui s'y terminait d'ailleurs), dans une salle pas trop grande (la Vaudoise aréna est une patinoire à l'origine, qui peut accueillir jusqu'à 12.000 spectateurs en mode concert), m'a donné un petit accès de nostalgie et je me suis décidé à y aller.
En plus, cela tombait bien, sa tournée célébrait donc le 25e anniversaire de son album majeur "Play" qui m'a fait connaître (et aimer), via le film "The Beach", le bonhomme (comme une bonne partie de son public je pense). Même si je dois dire qu'au final, j'ai aussi apprécié son album suivant, "18", et que je me suis arrêté là.
La première partie était assurée par la sculpturale chanteuse américaine Lady Blackbird. Cette dernière a percé ces dernières années dans un registre soul-jazz, ayant pris son nom de scène après sa reprise du "Blackbird" de Nina Simone, son premier titre majeur. Elle nous l'a d'ailleurs interprété ainsi que d'autres morceaux uniquement accompagnée d'un guitariste, son impressionnante voix assurant le reste. C'était néanmoins un peu monotone.
Puis Moby est arrivé... avec son groupe ! Au départ, et ce qui avait attisé mon scepticisme, je pensais qu'il serait plus ou moins seul avec son ordinateur voire des choristes. Mais agréable surprise, il y avait bien deux choristes (absolument remarquables, point fort du show), mais aussi un batteur, une claviériste, une violoniste et une violoncelliste (un peu toc). Et Moby jouait lui majoritairement de la guitare électrique (assez bien d'ailleurs) ainsi que du conga et un peu de synthé. En bref, que de la "vraie" musique ou presque.
Le bonhomme n'a pas trop mal vieilli, portant des tatouages sur les bras et le cou en soutien aux droits des animaux (des vidéos militantes étaient diffusées en préambule du concert dont tous les bénéfices étaient reversés à des associations pro-animales, et les buvettes de la salle ne servaient que de la nourriture végétarienne). Sur scène, il avait une drôle de démarche quand il jouait de la guitare, allant frénétiquement d'un bout à l'autre de la scène. Il n'a pas non plus été très bavard en dehors d'une ou deux anecdotes dont celle liée au dernier morceau du concert, "Thousand", l'une de ses premières compositions techno inaugurée en public lors d'une rave en Suisse en 1992.
Côté setlist justement, il semble que Moby n'ait rien modifié de concert en concert, avec une part consacrée donc à l'album "Play", six morceaux sur la vingtaine au total, le reste étant issu en majorité de ses albums suivants. On a aussi eu le droit à une reprise intimiste de Johnny Cash ("Ring of fire") pas totalement réussi car le chanteur a demandé au public de réaliser le solo de trompette avec sa propre voix, sauf que celui-ci ne connaissait pas vraiment cette chanson (moi y compris) et donc n'a pas bien compris quand c'était à lui de chanter ni ce qu'il devait chanter. Un flop donc. Réussies en revanche les performances de Lady Blackbird sur deux morceaux, "Walk with me" et "Why does my heart feel so bad ?".
Au final, mon sentiment était partagé à la fin du concert. Agréablement surpris du rendu des chansons les plus rock ("Lift me up", "We are all made of stars"...) grâce au groupe et impressionnantes choristes (et heureusement car le son était fort, mais très bon), mais un peu plus mitigé sur les morceaux plus électro car pas tellement adaptés à la scène et un peu répétitifs pour ces mêmes chanteuses. Néanmoins, la note est tout de même positive car cela m'a bien fait plaisir de réécouter ces titres au parfum de nostalgie.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire