mardi 10 décembre 2024

Concert : Paul McCartney - Paris La Défense Arena

Ces dernières années, à chaque fois que je vais voir Paul McCartney, je me dis que cela pourrait bien être la dernière, donc cela ajoute toujours une petite émotion supplémentaire.

Mais, honnêtement, après ce concert parisien de la semaine dernière (j'ai vu le second sur les deux dates), je me dis que, si tout va bien, il y en aura encore d'autres et je pourrai peut-être viser les 10 !

Le contexte d'abord : il s'agit de la tournée "Got Back", qui a succédé au "Freshen up Tour", que j'avais vu passer au Brésil et que j'aurais dû voir aussi en France, à Lyon, en 2020, mais la pandémie de Covid-19 avait provoqué son report. Au final, Paul McCartney a repris les concerts en 2022, d'abord aux Etats-Unis, puis l'année suivante en Océanie et en Amérique latine. Il adore tellement les concerts sur ce dernier continent qu'il y est encore retourné cette année, juste avant de revenir, enfin, en Europe pour seulement quelques dates en France, en Espagne et en Angleterre.

Le lieu, ensuite. Cette nouvelle salle de La Défense (Nanterre plus exactement), inaugurée en 2017, accueille concerts et compétitions sportives (dont les derniers JO). C'est la première fois que je m'y rendais et, si le lieu est a priori sympa, cela a été une vraie galère pour l'atteindre en raison d'une accessibilité, une fois sur place, bien compliquée. On n'a pas bien compris ce qu'il s'était passé, mais le concert a commencé une fois nos sièges atteints. Ouf ! Donc moi et mon accompagnateur du soir, qui n'avait jamais vu Paul McCartney en concert, avons loupé la première partie (mais qui est toujours la même, donc pas de problème).

Nous étions plutôt bien installés, assis sur un côté, à mi-hauteur et à peu près au niveau du milieu de la fosse très bien garnie (les deux dates étaient complètes, avec un nombreux public étranger, sans doute en raison du peu de concerts prévus en Europe).

Côté setlist, un seul changement comparé au concert de la veille : une ouverture avec "A Hard day's night" au lieu de "Can't buy me love". Donc l'ex-Beatles ne s'est vraiment pas foulé et puis, pour la suite, on reste sur une immuable (mais longue) liste où les classiques ne bougent pas ou presque. Seules nouveautés pour moi : le "dernier" morceau des Beatles, "Now and then", et "I've got a feeling" (re)chanté en duo avec John Lennon grâce au talent technologique de Peter Jackson. Le public parisien a aussi de la chance avec l'ajout traditionnel de "Michelle" (et donc d'une chanson supplémentaire par rapport à d'autres lieux).

Mais ne boudons pas notre plaisir, j'ai vraiment apprécié ce concert. Principalement parce que sa voix a tenu le coup. Depuis quelque temps, il sait mieux la contrôler et ne pas aller au-delà de ses limites, qui sont déjà bien basses évidemment. Mais je n'ai pas senti de moment où vraiment elle déraillait totalement (même si, il faut bien le dire, la musique la couvre bien souvent, volontairement ou pas). 

J'ai aussi apprécié que son petit ensemble de cuivres soit conservé, avec "Letting Go" joué depuis la tribune opposée à la mienne. Cela apporte une indéniable plus-value à tous les morceaux les utilisant, tandis que le reste du groupe, toujours le même aussi, conserve sa solidité et sa sérénité. D'ailleurs, je me demande si ce n'est pas la première fois que Paul McCartney ne les présente au public (il a aussi remercié tout le staff), alors que l'ex-Wings s'est montré plutôt moins bavard que d'habitude. J'ai trouvé qu'il expédiait plus les chansons qu'avant, se contentant juste de quelques mots français et rares introductions de morceaux. 

Mais au moins, comme je le disais au début, Paul était en forme, avec une voix qui tient encore la baraque (je m'y suis habitué aussi), et sans doute ravi d'avoir joué deux soirs de suite à guichets fermés (40'000 spectateurs par soir) devant un public plutôt énergique (même si on est forcément très loin de la folie latino-américaine). Ma compagnie du soir a adoré et moi aussi. Vivement le prochain !

mardi 22 octobre 2024

Concert : Dhani Harrison - La Maroquinerie

C'est le deuxième fils de Beatles qu'il est m'est donné de voir en concert après Sean Lennon à la fin des années 2000 (à Paris et à Londres, je ne sais pas pourquoi je n'avais pas chroniqué ses concerts ici même). 

Je suis moins fan de la musique de Dhani Harrison, qui s'est orienté plutôt vers des sonorités sombres et profondes, bien moins légères et mélodiques que son père. Il faut bien essayer de se démarquer ! Mais le quarantenaire ne semble pas pour autant mettre toutes ses chances de ce côté avec seulement quelques participations à des projets musicaux au fil de sa carrière, c'est plutôt un homme de l'ombre, producteur et compositeur. Puis il a tant à faire à entretenir l'héritage musical de George Harrison et relancer son label, Dark Horse.

Ce n'est que récemment que Dhani Harrison a sorti deux albums en son nom propre, "In Parallel" en 2017 et "Innerstanding" en 2023. De même, il est plutôt rare sur scène en dehors de projets collectifs. Ainsi, cette "tournée" ne comportait que trois dates : Berlin, Paris la semaine dernière et Londres hier soir. J'avais pu voir un avant-goût de sa performance live dans un concert enregistré en studio et diffusé peu avant sur sa chaîne YouTube. Il y jouait son dernier album en intégralité : un rock lourd, puissant, teinté d'électronique.

A Paris, c'est donc La Maroquinerie qui l'accueillait. Une petite salle, située en sous-sol, où je n'avais jamais été voir de concert. Il y a juste une fosse avec des gradins surélevés mais sans place assise. L'avantage : une proximité immédiate avec la scène et un bon son. Il n'y avait pas vraiment foule, mais une bonne majorité de boomers avec la même curiosité que moi de voir à quoi ressemblait en vrai le rejeton Harrison. Très peu de fans purs et durs je pense.

La première partie était assurée par l'Australienne Mereki, accessoirement compagne de Dhani Harrison. Avec son groupe composé de jeunes musiciens qu'on aurait dit tout droit sortis de l'adolescence - elle-même fait très jeune mais elle a 39 ans -, la blonde a joué les chansons de son prochain album à venir. Son genre : du rock plutôt sympa, à la Blondie.

Dhani Harrison a lui proposé un set bien cadré, enchaînant tout simplement ses deux derniers albums (sans rappel, sans reprise de papa pour les boomers). Entouré d'un solide groupe (dont un guitariste punk à l'attitude très drôle, trépignant de pouvoir envoyer du gros son avec son instrument, et Mereki pour quelques morceaux), le fils du Quiet Beatle a ainsi confirmé qu'il était avant tout un musicien perfectionniste et non pas un "performer". Peu bavard (mais néanmoins sympathique), il ne prenait pas la peine d'annoncer le nom des morceaux ou d'en expliquer la teneur, se contentant de remerciements, de confier que Paris est la ville la plus belle du monde et espérant ne pas nous avoir rendu sourds (la musique était effectivement très forte).

Changeant de guitare électrique pour quasiment chaque morceau, Dhani Harrison se tenait aussi malheureusement peu face au public, constamment de profil, tourné sur sa console électronique lui permettant d'envoyer toutes sortes de sons accompagnant donc ses morceaux de rock alternatif. On le voyait aussi régulièrement maugréer quand le son ne lui convenait pas. 

Difficile de ressortir personnellement ébloui par ce concert, surtout parce que ce n'est pas mon genre de musique préféré, mais ma curiosité a été satisfaite et je resterai le premier soutien de tous les membres de la galaxie Beatles ! Et mon accompagnatrice, que je pensais barber avec ce show, a beaucoup aimé (même plus Dhani que Mereki !). Si j'ai pu faire une heureuse, tant mieux.

lundi 14 octobre 2024

Concert : Ayo. - Les Docks

Voyant sur les réseaux sociaux Ayo. s'éclater dans sa nouvelle vie de surfeuse à Tahiti, je m'étais dit que nous pouvions faire une croix sur sa carrière musicale. Mais non, revoilà la chanteuse allemande d'origine nigériane de retour avec un septième album, "Mami Wata", et une tournée dans la foulée de sa sortie pour le défendre. Des concerts qui ont lieu à travers l'Europe, mais principalement en France, le pays qui, je crois, lui a apporté le plus grand succès depuis ses débuts. Mais le temps a passé et j'ai constaté que les salles et villes sur son chemin ne sont plus aussi grandes qu'il y a bientôt 20 ans.

Deux dates étaient prévues en Suisse, une première à Zurich et une seconde à Lausanne, où j'étais la semaine dernière. C'est d'ailleurs dans ce cadre que j'ai eu l'immense privilège de pouvoir interviewer Ayo. (par téléphone) pour mon journal. Je n'en avais jamais eu l'opportunité, un rêve s'est réalisé (sa manager m'avait donné 15 minutes, on a papoté pendant une heure !). Je n'ai pas eu le temps de lui raconter ces quelques fois où nous nous sommes croisés (lire mes nombreux posts antérieurs), mais je comptais aller la revoir cette semaine à l'occasion d'un showcase à la Fnac des Ternes à Paris pour vérifier si elle se rappelait de moi ! 

Mais retour à Lausanne avec ce passage d'Ayo. aux Docks, une petite salle que je fréquentais pour la première fois. C'est un lieu composé d'une unique fosse et qui accueille plutôt des concerts de rock et de hip-hop en général. Enfin, il y a un peu de tout, mais assez peu de grosses pointures vu la taille, ou alors des "anciennes" (Matmatah, Nena, The Pretenders...).

En première partie, c'est la jeune chanteuse franco-suisse (originaire de Paris mais vivant à Zurich) Lily Claire qui a occupé la scène. Seule à la guitare folk accompagnée d'une autre guitariste (électrique), elle a joliment chanté (en français) des morceaux romantiques plutôt mélancoliques. Elle nous a quand même gratifié d'une chanson "optimiste" pour la fin (parce que son management lui a demandé, a-t-elle dit !). Un bon moment !

Et puis ce fut le tour d'Ayo.. A l'image de son nouvel album, pour cette tournée, pas de grandiloquence sur scène : un pianiste et un contrebassiste (tous deux excellents) l'accompagnent. Elle a ouvert le show avec la chanson-titre "Mami Wata", seule avec sa voix toujours aussi puissante et un conga. La suite de la setlist était composée majoritairement de morceaux du nouveau disque à l'exception d'"Afro Blue" et "Royal" (ce dernier pour unique morceau de rappel), ainsi que des classiques de son premier album "Down on my knees" et "Life is real". Sans oublier un morceau de son opus new-yorkais "Ayo." suggéré sur les réseaux sociaux par une personne du public.

Une setlist assez resserrée pour un concert de près de deux heures malgré tout car l'artiste n'a pas perdu son habitude de raconter in extenso l'histoire derrière chaque morceau (ou presque) interprété. Des prises de parole assez longues mais qu'on lui pardonne parce que sincères et signes de proximité avec son public (on a notamment appris comment elle en était venue à vivre à Tahiti ou encore que son fils aîné l'avait bloquée sur les réseaux sociaux...). Le plus drôle est de voir ses musiciens commencer à jouer doucement les chansons à venir, ce qui peut durer plusieurs minutes, comme pour lui demander d'abréger, tout en guettant quand Ayo. a bel et bien terminé son récit.

J'ai en tout cas particulièrement apprécié ce concert, toujours parce que je suis profondément touché par cette artiste et sa voix qui m'émeut souvent aux larmes, mais aussi parce que la taille de la salle offrait une proximité et une belle acoustique.

Et donc je me suis rendu à Paris pour la revoir (mais pas que, j'avais un autre concert, compte rendu dans le prochain post). Ayo. avait été invitée par la Fnac des Ternes pour un showcase. C'était d'ailleurs grâce à ces showcases que j'avais pu jadis lui parler. Là, il y avait beaucoup moins de monde qu'avant, c'était un peu triste. Seule une quinzaine de chaises avaient été installées. Elles ont toutes été occupées et quelques personnes en plus sont venues combler l'espace, mais je pense que nous n'étions pas plus d'une trentaine dans le public (en comptant son équipe et celle de la Fnac). 

Cette fois, Ayo. était un peu malade et avait peu dormi, donc pas au top de sa forme, mais, en compagnie du pianiste Vincent Bidal (qui a joué sur "Mami Wata", mais pas sur scène à Lausanne, et accessoirement compagnon de Natasha St-Pier), elle a offert tout de même un joli récital acoustique de trois ou quatre morceaux de l'album (avec les longues explications qui vont avec !). Ensuite, place à la dédicace et, là aussi, sa générosité et sa sincérité ont fait qu'elle partageait un long moment avec chaque fan présent. Sans doute un peu trop (mais c'est aussi la faute des fans qui ne pensaient pas aux suivants) car on approchait de l'heure de fermeture du magasin et la pression était de plus en plus importante sur les gens, dont moi, pour aller vite. 

Au final, je ne voulais pas lui tenir la jambe trop longtemps, je lui ai juste fait signer la version papier de mon interview ainsi que son album. Elle m'a dit m'avoir reconnu dans le public à Lausanne (alors que donc on ne s'était pas croisé depuis des années). Je ne sais pas si c'est vrai, mais je ne peux qu'être heureux de partager une très relative proximité avec une artiste que j'admire. Vivement le prochain concert (ce devrait être le 20e si mon compte est bon !).

mercredi 2 octobre 2024

Concert : Moby - Vaudoise aréna

Moby en concert est un événement qui m'a toujours laissé plus ou moins dubitatif. Comment retranscrire de l'électro dans une salle immense voire un stade sans que ce soit chiant ? Je ne sais pas si l'occasion d'aller le voir sur scène s'est déjà présentée pour moi, mais je ne l'avais en tout cas jamais saisie jusqu'ici.

Cette fois, sa venue à Lausanne la semaine dernière (seule date en Suisse de sa courte tournée européenne "Play 25", qui s'y terminait d'ailleurs), dans une salle pas trop grande (la Vaudoise aréna est une patinoire à l'origine, qui peut accueillir jusqu'à 12.000 spectateurs en mode concert), m'a donné un petit accès de nostalgie et je me suis décidé à y aller.

En plus, cela tombait bien, sa tournée célébrait donc le 25e anniversaire de son album majeur "Play" qui m'a fait connaître (et aimer), via le film "The Beach", le bonhomme (comme une bonne partie de son public je pense). Même si je dois dire qu'au final, j'ai aussi apprécié son album suivant, "18", et que je me suis arrêté là. 

La première partie était assurée par la sculpturale chanteuse américaine Lady Blackbird. Cette dernière a percé ces dernières années dans un registre soul-jazz, ayant pris son nom de scène après sa reprise du "Blackbird" de Nina Simone, son premier titre majeur. Elle nous l'a d'ailleurs interprété ainsi que d'autres morceaux uniquement accompagnée d'un guitariste, son impressionnante voix assurant le reste. C'était néanmoins un peu monotone.

Puis Moby est arrivé... avec son groupe ! Au départ, et ce qui avait attisé mon scepticisme, je pensais qu'il serait plus ou moins seul avec son ordinateur voire des choristes. Mais agréable surprise, il y avait bien deux choristes (absolument remarquables, point fort du show), mais aussi un batteur, une claviériste, une violoniste et une violoncelliste (un peu toc). Et Moby jouait lui majoritairement de la guitare électrique (assez bien d'ailleurs) ainsi que du conga et un peu de synthé. En bref, que de la "vraie" musique ou presque.

Le bonhomme n'a pas trop mal vieilli, portant des tatouages sur les bras et le cou en soutien aux droits des animaux (des vidéos militantes étaient diffusées en préambule du concert dont tous les bénéfices étaient reversés à des associations pro-animales, et les buvettes de la salle ne servaient que de la nourriture végétarienne). Sur scène, il avait une drôle de démarche quand il jouait de la guitare, allant frénétiquement d'un bout à l'autre de la scène. Il n'a pas non plus été très bavard en dehors d'une ou deux anecdotes dont celle liée au dernier morceau du concert, "Thousand", l'une de ses premières compositions techno inaugurée en public lors d'une rave en Suisse en 1992.

Côté setlist justement, il semble que Moby n'ait rien modifié de concert en concert, avec une part consacrée donc à l'album "Play", six morceaux sur la vingtaine au total, le reste étant issu en majorité de ses albums suivants. On a aussi eu le droit à une reprise intimiste de Johnny Cash ("Ring of fire") pas totalement réussi car le chanteur a demandé au public de réaliser le solo de trompette avec sa propre voix, sauf que celui-ci ne connaissait pas vraiment cette chanson (moi y compris) et donc n'a pas bien compris quand c'était à lui de chanter ni ce qu'il devait chanter. Un flop donc. Réussies en revanche les performances de Lady Blackbird sur deux morceaux, "Walk with me" et "Why does my heart feel so bad ?".

Au final, mon sentiment était partagé à la fin du concert. Agréablement surpris du rendu des chansons les plus rock ("Lift me up", "We are all made of stars"...) grâce au groupe et impressionnantes choristes (et heureusement car le son était fort, mais très bon), mais un peu plus mitigé sur les morceaux plus électro car pas tellement adaptés à la scène et un peu répétitifs pour ces mêmes chanteuses. Néanmoins, la note est tout de même positive car cela m'a bien fait plaisir de réécouter ces titres au parfum de nostalgie. 

lundi 23 septembre 2024

Concert : Sam Smith - Paléo Festival

Comme je l'expliquais dans le post précédent, ma présence au Paléo cette année était uniquement due à l'appréciation démesurée de ma chère et tendre pour Sam Smith. 

L'an dernier, son passage dans le canton de Vaud avait eu lieu au Montreux Jazz Festival et nous y étions (j'en avais écrit un compte rendu ici même). En résumé, cela avait été une agréable surprise : un show impressionnant autant côté mise en scène que musicalement. 

Sur la plaine de l'Asse, le Britannique avait, comme Nile Rodgers avant lui, droit à la Grande Scène pour un horaire assez tardif, peu avant minuit dans mon souvenir. Le décor de la scène accueillant Sam Smith n'avait que peu changé comparé à l'an dernier. Il y avait toujours ce géant doré allongé qui prenait quasiment tout l'espace. Les parois l'entourant étaient par contre recouvertes de graffitis. Ce n'était pas le cas l'an dernier. 

Musiciens, choristes et danseurs n'avaient pas changé non plus, arborant toujours des costumes bien classes. Et que dire évidemment de la star, qui a à peine fait évoluer sa garde-robe pour un look aussi androgyne qu'extravagant. Il revendique toujours autant la liberté de vivre et de paraître. 

On était clairement dans la continuité de la tournée "Gloria" de l'an dernier, donc très peu de changements dans la setlist en dehors d'une ou deux chansons, de même que l'ordre des morceaux qui a à peine varié. Comme l'an dernier, Sam Smith évacuait ses premiers tubes les plus anciens "Stay with me" et "I'm not the only one" dès le début du concert, mais ces derniers mettent tellement bien en lumière sa fabuleuse voix, très bien accompagnée par ses excellents choristes, que le show envoie une belle claque direct.

La suite, comme l'an dernier, m'a moins emballé car je ne connais pas beaucoup mieux ses chansons que l'an dernier, mais le concert reste plutôt agréable à suivre, avec notamment une troupe de danseurs particulièrement mise en valeur, se déhanchant sur des chorégraphies toujours plus suggestives les unes que les autres. 

La luxure de la mise en scène et des costumes est, comme l'an dernier, montée crescendo jusqu'au final avec "Gloria" et "Unholy" à ne pas mettre devant les yeux les plus chastes...

Sam Smith a donc une nouvelle fois proposé au public suisse une prestation solide musicalement et brillante visuellement. Ne manquait pour moi juste la surprise de l'an dernier, ne m'attendant pas du tout à voir ça car je l'imaginais bien plus sage. Mais j'étais heureux de voir que le concert pouvait être aussi bon à l'extérieur qu'à l'intérieur. Chapeau Mr Smith. 

vendredi 6 septembre 2024

Concert : Nile Rodgers & Chic - Paléo Festival

Cette année, la programmation de Paléo ne m'enchantait guère et, si cela n'avait tenu qu'à moi, je n'y serais pas allé. Mais ma chère et tendre est accro à Sam Smith, qui se présentait sur la plaine de l'Asse, alors nous y voici aussi. 

Avant que le Britannique n'enflamme la Grande Scène, celle-ci était occupée par une légende du funk et du disco, Nile Rodgers, et son groupe Chic. Je connais bien sûr l'Américain de nom, de réputation et pour ses plus grands succès, et j'apprécie plutôt, mais il est vrai qu'il ne me serait jamais venu en tête d'aller spécifiquement le voir en concert. 

Ce fut néanmoins un excellent moment. Musical déjà avec des pointures aux instruments et aussi vocal avec des choristes incroyables, lui-même chantant très peu au final. 

Evidemment, sa setlist ressemblait à un best of qui permettait de se remémorer que Nile Rodgers est derrière un sacré nombre de tubes, les siens, mais aussi certains de Madonna, David Bowie, Diana Ross, Sister Sledge, Beyoncé, Daft Punk, Duran Duran ou même Sheila.

Et ce qui est chouette, c'est que le New-Yorkais racontait la genèse de chaque morceau qu'il allait jouer, avec beaucoup de malice et une pointe d'arrogance, mais bien légitime. J'imagine qu'il doit ressasser les mêmes anecdotes à chaque concert, mais comme il s'agissait d'une première pour moi, c'était un vrai plaisir.

Dans un décor assez sobre, Nile Rodgers et son groupe ont néanmoins mis le feu et fait danser le nombreux public comme jamais. L'ambiance était joyeuse et très énergique, un vrai plaisir et donc au final une belle opportunité d'avoir pu assister à ce concert.

mardi 28 mai 2024

Concert : Kyle Eastwood - Cully Jazz

C'est la première fois que je me rendais, en avril dernier, au Cully Jazz, situé, comme son nom l'indique, dans le petit village de Cully, au bord du lac Léman. 

C'était déjà la 41e édition d'un festival qui tient bien le coup et surtout, contrairement à son grand voisin du Montreux Jazz, maintient avec les années sa ligne de ne proposer que du jazz ou assimilé. 

Comme à Montreux, ce n'est pas un festival "fermé". Le village est investi par l'événement et certains lieux sont gratuits, d'autres non. Les concerts payants principaux se déroulent sous un grand chapiteau planté sur l'esplanade qui borde le lac. 

On n'y est pas très bien installé mais l'ambiance est plutôt intimiste, et les sièges sont libres avec un prix encore abordable. 

La soirée à laquelle j'ai assisté a été assez particulière je dois dire, principalement en raison d'une "première" partie qui n'en était pas vraiment une. Elle était assurée par une "création RTS". Chaque année, la RTS propose donc une formation différente et unique. Ce soir-là, nous avons eu droit à "BAD", soit l'acronyme des trois musiciens de jazz réunis pour la première fois : Samuel Blaser (trombone), Pascal Auberson (voix, piano et percussion) et Marc Ducret (basse).

Au final, le concert a duré près d'une heure et demie, peut-être même plus que le suivant, et cela a été particulièrement long et difficilement digérable pour une partie du public. C'était du jazz hautement expérimental, où chaque musicien semblait jouer une partition différente, et par-dessus, Pascal Auberson déclamait des vers, chantait, hurlait... Au point que certains spectateurs se sont mis à l'invectiver jusqu'à le prier de mettre un terme à son show : "Dégage", "Casse toi", etc. J'ai jamais vu ça lors d'un concert. Et quand le spectacle s'est finalement terminé, le chanteur lausannois n'a pas hésité à répondre aux plus virulents en les provoquant : "Vous avez payé pour ça", "Maintenant nous allons fermer les portes de la salle et vous allez réentendre ce que nous venons de jouer sans pouvoir sortir".

Personnellement, je n'ai pas du tout aimé non plus, d'autant plus que c'était vraiment trop long, mais je pense que l'on doit respecter les musiciens sur scène. Surtout qu'il ne s'agissait pas d'amateurs non plus, loin de là. 

Heureusement, il n'a pas fallu attendre trop longtemps pour que la scène soit préparée pour Kyle Eastwood et son groupe, composé notamment au piano d'Eric Legnini, que j'avais déjà vu jadis et que j'avais bien apprécié. 

Je ne connais pas bien la carrière musicale du fils de Clint Eastwood, mais je sais que c'est un musicien (contrebassiste) respecté et il dégage, comme son père, une sacrée classe. Et ici, au-delà de ma curiosité, il reprenait quelques-unes des plus fameuses bandes originales des films de son père, certaines qu'il a cocomposées, avec une touche jazzy donc. Un album avec ces morceaux est sorti l'an dernier.

Durant une heure environ, le quintet, vraiment composé de pointures, nous a ébloui : Legnini au piano, classique et électrique, donc, Eastwood à la contrebasse et basse, ainsi que deux musiciens aux cuivres et un jeune batteur talentueux. Entre chaque morceau, le leader californien contait quelques mots à propos du suivant.

L'atmosphère était nettement plus chaleureuse et Kyle Eastwood a parfaitement arrangé ces bandes originales, classiques ou excentriques pour celles d'Ennio Morricone, pour en faire des compositions de jazz originales et captivantes. Evidemment, un grand plaisir que d'entendre le final avec "The Good, the Bad and the Ugly".

Pour finir, la taille humaine du Cully Jazz a permis au public de pouvoir se faire dédicacer le dernier album de Kyle Eastwood juste après le concert. Ce que je n'ai pas manqué de faire. Gran Kyle.