Ces dernières années, à chaque fois que je vais voir Paul McCartney, je me dis que cela pourrait bien être la dernière, donc cela ajoute toujours une petite émotion supplémentaire.
Mais, honnêtement, après ce concert parisien de la semaine dernière (j'ai vu le second sur les deux dates), je me dis que, si tout va bien, il y en aura encore d'autres et je pourrai peut-être viser les 10 !
Le contexte d'abord : il s'agit de la tournée "Got Back", qui a succédé au "Freshen up Tour", que j'avais vu passer au Brésil et que j'aurais dû voir aussi en France, à Lyon, en 2020, mais la pandémie de Covid-19 avait provoqué son report. Au final, Paul McCartney a repris les concerts en 2022, d'abord aux Etats-Unis, puis l'année suivante en Océanie et en Amérique latine. Il adore tellement les concerts sur ce dernier continent qu'il y est encore retourné cette année, juste avant de revenir, enfin, en Europe pour seulement quelques dates en France, en Espagne et en Angleterre.
Le lieu, ensuite. Cette nouvelle salle de La Défense (Nanterre plus exactement), inaugurée en 2017, accueille concerts et compétitions sportives (dont les derniers JO). C'est la première fois que je m'y rendais et, si le lieu est a priori sympa, cela a été une vraie galère pour l'atteindre en raison d'une accessibilité, une fois sur place, bien compliquée. On n'a pas bien compris ce qu'il s'était passé, mais le concert a commencé une fois nos sièges atteints. Ouf ! Donc moi et mon accompagnateur du soir, qui n'avait jamais vu Paul McCartney en concert, avons loupé la première partie (mais qui est toujours la même, donc pas de problème).
Nous étions plutôt bien installés, assis sur un côté, à mi-hauteur et à peu près au niveau du milieu de la fosse très bien garnie (les deux dates étaient complètes, avec un nombreux public étranger, sans doute en raison du peu de concerts prévus en Europe).
Côté setlist, un seul changement comparé au concert de la veille : une ouverture avec "A Hard day's night" au lieu de "Can't buy me love". Donc l'ex-Beatles ne s'est vraiment pas foulé et puis, pour la suite, on reste sur une immuable (mais longue) liste où les classiques ne bougent pas ou presque. Seules nouveautés pour moi : le "dernier" morceau des Beatles, "Now and then", et "I've got a feeling" (re)chanté en duo avec John Lennon grâce au talent technologique de Peter Jackson. Le public parisien a aussi de la chance avec l'ajout traditionnel de "Michelle" (et donc d'une chanson supplémentaire par rapport à d'autres lieux).
Mais ne boudons pas notre plaisir, j'ai vraiment apprécié ce concert. Principalement parce que sa voix a tenu le coup. Depuis quelque temps, il sait mieux la contrôler et ne pas aller au-delà de ses limites, qui sont déjà bien basses évidemment. Mais je n'ai pas senti de moment où vraiment elle déraillait totalement (même si, il faut bien le dire, la musique la couvre bien souvent, volontairement ou pas).
J'ai aussi apprécié que son petit ensemble de cuivres soit conservé, avec "Letting Go" joué depuis la tribune opposée à la mienne. Cela apporte une indéniable plus-value à tous les morceaux les utilisant, tandis que le reste du groupe, toujours le même aussi, conserve sa solidité et sa sérénité. D'ailleurs, je me demande si ce n'est pas la première fois que Paul McCartney ne les présente au public (il a aussi remercié tout le staff), alors que l'ex-Wings s'est montré plutôt moins bavard que d'habitude. J'ai trouvé qu'il expédiait plus les chansons qu'avant, se contentant juste de quelques mots français et rares introductions de morceaux.
Mais au moins, comme je le disais au début, Paul était en forme, avec une voix qui tient encore la baraque (je m'y suis habitué aussi), et sans doute ravi d'avoir joué deux soirs de suite à guichets fermés (40'000 spectateurs par soir) devant un public plutôt énergique (même si on est forcément très loin de la folie latino-américaine). Ma compagnie du soir a adoré et moi aussi. Vivement le prochain !