Parmi les bandes originales de film, on a pu le voir, il y a un peu de tout. L'univers reste le même, collé au film, mais peut faire appel à divers sources musicales. Et parfois, quand la production est moins riche, on fait avec les moyens du bord.
C'est le cas de "Chat Noir Chat Blanc" d'Emir Kusturica, sorti en 1998, l'un de ses plus gros succès cinématographiques avec, comme d'habitude, une histoire d'amour entre deux jeunes, vivant au sein d'une famille et d'un univers complètement foutraques. Côté musical, le réalisateur serbe a fait appel à ses amis du No Smoking Orchestra qui a joué sous le nom de Black Cat White Cat une partition qui correspond parfaitement au lieu et au folklore du film.
Dans le livret qui accompagne l'album, rempli de photos du tournage, Emir Kusturica résume son ambition : "Je voulais montrer à quel point la musique gitane n'a besoin de personne pour vivre sa vie. Ici, elle s'approprie tous les genres, même les plus inintéressants. Ce qu'on obtient au final est une sorte de mélange entre la musique traditionnelle et le son cubain, une world music impossible à identifier précisément, libre en quelque sorte. Rien de plus normal en fin de compte puisque la musique des gitans est la synthèse de toutes les autres."
Tout est en place donc pour que nous passions en revue les différents morceaux...
- "Bubamara" : C'est LE morceau emblématique du film, structuré comme la plupart des morceaux de musique tzigane. Cela commence doucement puis s'emballe de plus en plus vite avec orchestre et choeurs. Il nous met directement dans l'ambiance et donne une indescriptible envie de se lever et faire frétiller ses gambettes.
- "Duj Sandale" : Ici, ça part directement à une vitesse effrénée sur une musique de jeu vidéo. Les pieds bougent naturellement et on s'imagine bien dans la folie du film. Le chant est très intéressant, avec un ton assez bas du chanteur qui contraste avec les aigus de l'orchestration. Accompagné d'une voix plus haute, cela aurait été encore plus sympa je pense.
- "Railway Station" : Morceau bien plus pépère, uniquement musical, qui rappelle un peu le "Bubamara" d'entrée. Il colle sans doute bien avec la scène qu'il doit accompagner, mais je n'en ai plus de souvenir, argh ! On ne danse pas vraiment ici, mais cela appelle bien au rêve, forcément foutraque.
- "Jek Di Tharin II" : L'ambiance n'est pas vraiment 100% tzigane ici. On se rapproche d'un rythme jazzy avec une vieille voix de crooner qui se lance dans une longue complainte. Avant que les choses ne s'accélèrent qque peu et touchent quand même le tzigane.
- "Daddy, don't ever die on a Friday" : Un super morceau, en accéléré, très axé sur les cuivres, presque rock parfois, et avec un chant en anglais cette fois. C'est toujours tonitruant et distrayant.
- "Bubamara" : Autre version du morceau phare du film. On nous la présente comme la version "Vivaldi" et c'est en effet le même morceau en musique classique, mais beaucoup plus court.
- "Daddy's gone" : Gentille petite ballade musicale à l'accordéon, qui fait un peu penser à du Yann Tiersen pour "Le Fabuleux destin d'Amélie Poulain". Mignon comme tout !
- "Long Vehicle" : La chanson la plus longue de la bande originale, dont l'intro dure quand même deux minutes ! C'est une nouvelle ballade bien tranquille jusqu'à ce qu'un chanteur invite, en anglais, au voyage dans un "long véhicule", rejoint bientôt par des choeurs qui font très "marins" voire Monty Python.
- "Pit bull" : On entre ici dans une autre dimension avec un morceau electro, mixé par un certain Pink Evolution. C'est assez sombre et un peu daté, à l'image des chansons dance qui font encore fureur dans les boîtes de nuit des pays de l'est. Sans doute le morceau le plus faible de la bande originale.
- "El Bubamara pasa" : De retour avec notre morceau fétiche, mais cette fois dans une version 100% péruvienne avec flûte de pan ! Et le morceau est tellement bon qu'il passe encore une fois très bien, toujours aussi entraînant quand il s'emballe.
- "Ja volim te jos/Meine Stadt" : C'est une voix de diva féminine qui vient nous éclairer de la pénombre avec une charmante chanson à l'orchestration toujours bien marquée au niveau des percussions. Vers la moitié du morceau, une nette pause vient marquer la transition avec la même chanson mais chantée de manière plus rock voire ska et en allemand par un homme cette fois ! Et ça le fait tout aussi bien.
- "Bubamara" : Vous en voulez encore ? Eh bien revoici notre morceau fil rouge dans une mignonne petite version très courte et poétique.
- "Jek Di Tharin" : Même titre, sans le II, que le morceau déjà entendu plus haut. Mais l'ambiance est bien différente ici avec un choeur de vieux messieurs dans une atmosphère tout à fait tzigane.
- "Lies" : Encore un tout petit morceau qui ressemble vaguement à "Bubamara", sans l'être, à l'ambiance un peu mystérieuse.
- "Hunting" : C'est exactement la même mélodie que le morceau précédent, mais dans une version encore différente, plus orchestrée et joyeuse.
- "Dejo Dance" : Et rebelote ici, mais les cuivres sont encore plus mis en valeur et ça va peut-être même un peu plus vite.
- "Bulgarian Dance" : On ne s'arrête plus de vouloir bouger nos membres inférieurs avec une "danse bulgare" fort sympathique, très champêtre avec ses trompettes très prononcées.
- "Bubamara" : Vous en reprendrez bien une dernière louche ? A la sauce "Sunflower" cette fois. C'est encore un peu différent des autres version, mais pas tellement. Toujours aussi entraînant et seulement musical, avec pleins d'instruments différents, de la flûte de pan à la clarinette.
- "Black Cat White Cat" : On termine cette folle bande originale par un morceau qui reprend le titre du film. Le son reprend clairement le thème de la plupart des morceaux avec un ton très jazz band tzigane. C'est excellent, un bon morceau final. Et si on attend bien la fin de la chanson, on a même droit à un bonus caché, mais c'est de l'electro encore, pas terrible, très proche de "Pit bull" en fait.
Une bandes originale est toujours particulière et il est parfois difficile de se convaincre de l'acheter parce qu'elle colle généralement à une image que l'on n'aura pas juste en l'écoutant. Pourtant, celle de "Black Cat White Cat" réussi à retranscrire parfaitement l'atmosphère foldingue et terriblement attachante du film d'Emir Kusturica.
Les morceaux sont pour la plupart très rythmés et festifs, dotés d'une excellente orchestration et d'un chant inspiré, nous plongeant dans l'ambiance particulière des pays de l'est et d'une culture aussi riche que variée. C'est une très bonne approche de la musique tzigane qui, comme le disait en préambule le réalisateur serbe, s'intègre parfaitement dans cette "world music" écoutable partout avec plaisir.
Cette bande originale a donc aussi facilement sa place dans une petite fête entre amis, histoire de déclencher qques pas de danse bienvenus si les voisins du dessous le permettent !
Les morceaux à retenir : "Bubamara" (toutes les versions!), "Duj Sandale", "Daddy, don't ever die on a Friday", "Daddy's gone", "Lies"/"Hunting"/"Dejo Dance", "Bulgarian Dance", "Black Cat White Cat".
lundi 17 septembre 2012
dimanche 16 septembre 2012
Concert : Nicolas Repac - Fondation suisse
Après avoir emmené mon ami Antoine (celui qui m'a fait connaître Marie Richeux, voir billet correspondant) écouter Bill Frisell la dernière fois, il a voulu me rendre la pareille avec un artiste que cette fois, je ne connaissais pas, mais lui oui. Il s'agissait de Nicolas Repac qui donnait un concert à la Fondation suisse (au sein de la Cité Internationale universitaire de Paris) dans le cadre des "Rendez-vous de la lune".
Ce bel homme, proche de la cinquantaine (mais qui fait dix ans de moins), a souvent oeuvré dans l'ombre des studios parisiens, jouant, arrangeant et produisant notamment pour Arthur H ou Maurane. Son instrument de prédilection, c'est la guitare, mais il aime à bidouiller le moindre petit objet qui produise du son. Depuis une dizaine d'années, il s'est affranchi de ses maîtres d'oeuvre afin de mener lui aussi sa barque en solo le temps de qques albums dont le dernier est sorti cette année.
Mais ça, je ne le savais pas avant de le voir. Le lieu était très sobre, clairement pas une salle de concert, tout le monde au même niveau, pas de scène, avec des chaises, tabourets ou encore fauteuils (pour les plus chanceux) pour les spectateurs. Nicolas Repac s'est présenté seul, entouré d'un ordinateur portable (essentiel), de qques pédales à tout faire, de deux guitares (électrique, acoustique) et de divers petits instruments de percussions (dont un éventail !).
Sa musique est difficile à décrire, cela va du blues à la musique africaine, en passant vaguement par l'électro. Mais c'est essentiellement dans les racines des deux premières citées que Nicolas Repac nous transporte dans son univers, où il compose quasiment chaque morceau petit à petit, devant nous, ajoutant au fur et à mesure les lignes instrumentales ou vocales (pour la majorité enregistrées dans l'ordinateur, lui se contentant de psalmodier de temps à autre).
Ce côté préfabriqué fait penser aux expériences de Manu Chao ou plus encore, parfois, de Moby pour sa modernité (la reprise de "Black Betty" n'aurait pas été reniée par le chauve new-yorkais). Les morceaux sont ainsi très prenants, et la valeur ajoutée ultime de Nicolas Repac est bien entendu sa guitare dont il joue extrêmement bien, que le registre soit jazzy ou bluesy, ou même plus rock.
C'était ainsi une belle découverte malgré la raideur du lieu et les qques déconvenues, souvent cocasses, entre une guitare électrique sans électricité et un ordinateur qui bugge, faisant sauter tout le morceau, et forçant surtout notre incrédule artiste à tout recommencer depuis le début, mais avec le sourire. Bravo en tout cas à ce véritable homme-orchestre du 21e siècle.
Ce bel homme, proche de la cinquantaine (mais qui fait dix ans de moins), a souvent oeuvré dans l'ombre des studios parisiens, jouant, arrangeant et produisant notamment pour Arthur H ou Maurane. Son instrument de prédilection, c'est la guitare, mais il aime à bidouiller le moindre petit objet qui produise du son. Depuis une dizaine d'années, il s'est affranchi de ses maîtres d'oeuvre afin de mener lui aussi sa barque en solo le temps de qques albums dont le dernier est sorti cette année.
Mais ça, je ne le savais pas avant de le voir. Le lieu était très sobre, clairement pas une salle de concert, tout le monde au même niveau, pas de scène, avec des chaises, tabourets ou encore fauteuils (pour les plus chanceux) pour les spectateurs. Nicolas Repac s'est présenté seul, entouré d'un ordinateur portable (essentiel), de qques pédales à tout faire, de deux guitares (électrique, acoustique) et de divers petits instruments de percussions (dont un éventail !).
Sa musique est difficile à décrire, cela va du blues à la musique africaine, en passant vaguement par l'électro. Mais c'est essentiellement dans les racines des deux premières citées que Nicolas Repac nous transporte dans son univers, où il compose quasiment chaque morceau petit à petit, devant nous, ajoutant au fur et à mesure les lignes instrumentales ou vocales (pour la majorité enregistrées dans l'ordinateur, lui se contentant de psalmodier de temps à autre).
Ce côté préfabriqué fait penser aux expériences de Manu Chao ou plus encore, parfois, de Moby pour sa modernité (la reprise de "Black Betty" n'aurait pas été reniée par le chauve new-yorkais). Les morceaux sont ainsi très prenants, et la valeur ajoutée ultime de Nicolas Repac est bien entendu sa guitare dont il joue extrêmement bien, que le registre soit jazzy ou bluesy, ou même plus rock.
C'était ainsi une belle découverte malgré la raideur du lieu et les qques déconvenues, souvent cocasses, entre une guitare électrique sans électricité et un ordinateur qui bugge, faisant sauter tout le morceau, et forçant surtout notre incrédule artiste à tout recommencer depuis le début, mais avec le sourire. Bravo en tout cas à ce véritable homme-orchestre du 21e siècle.
samedi 8 septembre 2012
Concert : Coldplay - Stade de France
Le plus "beau" concert de ma vie. Oui j'ose le dire, j'ai assisté au show le plus époustouflant visuellement qu'il m'a été donné de voir. Mais avant, revenons sur plusieurs points.
Depuis le colossal succès de "Viva la vida", Coldplay poursuit sa route bien tranquillement. Pas sûr que leur dernier album, "Mylo Xyloto", soit aussi flamboyant dans les ventes, mais au moins, ça consolide leur pleine entrée dans un autre monde, celui d'un super groupe qui rafle toujours plus de public sur son passage.
Mon dernier concert de Coldplay, c'était au Parc des Princes, il y a trois ans, et je me souviens que ce passage en grand format m'avait marqué. J'évoquais déjà le Stade de France, prochaine étape à coup sûr. C'est enfin arrivé, après un Bercy, je crois, que j'ai raté. Ce concert-là aussi, je n'étais vraiment pas certain d'y aller et puis finalement si, en tribune, loin mais pile en face de la scène.
Au Parc des Princes, il y a avait eu deux premières parties, là une seule : Marina & The Diamonds. Soit une diva plutôt sympa qui chante du pop/rock. Ses envolées lyriques étaient parfois un peu aiguës et grinçantes, mais globalement, c'était une découverte intéressante. Bien bien.
Place ensuite au grand spectacle et tout le monde en a eu pour son argent, vraiment. Chacun des spectateurs portait un bracelet donné gratuitement et qui allait s'illuminer d'une couleur différente à divers moments du concert. Sans oublier le flot de lumières, de ballons géants, de confettis ou encore de feux d'artifice en continu. Vraiment très impressionnant. Je n'avais jamais vu ça avant.
C'est en ça que ce fut mon plus "beau" concert. Pour le reste, du grand classique je dirais avec un son évidemment poussif en stade et parfois brouillon sur certaines chansons plus rock. La playlist a laissé une large place aux deux derniers albums, sans oublier qques grands classiques des précédents (les meilleurs). Comme il n'y a pas eu "The Hardest part", mon meilleur moment fut "The Scientist" ou encore "Fix You".
L'autre grand moment, même si ça ne m'a fait ni chaud ni froid, c'est la venue de Rihanna sur scène afin de partager son duo du dernier album avec le groupe. Cela devait être tellement exceptionnel qu'ils l'ont chanté deux fois de suite... Bon... et elle est revenue un peu plus tard pour jouer son "Umbrella" en quasi acoustique.
Deux fois aussi l'interprétation du dernier tube de Coldplay, "Paradise", mais cette fois parce que la deuxième prise devait aller directement à la télévision américaine pour une émission de lutte contre le cancer. J'ai donc préféré des playlists précédentes, mais ça a filé pas mal, un peu trop vite quand même, comme toujours.
Pour sa part, Chris Martin s'est bien donné, n'évoquant pas son "français de merde" cette fois-ci, mais n'hésitant pas à en faire des tartines sur nous, le "meilleur public du monde", pour leur "meilleur concert" jamais donné. Ouais, ouais, à d'autres. M'enfin, il y eut aussi ce petit passage sur une mini-scène plantée au milieu du public, toujours un joli moment où le batteur, Will Champion, peut nous gratifier de sa très belle voix.
Au final, je ne pense pas que ce fut le meilleur concert de Coldplay musicalement parlant que j'ai pu voir, mais le plus "beau", oui, assurément. Et là, tous artistes confondus. Les moyens sont là et autant en profiter. Alors un grand merci à toute cette production, on n'est pas venu pour rien.
samedi 1 septembre 2012
Concert : Bill Frisell - Cité de la Musique
Je ne suis pas vraiment fan de jazz, mais lorsque j'ai vu qu'on jouait du John Lennon au festival "Jazz à la Villette", je n'ai pas hésité une seconde. De plus, je ne connaissais de la Cité de la Musique que son espace d'exposition où j'avais pu voir celle très belle consacrée à l'ex-Beatles, justement, il y a qques années. Là, j'ai pu tester cette fois la salle de concert sobre, confortable et à la formidable acoustique.
Je ne connaissais donc pas du tout ce Bill Frisell, malgré une grosse réputation dans le milieu du jazz bien évidemment. C'est un guitariste qui s'est spécialisé ces derniers temps dans les reprises pop-rock assaisonnées à la sauce jazz, et sans chant. Que de la musique.
En première partie, un saxophoniste au CV lui aussi bien chargé : Colin Stetson. Cet Américain a joué pour pas mal de grands noms de la pop actuelle dont Feist, Arcade Fire ou encore Bon Iver. Son entrée fut assez tonitruante avec de grands barrissements à l'aide d'un saxophone surdimensionné. Tout seul sur scène, il réussit, même avec un seul instrument, à offrir des morceaux aux tons variés et multiples. Il tape, il souffle, il rugit, sans doute aidé de qques pistes sonores pour ajouter de lointains et obscurs murmures. Je ne saurais classer son style, mais disons qu'il s'agit de jazz expérimental et, si tout n'est pas agréable à écouter, le résultat est globalement intéressant. On est surtout impressionné par sa technique et son souffle ininterrompu.
L'entracte se fit au son de la B.O. de "Yellow Submarine", composée par George Martin. Une bonne augure. Puis vint Bill Frisell et son groupe, composée de pointures du jazz là aussi, ayant tous travaillé pour des noms connus, tels Norah Jones et autres. Nous avions donc un excellent batteur (sosie de Mac Lesggy au passage), subtil et léger, un admirable joueur de steel guitar ainsi qu'un bon bassiste. Plus Bill Frisell, assurément grand guitariste.
Au départ, comme je pensais que les morceaux de John Lennon pourraient être véritablement remaniés de façon jazz, je me suis pris au jeu des devinettes, sachant que l'introduction de ceux-ci était régulièrement mystérieuse. Mais, au fur et à mesure, la mélodie originale prenait sa place et la reconnaissance se faisait plus facile. Malheureusement, rebelote pour la fins des morceaux, souvent à la limite de l'improvisation et particulièrement confuse pour certains, sans idée de fin.
Cependant, on assista à de très belles reprises, notamment de "Beautiful Boy", "In my Life", l'enjouée "Please Please Me", "Come Together" et surtout "Julia", toute en grâce et volupté. Il faut préciser que la majorité des morceaux repris étaient en fait ceux composés par Lennon au sein des Beatles. Il n'y eut que "#9 Dream" et "Imagine" (en plus de "Beautiful Boy"), issus de la carrière solo du Liverpuldien.
La performance fut donc sympathique, très bien jouée, même si ce petit monde donnait l'impression de jouer pour eux plus que pour le public, très proches les uns des autres et Bill Frisell de profil, tournant le dos à une partie des spectateurs dont je faisais partie, sur le côté droit de la scène. Un peu dommage. Deux rappels tout de même, pour "Imagine", puis "Nowhere Man".
On salue l'initiative plutôt originale de Bill Frisell et le rendu intéressant dans son ensemble, même si, la plupart du temps, les paroles manquent terriblement sur ces mélodies splendides et indémodables. Alors au public de fredonner doucement les refrains et d'avoir en mémoire l'âme d'un des plus grands artistes de notre temps.
Je ne connaissais donc pas du tout ce Bill Frisell, malgré une grosse réputation dans le milieu du jazz bien évidemment. C'est un guitariste qui s'est spécialisé ces derniers temps dans les reprises pop-rock assaisonnées à la sauce jazz, et sans chant. Que de la musique.
En première partie, un saxophoniste au CV lui aussi bien chargé : Colin Stetson. Cet Américain a joué pour pas mal de grands noms de la pop actuelle dont Feist, Arcade Fire ou encore Bon Iver. Son entrée fut assez tonitruante avec de grands barrissements à l'aide d'un saxophone surdimensionné. Tout seul sur scène, il réussit, même avec un seul instrument, à offrir des morceaux aux tons variés et multiples. Il tape, il souffle, il rugit, sans doute aidé de qques pistes sonores pour ajouter de lointains et obscurs murmures. Je ne saurais classer son style, mais disons qu'il s'agit de jazz expérimental et, si tout n'est pas agréable à écouter, le résultat est globalement intéressant. On est surtout impressionné par sa technique et son souffle ininterrompu.
L'entracte se fit au son de la B.O. de "Yellow Submarine", composée par George Martin. Une bonne augure. Puis vint Bill Frisell et son groupe, composée de pointures du jazz là aussi, ayant tous travaillé pour des noms connus, tels Norah Jones et autres. Nous avions donc un excellent batteur (sosie de Mac Lesggy au passage), subtil et léger, un admirable joueur de steel guitar ainsi qu'un bon bassiste. Plus Bill Frisell, assurément grand guitariste.
Au départ, comme je pensais que les morceaux de John Lennon pourraient être véritablement remaniés de façon jazz, je me suis pris au jeu des devinettes, sachant que l'introduction de ceux-ci était régulièrement mystérieuse. Mais, au fur et à mesure, la mélodie originale prenait sa place et la reconnaissance se faisait plus facile. Malheureusement, rebelote pour la fins des morceaux, souvent à la limite de l'improvisation et particulièrement confuse pour certains, sans idée de fin.
Cependant, on assista à de très belles reprises, notamment de "Beautiful Boy", "In my Life", l'enjouée "Please Please Me", "Come Together" et surtout "Julia", toute en grâce et volupté. Il faut préciser que la majorité des morceaux repris étaient en fait ceux composés par Lennon au sein des Beatles. Il n'y eut que "#9 Dream" et "Imagine" (en plus de "Beautiful Boy"), issus de la carrière solo du Liverpuldien.
La performance fut donc sympathique, très bien jouée, même si ce petit monde donnait l'impression de jouer pour eux plus que pour le public, très proches les uns des autres et Bill Frisell de profil, tournant le dos à une partie des spectateurs dont je faisais partie, sur le côté droit de la scène. Un peu dommage. Deux rappels tout de même, pour "Imagine", puis "Nowhere Man".
On salue l'initiative plutôt originale de Bill Frisell et le rendu intéressant dans son ensemble, même si, la plupart du temps, les paroles manquent terriblement sur ces mélodies splendides et indémodables. Alors au public de fredonner doucement les refrains et d'avoir en mémoire l'âme d'un des plus grands artistes de notre temps.
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