Je ne suis pas vraiment fan de jazz, mais lorsque j'ai vu qu'on jouait du John Lennon au festival "Jazz à la Villette", je n'ai pas hésité une seconde. De plus, je ne connaissais de la Cité de la Musique que son espace d'exposition où j'avais pu voir celle très belle consacrée à l'ex-Beatles, justement, il y a qques années. Là, j'ai pu tester cette fois la salle de concert sobre, confortable et à la formidable acoustique.
Je ne connaissais donc pas du tout ce Bill Frisell, malgré une grosse réputation dans le milieu du jazz bien évidemment. C'est un guitariste qui s'est spécialisé ces derniers temps dans les reprises pop-rock assaisonnées à la sauce jazz, et sans chant. Que de la musique.
En première partie, un saxophoniste au CV lui aussi bien chargé : Colin Stetson. Cet Américain a joué pour pas mal de grands noms de la pop actuelle dont Feist, Arcade Fire ou encore Bon Iver. Son entrée fut assez tonitruante avec de grands barrissements à l'aide d'un saxophone surdimensionné. Tout seul sur scène, il réussit, même avec un seul instrument, à offrir des morceaux aux tons variés et multiples. Il tape, il souffle, il rugit, sans doute aidé de qques pistes sonores pour ajouter de lointains et obscurs murmures. Je ne saurais classer son style, mais disons qu'il s'agit de jazz expérimental et, si tout n'est pas agréable à écouter, le résultat est globalement intéressant. On est surtout impressionné par sa technique et son souffle ininterrompu.
L'entracte se fit au son de la B.O. de "Yellow Submarine", composée par George Martin. Une bonne augure. Puis vint Bill Frisell et son groupe, composée de pointures du jazz là aussi, ayant tous travaillé pour des noms connus, tels Norah Jones et autres. Nous avions donc un excellent batteur (sosie de Mac Lesggy au passage), subtil et léger, un admirable joueur de steel guitar ainsi qu'un bon bassiste. Plus Bill Frisell, assurément grand guitariste.
Au départ, comme je pensais que les morceaux de John Lennon pourraient être véritablement remaniés de façon jazz, je me suis pris au jeu des devinettes, sachant que l'introduction de ceux-ci était régulièrement mystérieuse. Mais, au fur et à mesure, la mélodie originale prenait sa place et la reconnaissance se faisait plus facile. Malheureusement, rebelote pour la fins des morceaux, souvent à la limite de l'improvisation et particulièrement confuse pour certains, sans idée de fin.
Cependant, on assista à de très belles reprises, notamment de "Beautiful Boy", "In my Life", l'enjouée "Please Please Me", "Come Together" et surtout "Julia", toute en grâce et volupté. Il faut préciser que la majorité des morceaux repris étaient en fait ceux composés par Lennon au sein des Beatles. Il n'y eut que "#9 Dream" et "Imagine" (en plus de "Beautiful Boy"), issus de la carrière solo du Liverpuldien.
La performance fut donc sympathique, très bien jouée, même si ce petit monde donnait l'impression de jouer pour eux plus que pour le public, très proches les uns des autres et Bill Frisell de profil, tournant le dos à une partie des spectateurs dont je faisais partie, sur le côté droit de la scène. Un peu dommage. Deux rappels tout de même, pour "Imagine", puis "Nowhere Man".
On salue l'initiative plutôt originale de Bill Frisell et le rendu intéressant dans son ensemble, même si, la plupart du temps, les paroles manquent terriblement sur ces mélodies splendides et indémodables. Alors au public de fredonner doucement les refrains et d'avoir en mémoire l'âme d'un des plus grands artistes de notre temps.
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